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RÉSULTATS

La soirée des gâteries!

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MONTRÉAL – Est-ce que c'est le Canadien qui a gâté ses partisans en battant les Panthers de la Floride 3-1, ou est-ce que ce sont plutôt les partisans qui ont gâté leurs favoris en les propulsant vers la victoire à la faveur d'une vague d'amour passionné et inconditionnel qui a déferlé au Centre Bell?

Pas question de passer un dimanche de congé à débattre de cette question. Car comme dans la grande quête de savoir qui, de la poule ou de l'œuf est arrivé premier, la réponse importe peu.

Tout ce qui importe, c'est le résultat. Un résultat qui, à défaut de confirmer une place en séries, confirme que le Tricolore est toujours au plus fort de la course pour les atteindre.

S'il est toujours campé à un petit des points des séries, c'est parce que le Canadien a disputé un solide match de hockey samedi soir. Un match très solide.

Un match qu'il a fallu suivre de près pour donner raison à Martin St-Louis qui a lancé haut et fort qu'il s'agissait « d'un des meilleurs matchs de l'équipe depuis que je suis ici! »

Rappelons ici que ça fait déjà quatre ans bien comptés que St-Louis est ici; ou derrière le banc du Canadien si vous préférez.

Les chiffres ne disent pas tout

Au-delà le score final et les 25 revirements dont les champions en titre de la coupe Stanley se sont rendus coupables, les statistiques de la rencontre sont loin de couronner un triomphe du Tricolore.

Comme quoi les statistiques, qu'elles soient savantes ou non, avancées ou pas, ne disent pas toujours toute la vérité et seulement la vérité.

Le Canadien n'a cadré que 15 des 49 tirs qu'il a décochés samedi soir.

Cole Caufield a été le plus actif et le plus précis avec trois tirs cadrés. Laine, Dvorak et Matheson en ont obtenu deux. Gallagher, Suzuki, Armia, Roy, Carrier et Xhekaj un chacun. Huit joueurs ont été blanchis.

Le Canadien a été dominé 31-24 au chapitre des mises en jeu gagnées.

Le fait que les Panthers aient obligé Samuel Montembeault à réaliser 24 arrêts, qu'ils aient décoché 67 tirs – 18 de plus que Montréal – et qu'ils aient distribué 14 mises en échec de plus que le Canadien (35-21) laisse donc croire que le gardien québécois a volé la rencontre.

Ce qui est pourtant faux.

Montembeault a été bon. Il a même été solide en fin de rencontre alors que les Panthers, en plus de profiter d'une attaque massive, ont rappelé Sergeï Bobrovsky au banc à la faveur d'un sixième attaquant.

En plein le scénario qui a non seulement bousillé l'avance du Canadien en fin de troisième période, mercredi, à Seattle, mais l'a conduit à un revers encaissé dès les premières secondes de la prolongation.

De la mitaine, deux fois, en étendant la jambière une autre fois, Montembeault a protégé l'avance de deux buts offerte par ses coéquipiers et protégé les deux points ô combien nécessaire pour souffler dans le cou des Rangers et demeurer dans le coup.

Mais jusque-là, Montembeault avait profité du jeu défensif agressif et efficace de ses coéquipiers. Des coéquipiers qui ont dicté l'allure de la rencontre du début jusqu'à la fin. Ou presque...  Qui ont su minimiser la quantité et la qualité des occasions de marquer des Panthers à défaut de minimiser la quantité de tirs décochés.

« J'avais envie de faire la vague moi aussi en troisième », que le gardien du Canadien a candidement reconnu après la victoire. Sa 24e de la saison sur les 32 de son équipe.

Victoires individuelles, victoire collective

Parce qu'il est arrivé très souvent au fil des ans – et ça arrivera encore longtemps – que les charmes de Montréal savourés goulûment un vendredi soir ont eu des répercussions négatives sur les performances des clubs adverses les lendemains soir face au Canadien, on pourrait croire que les Panthers n'avaient pas de jambes samedi.

C'est peut-être vrai.

Mais même s'il était évident que les Panthers n'offraient pas un rendement comparable à celui qui leur a permis de gagner une première coupe Stanley en juin dernier, bien qu'il était évident que les joueurs ne donnaient pas raison à leur entraîneur-chef qui assurait, avant le match, que son équipe tenait à venger le revers gênant (4-0) encaissé le 28 décembre dernier en Floride, il serait malhonnête de diminuer la qualité de la performance du Canadien.

Car rarement cette année on avait vu le Canadien aussi impliqué à protéger le devant de son filet, à protéger sa ligne bleue, à gagner les batailles le long des rampes et les courses aux rondelles libres.

Ce sont toutes ces petites victoires individuelles qui, une fois mises bout à bout, ont conduit le Canadien à sa victoire collective aux dépens des Panthers.

Dans l'ombre de Lane Hutson, Jayden Struble a disputé un match bien meilleur que les statistiques associées à son nom le laissent croire.

Juraj Slafkovsky a récolté une passe. Son implication physique – les officiels mineurs l'ont crédité de cinq des 21 mises en échec de son équipe – a toutefois été plus importante en matière de contribution personnelle.

Nick Suzuki a été blanchi. Il n'a obtenu qu'un tir. Il n'a gagné que huit des 17 mises en jeu qu'il a disputées. Mais ne vous fiez pas à ces « chiffres » pour analyser son match. Car le capitaine a une fois encore été le fer de lance de son équipe.

Les Panthers ont contribué en partie à leur perte en multipliant les revirements. Mais si ces revirements sont devenus coûteux, c'est parce que le Canadien a su en profiter.

Sept victoires de suite pour les « Sens »

La victoire garde le Canadien au plus fort de la course. Mais si le Tricolore devance, ce matin, les Blue Jackets qui semblent s'essouffler un brin – quatre revers en temps réglementaire à leurs cinq derniers matchs – il n'a pu se rapprocher des Sénateurs qui ont signé une septième victoire de suite, samedi, en battant les Maples Leafs, à Toronto.

Cette séquence des « Sens » les propulse lentement, mais sûrement, vers une place assurée en séries à titre de premier club repêché. Le Canadien a tout intérêt à battre Ottawa, mardi, au Centre Bell, s'il veut freiner cette ascension et maintenir les doutes quant à la présence des Sénateurs en séries.

Car une fois les Sens qualifiés, il ne resterait qu'une place pour les Rangers, le Canadien, les Blue Jackets, les Red Wings, et les Islanders qui peuvent tous croire en leurs chances d'accéder aux séries.

Parlant des Rangers, leur jeu blanc (4-0) aux dépens des Blue Jackets, à Columbus, a fait contrepoids à leur revers de 7-3 aux mains de leurs grands rivaux de la section métropolitaine la semaine dernière.

Les Rangers ont gagné leurs deux derniers matchs. Ils doivent maintenant prolonger cette séquence pour donner raison à ceux et celles qui les voyaient parmi les clubs de tête dans l'Est en début de saison.

Dimanche soir, les Rangers auront l'occasion de prolonger à trois leur séquence de gains consécutifs alors que les Oilers feront escale au Madison Square Garden.

Ce serait la première fois qu'ils signeraient trois victoires de suite depuis les 14, 17 et 19 novembre derniers. Une séquence de 50 matchs.

J.T. Miller est rendu à sept buts et 18 points en 17 rencontres disputées avec les Rangers depuis son acquisition des Canucks de Vancouver. Aussi bon soit Miller, et il l'est vraiment, il aura besoin de l'appui de ses coéquipiers pour garder les Blue Shirts en séries.

Mais cette équipe, un brin dysfonctionnelle il est vrai, a les effectifs pour y arriver. Les Rangers l'ont d'ailleurs démontré avec les cinq gains signés lors des six premiers matchs de la saison en octobre dernier.

Depuis, ça s'est gâché pas mal...

Sans être condamnés à gagner dimanche, face aux Oilers, les Rangers ont tout intérêt à le faire. Car dans l'éventualité d'un revers (en temps réglementaire) les Blue Shirts n'auraient qu'un petit point d'avance sur le Canadien qui aurait deux matchs de plus à disputer.

Mais bon, ça risque d'être serré comme ça jusqu'à la toute fin. Au grand dam ou grand plaisir des partisans de tous les clubs encore dans la course.

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