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RÉSULTATS

La victoire des petits vieux!

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MONTRÉAL - Qu'ont en commun Jake Allen, Brendan Gallagher, David Savard et Tanner Pearson?

Ils sont les aînés du Tricolore. Les quatre seuls joueurs en uniforme qui ont fracassé le plateau des 30 ans. Quatre petits vieux qui ont très largement contribué à la victoire de 3-1 arrachée, lundi soir, à Buffalo. Sans oublier Sean Monahan et Mike Matheson qui ont aussi eu un gros mot à dire bien qu'ils frappent tous deux à la porte de la trentaine.

Comme quoi les jeunes, aussi bons et prometteurs soient-ils, peuvent toujours profiter de l'expérience de vénérables vétérans de temps en temps.

Patriarche du Tricolore, Jake Allen a stoppé 36 des 37 tirs des Sabres. Comme il l'a fait samedi aux dépens des Capitals de Washington, Allen a bien plus que simplement donner une chance de victoire à son équipe. Il a été la pierre d'assise du troisième gain du Canadien après cinq matchs. Des 37 tirs décochés par les Sabres, une bonne douzaine ont offert des occasions de marquer de qualité aux Sabres qui, loin d'être parfaits en matière d'exécution, ont davantage contrôlé la rencontre que le Tricolore.

Si Allen n'avait pas 33 ans, s'il n'était pas enclin aux blessures et s'il n'avait pas autant besoin de repos entre ses sorties pour maximiser ses chances de conduire son équipe à la victoire, c'est lui qui devrait affronter les puissants Devils du New Jersey qui seront au Centre Bell mardi.

Peu importe que ce mandat soit accordé à Samuel Montembeault ou à Cayden Primeau qui devra jouer un moment donné – pour le Canadien ou son club-école – Jake Allen doit être considéré comme le gardien numéro un du Tricolore.

Pour l'instant...

N'importe quoi pour l'équipe

David Savard a réalisé moins d'arrêts que Jake Allen. Mais la séquence au cours de laquelle il a bloqué trois tirs des Sabres, le premier lorsque la rondelle a atteint sa main gauche l'obligeant à laisser tomber son bâton, le deuxième qui a fait exploser l'une des lames de ses patins, le troisième alors qu'il se déplaçait sur les genoux devant son gardien pour aider sa cause alors que les Sabres profitaient d'une attaque massive est le fait saillant de la saison du Tricolore jusqu'à maintenant.

Et elle occupera toujours une place de choix dans les séquences défensives les plus impressionnantes lorsque la saison sera terminée.

« Il a soulevé le banc avec cette séquence. Nous sommes chanceux de compter sur un joueur comme lui », a déclaré Brendan Gallagher après la victoire.

« Il est difficile de trouver les mots justes pour qualifier le niveau d'engagement de David, pour décrire les sacrifices qu'il multiplie pour aider l'équipe », a ajouté Allen qui a réalisé un arrêt sensationnel de la mitaine aux dépens de Jeff Skinner pour mettre un terme à la séquence tout aussi sensationnelle de son défenseur.

« Il y a des gars qui jouent au hockey et il y a des joueurs de hockey. Des joueurs de hockey donnent l'exemple. David joue tout le temps comme il l'a fait ce soir. Il fait n'importe quoi pour aider l'équipe », a aussi commenté l'entraîneur-chef Martin St-Louis.

En passant, le vétéran défenseur qui vient tout juste de célébrer son 33e anniversaire de naissance a dû retraiter au vestiaire après la séquence. Le Canadien n'a rien révélé sur la nature de la blessure, mais on peut croire que le tir initial qui l'a atteint à la main pourrait être responsable de ce forfait. Un forfait que le Canadien et ses partisans doivent souhaiter préventif et rien de plus. Car les jeunes arrières du Tricolore ont bien besoin de l'exemple offert par leur vétéran coéquipier.

L'effet Gallagher

Brendan Gallagher a prouvé lundi, à Buffalo, qu'il n'avait pas l'intention de prendre congé après avoir marqué son premier but de la saison samedi.

Que non!

En fonçant tête première au filet, Gallagher a marqué dans un deuxième match de suite en sautant sur une rondelle libre dans le demi-cercle réservé aux gardiens. Une rondelle qu'Eric Comrie, tous les joueurs sur la patinoire à l'exception de Gallagher, tous les partisans dans les gradins – des gradins dégarnis – et les téléspectateurs croyaient immobilisée sous le gardien des Sabres.

Gallagher a le numéro des Sabres contre qui il a maintenant marqué 18 buts en carrière. C'est quatre de plus que le nombre de buts enfilés contre les Red Wings, la deuxième cible de prédilection du vétéran ailier droit.

Gallagher n'a pas juste marqué, il a aussi contribué au 3e but de son équipe. Celui qui a scellé l'issue du match alors qu'il a rejoint Tanner Pearson dans l'enclave pendant une attaque massive du Tricolore.

Vous avez bien lu : Gallagher et Pearson étaient sur la patinoire en deuxième vague d'attaque massive. Et ils ont très bien fait en jouant d'une manière plus traditionnelle que les membres de la première unité qui cherchent trop souvent le jeu parfait mettant en vedette Cole Caufield.

Acquis pour trois fois rien des Canucks de Vancouver tout juste avant l'ouverture du camp d'entraînement, Pearson a marqué son troisième but de la saison lundi. Il a ajouté une passe. Il a confirmé sa qualité à décocher des tirs de qualité en atteignant la cible six fois plutôt qu'une. Il a distribué quatre mises en échec en plus de bloquer un tir.

Pas mal pour un petit vieux de 31 ans.

Revenons à Brendan Gallagher : il avait une pénalité à faire oublier. Une pénalité bête et inutile écopée en première période derrière le filet des Sabres. Le Canadien contrôlait le match jusque-là. Cette pénalité a permis aux Sabres de niveler les chances (1-1) et de faire tourner la partie de leur côté.

Avec son but, avec sa passe, avec un différentiel de plus-2, trois mises en échec et deux rondelles volées à des adversaires, Gallagher a su se racheter.

Tout comme Sean Monahan qui a également écopé d'une pénalité derrière le filet des Sabres en fin de match.

Une pénalité qui aurait pu être coûteuse, car elle privait le Tricolore de son centre le plus efficace aux cercles des mises en jeu. Avec 14 mises en jeu gagnées sur les 20 qu'il a disputées (70%), avec plusieurs poussées offensives bien orchestrées au centre d'un trio complété par Pearson et Gallagher, Monahan a lui aussi fait oublier sa pénalité.

Et pendant son absence, Jake Evans – le plus jeune des petits vieux à 27 ans – a pris la relève et gagné une mise en jeu importante en zone défensive. Il a aussi été solide en 4 min 22 s d'utilisation à court d'un homme.

Ajoutez à tout ça les 24 min 6 s de qualité offertes par Mike Matheson, à forces égales, en avantage et en désavantage numérique et vous avez un tableau complet de l'apport des vétérans à la victoire de lundi.

« Le match de ce soir n'était pas un Picasso. Jake [Allen] a calmé le groupe avec plusieurs gros arrêts et même si on a été loin d'être parfaits on s'est bien défendu », que Martin St-Louis a conclu dans son analyse d'après match.

Est-ce que les petits vieux pourront répéter l'exploit mardi soir contre des jeunes et puissants Devils qui les attendaient à Montréal pendant qu'ils suaient sang et eau à Buffalo?

Ça restera à voir. Car les jambes pourraient être un brin lourdes et le souffle pourrait être deux brins court dans le cadre d'un deuxième match en deux soirs. Même si Martin St-Louis a donné congé à son club mardi matin.

C'est là que les jeunes devront prendre la relève. Et s'ils suivent l'exemple offert par les petits vieux à Buffalo lundi, ils arriveront peut-être à rivaliser avec les Devils.

Peut-être...

 

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