Les joueurs et les entraîneurs s'adaptent à l'absence de Carey Price
MONTRÉAL – La poussière retombe tranquillement, au sein de l'organisation du Canadien, après la nouvelle de l'absence de Carey Price. Malgré les nuages qui planaient sur la santé du gardien, le compte-rendu peu optimiste de Kent Hughes a fait réagir.
Francis Bouillon, entraîneur au développement des joueurs, a donné un aperçu transparent de la réaction dans le département hockey de l'équipe.
« Quand on annonce que ton joueur vedette ne pourra pas entamer la saison et que c'est peut-être terminé à long terme, c'est sûr que c'est une grosse déception. Je croyais toujours que Carey reviendrait, il avait surmonté des problèmes à son genou dans sa carrière. Mais avec les réponses de Kent, nos épaules ont descendu un peu. Sauf que ça fait partie de notre milieu et c'est pourquoi tu dois connaître de bons repêchages et embaucher de bons joueurs », a commenté Bouillon quelques minutes avant le lancement du tournoi de golf Valeurs mobilières Desjardins au profit de la Fondation de l'enfance des Canadiens.
bellmedia_rds.AxisVideo
« On se croise les doigts car les choses changent vite au hockey. Mais ça ne regarde pas très bien présentement. Ce serait une grosse perte pour le Canadien advenant que Carey ne puisse pas jouer », a-t-il ajouté en entrevue au Club de golf de La Vallée du Richelieu.
Geoff Molson, le président du Tricolore, était également présent à ce tournoi et il a joué de prudence dans ses propos.
« Il représente beaucoup pour l'organisation, je le connais depuis près de 15 ans. C'est un gagnant, il veut revenir au jeu. Mais, malheureusement, il doit prendre le temps pour récupérer et ça prend plus de temps que prévu », a-t-il noté en reconnaissant que ça lui fait un pincement au cœur.
« Oui, ça fait mal parce que je le connais très bien et c'est un gardien de très grande qualité. Mais je sais que c'est un compétiteur et qu'il fera tout pour revenir un jour », a ajouté M. Molson.
Inévitablement, la plus grande influence se rabattra sur Jake Allen. Le gardien de 32 ans se disait prêt à jouer comme gardien numéro un quand il s'est joint au CH en 2020. Par la bande, il aura hérité de cette fonction régulièrement.
bellmedia_rds.AxisVideo
« Tout d'abord, je pense à lui. On aurait aimé qu'il soit avec nous, c'est le visage de notre organisation et notre meneur. Malheureusement, c'est la nouvelle qui a été annoncée et on doit négocier avec les cartes à notre disposition », a mentionné Allen.
« Pour moi, rien ne change vraiment puisque j'ai beaucoup et bien joué dans ce rôle dans les dernières années. J'ai hâte à cette occasion et il y a de l'optimisme au sein du groupe avec les changements et l'arrivée de quelques jeunes », a précisé le cerbère originaire du Nouveau-Brunswick.
Fin analyste du hockey, Allen considère que le duo qu'il complétera avec Samuel Montembeault peut se débrouiller.
« Oui, je pense que Sam a bien joué, je le crois vraiment, dans la deuxième moitié de la campagne à partir du moment qu'il s'est senti confortable. C'est un bon jeune gardien et il est imposant. C'est un Québécois, c'est un beau contexte pour lui », a cerné Allen qui connaît la ferveur du hockey au Québec pour avoir joué avec le Junior de Montréal et les Voltigeurs de Drummondville avant d'être échangé au Canadien.
Allen songera toutefois souvent à Price, un allié qu'il respecte au plus haut point.
« On va s'ennuyer de Carey et j'ai bien hâte de le revoir près de la patinoire. Il est une si bonne personne, il a été merveilleux avec moi depuis mon arrivée. Je ne pourrai jamais le remplacer, mais je ferai de mon mieux », a décrit Allen qui a composé avec deux blessures la saison dernière.
Une relance, inévitable, appuyée par les partisans
Stéphane Robidas, qui participait à son premier événement avec l'organisation depuis son départ en 2002, aurait eu la vie plus facile dans son nouveau mandat d'entraîneur des défenseurs en présence de Price.
La seule option s'avère de rappeler aux joueurs de ne pas tenter de trop en faire. C'est d'autant plus vrai alors que la brigade défensive montréalaise traverse une reconstruction.
« C'est cliché, mais on y va une journée à la fois et comme Martin (St-Louis, l'entraîneur-chef) l'a dit, on se concentre sur le processus et non les résultats. Il y aura des hauts et des bas », a convenu celui dont la carrière s'est terminée en 2015.
Sa candidature n'a pas intéressé St-Louis pour rien, le développement représente un grand champ d'intérêt.
« C'est sûr que ça m'interpelle de pouvoir continuer dans cette direction. Depuis que j'ai fini de jouer, c'est un peu ça que j'ai fait et ça me passionne. Le hockey a beaucoup évolué depuis 2002. Je pense à ce qui se fait avec les entraîneurs d'habiletés comme Adam Nicholas que j'ai connu à Toronto. Il y a eu une grosse évolution. »
Depuis son entrée en poste, Robidas a visionné une tonne de vidéos surtout que St-Louis lui a confié un petit projet de ce côté.
Cette relance ne semble plus effrayer le grand patron. M. Molson a été emballé de voir la réaction des partisans lors du repêchage cet été.
« C'est incroyable comment, même si on a fini en 32e place, les partisans sont là pour nous. Dans les derniers mois, je crois que les partisans attendaient qu'on fasse un renouvellement, un nouveau départ. Tout le monde est content et j'espère que ça va bien se dérouler », a-t-il conclu.
bellmedia_rds.AxisVideo