Brett Kulak croit que le Canadien a franchi une étape importante
Canadiens mardi, 25 août 2020. 14:30 mercredi, 11 déc. 2024. 18:59MONTRÉAL – De l’avis de Brett Kulak, qui en a étonné plus d’un par son rendement à Toronto, le Canadien a désormais atteint le prochain niveau en vertu de l’éclosion collective affichée face aux Penguins de Pittsburgh et aux Flyers de Philadelphie.
Puisque le Tricolore a accédé à ce tournoi unique par la porte arrière, les prévisions étaient pessimistes. Force est d’admettre que la pause imposée par la COVID-19 a été bénéfique pour le club montréalais.
Plusieurs facteurs expliquent cette progression insoupçonnée à commencer par le brio de Carey Price qui était au sommet de son art. Ensuite, c’est l’évolution rapide de Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi qui a sauté aux yeux. Le repos aura également été salutaire pour cette équipe moins imposante que bien des rivaux. Il ne faudrait pas oublier l’apport de joueurs complémentaires comme Kulak.
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Il s’avère donc pertinent de se demander si le Canadien est en voie de « tourner le coin » (turn the corner) ?
« Dans un environnement de bulle, les liens se tissent davantage, j’ai trouvé que notre équipe s’est encore plus rapprochée. Pour être honnête, je crois que notre formation vient de passer au prochain niveau », a déterminé Kulak en sentant la confiance qui animait les siens.
Après quelques années de vache maigre, les partisans doivent souhaiter que l’évaluation de Kulak soit juste et pas seulement biaisée par le contexte inusité de 2020.
Parlant de Kulak, il était perçu comme un gros point d’interrogation du top-4 de la brigade défensive à l’aube du tournoi éliminatoire de la LNH. On soupçonne même les entraîneurs d’avoir affiché un scepticisme semblable. Il est ressorti de cette compétition comme l’une des belles surprises chez le Tricolore.
Il aurait fallu être audacieux pour prédire un tel retour en force pour Kulak. La constance n’a jamais été une force pour le défenseur de 26 ans si bien qu’il avait été laissé de côté plusieurs fois durant la saison régulière.
Le grand gaucher s’est toutefois admirablement repris auprès de Jeff Petry. La solidité de ce duo a facilité la vie de l’entraîneur des défenseurs, Luke Richardson, qui a pu miser à outrance sur l’unité de Shea Weber et Ben Chiarot ainsi que celle de Petry et Kulak.
Dans le cadre d’un bilan différent des années précédentes, pandémie oblige, Kulak a lancé cette hypothèse plausible.
« Je me sentais bien durant les séries, c’est un bon moment pour jouer. La plus grande différence a été l’approche mentale. Je ne pensais pas trop, j’y allais une présence à la fois. Parfois, je me fais jouer des tours à trop penser pendant la saison. Ça coupe un peu mon élan naturel. Je faisais juste m’amuser et ça allait bien sur la patinoire », a-t-il décortiqué.
Il devra tout de même prouver qu’il conserver ce rôle la saison prochaine.
« Oui, je pense que c’est réaliste. Jeff est l’un des meilleurs défenseurs de la LNH. On a une bonne relation et on aime jouer ensemble. Maintenant, je veux surtout me préparer pour la prochaine saison », a répondu Kulak.
Évidemment, la décision dépendra aussi de l’adaptation d’Alexander Romanov qui est perçu comme un candidat intéressant à la gauche de Petry en 2020-2021.
« C’est la réalité de la LNH, la compétition est toujours là peu importe l’équipe. On sera trois en compétition, mais ça nous rendra meilleure comme brigade », a simplement rétorqué Kulak alors que Victor Mete tentera aussi de faire ce saut.
Kulak réalise que le contexte du Canadien lui sied bien. Il voudrait s’implanter à Montréal à long terme surtout qu’il entrevoit de belles choses.
« On sait qu’on se classe parmi les meilleures équipes pour la vitesse. On a connu de longues séquences de défaites et tu apprends des choses à travers ça. Ces creux ont fait mal à notre fiche. Mais on n’a pas été malmenés en séries, on constate qu’on est une bonne équipe et c’est une sensation agréable », a insisté Kulak qui a vanté l’apport de plusieurs joueurs moins reconnus comme Paul Byron et Artturi Lehkonen.
Il juge que sa troupe s’est également bien adaptée à l’expérience de la bulle à Toronto.
« C’était assurément très unique comme expérience, mais on a utilisé l’approche que ce serait une fois dans une vie. Oui, c’est difficile, c’est certain, mais on avait une bonne relation, on passait bien du temps ensemble. En somme, ce fut une expérience assez plaisante. »
Tatar retient le positif et veut demeurer à Montréal
Même s’il n’a pas contribué de manière aussi significative que Kulak face aux Penguins et aux Flyers, l’attaquant Tomas Tatar tenait à retenir le positif de cette poussée éliminatoire inattendue.
« On a démontré que notre avenir peut être très brillant. Je trouve qu’on a très bien composé avec les différents éléments. Si les choses avaient un peu mieux fonctionné, on pourrait encore être à Toronto. Dans l’ensemble, on peut être très heureux de ce qu’on a fait, on peut bâtir là-dessus », a déclaré Tatar qui est ravi de sentir l’espoir qui renaît chez les partisans.
Limité à deux points (deux buts) en dix parties, Tatar aurait pu directement influencer la conclusion. Quatre jours après l’élimination, il a commenté son parcours personnel.
« Ce n’est pas tant frustrant pour être honnête. On aurait aimé avoir une meilleure production. Bien sûr que j’aurais aimé compter plus de buts, mais je préfère retenir le positif. Je suis très fier de notre équipe contre Philadelphie et notre trio a combattu. Cette expérience a été bénéfique », a-t-il retenu.
Tatar a, sans l’ombre d’un doute, relancé sa carrière avec le Canadien, mais ça ne veut pas dire qu’il est devenu indispensable. Il souhaite cependant avoir convaincu l’état-major de lui accorder un nouveau contrat alors qu’il ne reste qu’une année à son pacte actuel.
« Je suis pas mal certain que les conversations vont commencer prochainement. Je suis tombé en amour avec Montréal », a rappelé Tatar qui a sonné très réaliste envers ses attentes considérant les effets de la COVID-19.
« Ce n’est pas une situation facile pour plusieurs équipes avec le plafond qui n’augmente pas. Je présume que des équipes auront des décisions très difficiles à prendre. C’est dommage, mais c’est comme ça présentement dans le monde. Les équipes ne pourront pas toutes conserver leurs combinaisons. On doit juste accepter le fait que certains joueurs devront partir », a convenu le numéro 90.
Déjà, le projet de retourner dans une bulle a été évoqué pour la LNH. Les dirigeants pourraient également décider de reporter le début de la saison 2020-2021 au-delà du début décembre.
« C’est un portrait épeurant. La seule chose, on a du temps devant nous. C’est une question très difficile. Il faudra évaluer différents scénarios. On espère tous faire ce qu’on aime soit de jouer devant nos partisans. On peut juste souhaiter le meilleur scénario », a noté Tatar.