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RÉSULTATS

Lane Hutson : Kristopher Letang se souvient

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Lane Hutson en a mis plein la vue des partisans du Canadien lundi soir. Il en a même mis plein la vue de l'illustre Sidney Crosby à qui il a réservé une de ses feintes qui enflamment les partisans du Canadien... et qui a mystifié le capitaine des Penguins de Pittsburgh en période médiane.

La meilleure période disputée par le Tricolore depuis le début de la saison.

Malgré toutes les feintes savantes de Hutson, ses vrilles, son maniement exceptionnel de la rondelle qui semble toujours colée à la lame de son bâton, le défenseur recrue a terminé le match avec un différentiel de moins-4.

Il était sur la patinoire sur quatre des six buts des Penguins venus de Pittsburgh. Et aucun des trois enfilés par ses coéquipiers.

Le cinquième but des « Pens », celui qui a fait très mal au Tricolore de l'avis même de l'entraîneur-chef Martin St-Louis, a été le résultat direct d'un jeu avorté après une incursion de Hutson en fond de territoire ennemi.

Hutson n'est pas le seul à blâmer sur le jeu. Que non! Cole Caufield a été pris à contrepied à la ligne bleu ennemi. Nick Suzuki a manqué d'intensité dans sa quête de contrer la relance des Penguins. Juraj Slafkovsky a totalement mis de côté l'idée de se replier pour aider la cause de son équipe.

Mais à la base, c'est « l'aventure » de Hutson en zone des Penguins qui a ouvert la voie à la contre-attaque qui s'est soldée par le deuxième but de la saison de Kristopher Letang. Le cinquième du match pour Pittsburgh qui s'offrait une avance de deux buts et qui compliquait une éventuelle remontée. Remontée qu'Evgeni Malkin a balayée du revers de la main en marquant dans un filet désert avec 70 secondes à faire au match pour confirmer le gain de 6-3 de son équipe.

Croisé dans le vestiaire des Penguins après la victoire, Letang s'est porté à la défense du jeune arrière du Tricolore.

« Il a quel âge? Vingt ans? Aie! À 20 ans, j'en faisais des niaiseries sur la patinoire », que Letang a convenu à la fin de son plaidoyer en faveur de Hutson.

« Son talent est évident. Il a des aptitudes offensives incroyables. Il patine très bien. Il bouge beaucoup et ses mouvements sont difficiles à prévoir. Les gars figent un peu devant lui. Ils ne savent pas trop comment réagir. Quand il s'emparait de la rondelle, la foule réagissait tout de suite. C'est le seul gars qui allumait la foule ce soir », a commenté Letang.

Ce genre d'attention de la foule peut pousser n'importe quel vétéran à vouloir en faire un peu trop; au risque de se mettre dans le trouble et de plonger son équipe dans le pétrin.

Ce qui est arrivé à quelques occasions à Hutson lundi soir.

Une simple question d'apprentissage

Letang implore toutefois la patience des partisans et des journalistes en marge du différentiel négatif de Hutson. Il a invité tout le monde à analyser l'ensemble de ses performances.

« Il a créé beaucoup d'offensive ce soir. Si les gars autour de lui avaient été en mesure d'en profiter, il aurait pu finir à plus-1 ou même à plus-2. Mais il y a des soirs comme ça. Tu joues contre une équipe opportuniste comme nous l'étions ce soir et une petite erreur peut coûter cher. »

Letang est un défenseur à caractère offensif. Ses 168 buts et 745 points récoltés en 1091 matchs disputés en carrière sont là pour le prouver.

Malgré ses 37 ans et le fait qu'il amorce sa 19e saison dans la LNH, le Québécois est capable de se placer dans les patins chaussés par Hutson.

« Quand la foule t'acclame quand tu touches à la rondelle, il est normal d'être excité. D'avoir l'impression que tu dois produire quelque chose de spécial à chaque fois que la rondelle est sur la lame de ton bâton. Mais parfois, il n'y a rien à faire. Le jeu n'est pas là. Tu dois mettre la rondelle sur la bande ou la baie vitrée. Et c'est correct. Il y a des soirs où j'avais l'impression que rien n'arrivait quand j'étais sur la patinoire. Mais je finissais le match à plus-1 ou plus-2 et on avait gagné. Il va apprendre », que Letang a assuré.

À son arrivée dans la LNH, il y a 20 ans, ses deux premiers entraîneurs-chefs avec les Penguins ont « aidé » le Québécois repêché en troisième ronde (62e sélection) à comprendre.

« La ligue était très différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Des petits défenseurs agiles et rapides, il n'y en avait pas beaucoup. À mon arrivée à Pittsburgh, Michel Therrien m'avait averti que je ne toucherais jamais à l'attaque à cinq. Il voulait que j'apprenne à composer avec le jeu physique. À comprendre la Ligue. Dan Bylsma a ensuite été bien plus dur avec moi. Il m'a souvent tapé sur la tête en me disant que d'une présence à une autre, il ne savait jamais quel défenseur je serais sur la patinoire. Et que ça l'inquiétait toujours. Je tentais d'en faire trop. Aussitôt que je voyais le jeu s'ouvrir devant moi et que je croyais avoir le temps pour réaliser un jeu, je fonçais... et ça ne fonctionnait pas toujours. C'était mon pire défaut », a convenu Letang.

Hutson piégé

Du temps et de l'espace, les Penguins en ont offert à Hutson lundi soir. C'était volontaire.

Car oui! Même s'il ne comptait que cinq matchs d'expérience en carrière dans la LNH avant de croiser Letang, Crosby et les coéquipiers lundi, Hutson a eu droit à une attention spéciale dans le plan de match.

« Les rapports de dépistage nous invitaient à ne pas partir à des trousses, car il tenterait de profiter de ses aptitudes pour nous battre à un-contre-un. Nous étions donc prêts à le laisser se promener, à le laisser venir vers nous avant de le forcer à faire une passe dans le milieu de la zone comme il l'a fait sur un de nos buts. », a commenté Letang.

Entre les lignes

– En marquant dans une cage déserte, lundi, Malkin s'est approché à un but du plateau des 500 en carrière. Un autre plateau important après avoir dépassé – avec un but et deux passes – le plateau de 1300 points atteint lors du troisième match de la saison. Après quatre matchs, Malkin revendique un but et six passes. « Il s'est présenté au camp avec une toute nouvelle attitude. Il est beaucoup plus impliqué dans tous les aspects du match. Il veut faire une différence à toutes les parties », a commenté Letang en parlant de son coéquipier...

Lars Eller a lancé les Penguins en avant 1-0 en première période avant de créer l'égalité 3-3 en fin de période médiane. Deux buts importants qui ont porté sa production à neuf buts et 16 points en 21 rencontres disputées contre l'une de ses anciennes équipes dans la LNH. «J'ai toujours adoré jouer ici. C'est motivant», a insisté Eller qui a surpris Samuel Montembeault avec deux très bon tir dans la lucarne au-dessus de la mitaine...

– Après avoir blanchi les Maple Leafs à son premier match et limité les Sénateurs à un petit but samedi, Samuel Montembeault a accordé cinq buts aux Penguins lundi. Sans être faible, le gardien québécois a convenu qu'il aurait pu réaliser quelques arrêts de plus. Il s'en voulait plus particulièrement sur le but égalisateur de Lars Eller en fin de deuxième. Cette soirée plus ordinaire de Montembeault a fait glisser ses statistiques (2,03 buts alloués par match, 94,2% d'efficacité) à des niveaux moins exceptionnels qu'après ses deux premières sorties, mais des statistiques tout de même très solides...

– C'est congé mardi pour les joueurs du CH. Reprise de l'entraînement en vue de l'affrontement de jeudi face aux Kings de Los Angeles. Des Kings qui croiseront les Leafs, à Toronto, mercredi soir...