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Après sa victoire aux dépens des Bruins, à Boston, lundi, le Canadien se retrouvait devant un adversaire beaucoup moins redoutable, mardi soir, à la maison alors qu’il croisait des Panthers ayant perdu leurs six derniers matchs (0-4-2).

Ce manque de panache des Panthers m’incitait à qualifier cette deuxième partie de piège. Le genre de piège dans lequel le Canadien s’est déjà et j’ajouterais même souvent bêtement pris les patins.

Quand Claude Julien a confirmé son intention de donner cette partie à Antti Niemi, j’ai sourcillé et je me suis dit que c’était un premier pas en direction du piège en question.

Bon! Avec la meilleure performance de sa carrière du moins au strict plan des statistiques – il a atteint un sommet personnel avec ses 52 arrêts – Niemi m’a fait mentir. Grand bien lui fasse. Il a surtout permis à son équipe d’éviter le piège tendu à ses pieds puisque la performance de Niemi, combinée à l’éveil offensif de Max Domi, à l’éveil de l’attaque massive et aussi à un but sensationnel marqué par Jesperi Kotkaniemi a mené à un gain convaincant de 5-1 aux dépens des pauvres Panthers.

« Après avoir gagné un gros match contre les Bruins, il était important de ne pas gaspiller cette victoire en perdant un match qu’on devait gagner ce soir », a convenu Claude Julien après la rencontre.

Comment l’entraîneur-chef du Canadien s’est-il pris pour s’assurer que son équipe soit consciente du fait que le duel face aux Panthers représentait un piège? Et surtout comment s’est-il assuré que ses joueurs ne plongent pas dans ce piège?

« On livre le même message à nos joueurs depuis la mi-saison. Nous voulons être plus constants. Nous n’avons pas connu de longues séquences de défaites en première moitié ce qui est bien, mais on tient à être encore plus régulier dans les victoires d’ici la fin de la saison », a ajouté le coach du Tricolore.

Le Canadien a remporté une troisième victoire de suite mardi. C’est la quatrième fois cette saison qu’il connaît une séquence de trois gains.

Il surfe aussi sur sa cinquième séquence de quatre gains en cinq matchs et sa meilleure séquence jusqu’ici cette saison a été de cinq victoires en six rencontres. Séquence qu’il a amorcée en Arizona le 20 décembre et qui a pris fin le 3 janvier, au Centre Bell, avec la victoire de 2-0 aux dépens des Canucks de Vancouver.

Le genre de séquences qu’il faudra répéter une fois ou deux d’ici la fin de la saison pour mousser les chances d’accéder aux séries.

Avec pas de style...

Revenons à Niemi et à sa soirée de travail.

Je ne suis pas le plus grand fan de l’auxiliaire de Carey Price. En fait non. C’est de son style « avec pas de style » dont je ne suis pas friand. Je sais, ce style boîte à lunch n’a pas empêché Dominik Hasek de trôner sur la LNH pendant quelques années et de se rendre au Temple de la renommée.

Mais bon! Au-delà de tout ce qu’on peut penser, dire et écrire de bon sur Niemi, il n’est pas et ne sera jamais Dominik Hasek et ses chances d’accéder au Temple de la renommée sont minces. Mettons.

Contrairement à Carey Price qui a donné l’impression que tout était facile à Boston où il a réalisé 41 arrêts lundi, Niemi nous a donné l’impression de trimer dur sur la grande majorité des 52 arrêts qu’il a réalisés. En déséquilibre plusieurs fois, tout croche à d’autres moments, Niemi a malgré tout fait le travail avec 15 arrêts en première, 16 en période médiane et 21 au dernier tiers.

Ses arrêts du dernier tiers lui ont valu une ovation et des Ni-é-mi bien sentis scandés par une foule un brin impressionnée et sans doute deux brins médusée. Mais ce sont ses arrêts en début de rencontre qui ont été les plus importants à mes yeux. Car en début de rencontre, le Canadien ne semblait pas vraiment avoir compris ce qui devait être fait pour éviter de tomber dans le piège que représentaient les Panthers qui ont d’ailleurs obtenu 16 tirs contre seulement sept pour le Tricolore.

Niemi a auréolé cette très grosse soirée de travail et surtout cette grande démonstration que se sont d’abord et avant tout les arrêts qui comptent et non la façon dont ils sont réalisés d’une première étoile pleinement méritée.

Une soirée de travail qui lui a permis de passer à l’histoire alors qu’il a rejoint Carey Price, Jacques Plante et Wayne Thomas à titre de seuls gardiens dans l’histoire du Tricolore à avoir connu une soirée de 50 arrêts et plus. Avec deux arrêts de plus, Niemi aurait réécrit l’histoire puisque Wayne Thomas, le 10 mars 1974 contre les Penguins de Pittsburgh et Carey Price, le 14 novembre 2009 contre Nashville partagent le record avec 53 arrêts. Price avait accordé deux buts sur 55 tirs et Thomas quatre sur les 57 des Penguins.

Niemi a disputé trois forts matchs depuis sa soirée désolante à Tampa Bay le 29 décembre dernier alors qu’il a gâché ce qui aurait dû être une victoire de son équipe aux dépens du Lightning de Tampa Bay.

De Claude Julien aux joueurs réservistes en passant par les préposés à l’équipement et le personnel médical, tout le monde aiment Antti Niemi chez le Canadien.

« C’est le partenaire de travail idéal. Nous avons une belle complicité. Nous échangeons beaucoup et c’est important de savoir qu’il est en mesure d’aider l’équipe à gagner comme il le fait quand on m’accorde un congé », a indiqué Carey Price à son retour au vestiaire.

Important ici de souligner que Price a passé beaucoup de temps sur la patinoire avec Niemi après le match. Il lui a bien sûr offert les félicitations d’usage après la rencontre, mais il est demeuré à ses côtés au cours du défilé au centre de la patinoire avant de l’escorter jusqu’à la sortie de la patinoire avant qu’il ne revienne triomphant pour célébrer sa première étoile.

« Il n’y a personne qui travaille plus fort que lui lors des entraînements. Il nous aide à être meilleurs en passant tout le temps qu’il passe sur la patinoire et ça l’aide à rester aiguisé », a indiqué Max Domi qui aurait récolté la première étoile, n’eut été la performance de son gardien.

« On a besoin de nos deux gardiens et nous avons confiance en Antti. Oui il a connu une séquence plus difficile en décembre alors qu’il n’était pas lui-même. Mais depuis trois matchs il est excellent», a ajouté Claude Julien qui s’est assuré de partager une partie des responsabilités de la victoire en ajoutant : «sans rien enlever à Antti, il faut aussi ajouter que les gars devant lui ont gardé les Panthers en périphérie. »

Bon! J’ai quand même relevé plusieurs percées qui ont permis aux Panthers de se rendre près, très près et des fois trop près de Niemi.

Et à ce titre, il est important d’ajouter qu’en dépit ses deux victoires, le Canadien a quand même accordé 96 tirs en deux rencontres. C’est beaucoup. Beaucoup trop. Et ça pourrait faire très mal lorsque Price ou son adjoint ne seront pas à la hauteur des performances offertes lors des deux derniers matchs.

Mais bon...

En bref

• Max Domi a connu un match du tonnerre mardi. Il a finalement stoppé à 17 sa séquence de matchs consécutifs sans avoir marqué lorsqu’il a déjoué James Reimer en fin de deuxième période. Domi, qui venait d’enfin enfiler son 15^e de la saison, s’est permis de retirer son gant et de pointer le but pour indiquer qu’il était bon. Une réplique au fait que les responsables de la salle de contrôle venaient d’annuler un but du Tricolore quelques minutes plus tôt? Une façon de célébrer la fin de sa disette? « Je voulais juste souligner le fait qu’il était bon », a esquivé Domi...

• Plus encore que son but, c’est la fougue déployée par Domi et le fait qu’il a remporté 11 des 15 (73 %) mises en jeu qu’il a disputées qui ont retenu l’attention dans ce match. Ah oui! Domi s’est aussi retrouvé au centre de quelques escarmouches alors qu’il a perdu les pédales une fois encore. « Je suis un gars intense et je joue avec émotions. Les émotions sont les émotions. J’aime jouer de cette façon », a indiqué Domi. On veut bien. Mais sans vouloir minimiser l’importance des émotions de Domi, il devrait peutêtre trouver une façon de mieux les canaliser afin d’éviter des débordements qui coûtent des pénalités. « Parfois je l’appuie, mais Max doit aussi choisir ses moments et avoir un contrôle sur son intensité, car on le veut sur la patinoire », a d’ailleurs souligné Claude Julien...

• Shea Weber a secoué la léthargie de l’attaque massive du CH avec un but enfilé en début de deuxième période à l’aide de son puissant tir frappé. Il me semble que cette arme devrait être utilisée plus souvent. C’était le premier but en supériorité numérique du Canadien à ses trois derniers matchs et le deuxième seulement lors des neuf dernières parties...

• Le capitaine a aussi ajouté une passe sur un tir qui a raté la cible, mais qui a ensuite permis à Phillip Danault de marquer lorsque la rondelle s’est retrouvée dans l’enclave. Weber a maintenant 14 points (7 buts) en 24 matchs depuis son retour au jeu alors que Danault revendique huit buts et 32 points. En passant, le centre québécois a encore excellé avec 17 mises en jeu gagnées sur les 26 disputées...

• Outre les nombreux beaux et spectaculaires arrêts d’Antti Niemi, Jesperi Kotkaniemi a soulevé la foule en troisième en inscrivant un but sensationnel. La recrue du Canadien a effectué une feinte magistrale en coupant devant le filet de James Reimer qui n’a rien vu. Kotkaniemi n’a que 18 ans. Des buts comme celui de mardi, il en offrira aux partisans du Canadien des dizaines au cours des prochaines années grâce à son talent, à ses mains vives et précises et à l’excellence de sa vision et de son sens du jeu...

• Karl Alzner a été cédé au Rocket de Laval après le match. Il ira se délier les jambes avec le clubécole avant de rejoindre le grand club pour faire le voyage à Columbus vendredi...

• C’est congé pour le Canadien mercredi...