Auston Matthews récolte 4 points dans un gain de 5-3 face au CH
Canadiens samedi, 20 févr. 2021. 19:00 samedi, 20 févr. 2021. 22:39MONTRÉAL – Le Canadien a subi une défaite de 5-3 face aux Maple Leafs de Toronto samedi soir. Voici nos observations.
La bête est réveillée
Avant que la rondelle ne tombe sur le point central du Centre Bell, le Canadien était considéré comme une référence pour son traitement réservé à Auston Matthews depuis le début de la saison. À ses trois premières parties contre Montréal, le plus dangereux franc-tireur de la Ligue nationale avait été limité à trois petites mentions d’aide. À défaut de le tenir complètement en échec, on peut au moins dire que les hommes en bleu, blanc et rouge avaient jusque-là réussi à limiter les dégâts.
Mais dégâts il y eut dans la quatrième manche entre les deux rivaux.
Quand Matthews a finalement ouvert son compteur contre le CH en début de deuxième période, on pouvait toujours prétexter que les circonstances lui étaient largement favorable. Les Leafs, après tout, profitaient alors d’un double avantage numérique. Ses couvreurs étaient tout pardonnés.
Sauf que les valves sont restées ouvertes pendant les 19 minutes qui ont suivi. L’annonceur-maison Michel Lacroix venait à peine de prononcer son nom que Matthews préparait le but de Travis Boyd, officialisé 17 secondes après le sien. Puis après que les locaux eurent créé l’égalité avec deux buts rapides, Matthews s’est fait complice d’un but de Mitch Marner avant de marquer lui-même son deuxième de la soirée.
Quand la période s’est terminée, Matthews venait d’accumuler plus de points en une période que dans ses dix précédentes contre Montréal. En une soirée, le Canadien est passé de sa bête noire à l’une de ses victimes favorites. Dans la division canadienne, seuls les Sénateurs d’Ottawa (dix points en cinq matchs) ont été davantage martyrisés que la Flanelle par la merveille moustachue.
Il n’y a désormais que les Jets de Winnipeg qui n’ont pas cédé devant Matthews cette saison. On regarde ça et on se dit que ça ne saurait tarder.
Tatar et Byron répondent
Deux gars avaient dû trouver la semaine de relâche passablement longue dans le camp tricolore. Non seulement Tomas Tatar avait été laissé dans les gradins pour le dernier match contre ces mêmes Leafs, mais son entraîneur et son directeur général s’étaient relayés pour rendre public leur mécontentement à l’égard de son jeu. On pense aussi à Paul Byron, qui a passé la St-Valentin au ballottage après avoir été incapable de faire scintiller la lumière rouge à ses 14 premiers matchs.
Les deux hommes ont bien répondu à ces coups de semonce. Byron semblait avoir retrouvé ses ailes. Il a marqué son premier but de la campagne sur une échappée en deuxième période et a tout fait pour aider Jake Evans – maintenant blanchi à ses onze derniers matchs - à s’extirper de sa propre léthargie.
Tatar a été frustré par Frederik Andersen sur une échappée en première période. Il s’est repris en envoyant Jesperi Kotkaniemi seul devant le Danois au deuxième tiers. « KK » a touché la cible et célébré pour la première fois en douze parties. On s’est demandé où Tatar pouvait bien avoir la tête sur quelques couvertures défensives, mais dans l’ensemble son niveau d’implication a certainement été en hausse comparativement à ses plus récentes prestations.
Confusion
Un moment de confusion a teinté, et ultimement freiné, une tentative de remontée du Canadien après le quatrième but des Leafs.
On a d’abord cru l’avance des visiteurs coupée de moitié quand la rondelle envoyée devant le filet par Armia a glissé entre les jambières d’Andersen et derrière la ligne rouge. Des accolades, de la musique forte, un bruyant son de sirène dans nos oreilles. Ça ressemblait beaucoup à ça. Les officiels sont allés vérifier la reprise une première fois et ont confirmé notre première impression. On ne savait pas trop encore qui d’Armia, Kotkaniemi ou Tatar en serait crédité, mais il y avait bien eu but.
Un instant, a toutefois dit Sheldon Keefe. L’entraîneur des Maple Leafs a renvoyé les arbitres à leur tablette en contestant la décision qui venait d’être rendue, prétextant qu’il y avait eu obstruction sur le gardien. On aurait cru que tout ça avait déjà été vérifié, mais non. On le sait parce qu’en sortant de leur deuxième caucus, les zébrés ont renversé leur propre verdict.
Le collègue François Gagnon a par la suite bien résumé la séquence des événements sur son compte Twitter.
Je viens de confirmer avec la LNH à Toronto
— Francois Gagnon (@GagnonFrancois) February 21, 2021
La première analyse était bel et bien pour déterminer si la rondelle avait traversé la ligne rouge.
Une fois la confirmation obtenue, les Leafs ont contesté, avec raison, pour obstruction sur Andersen.
Voilà! #CH
Ça ne regardait déjà pas trop bien avant ça, mais c’est probablement là que ça s’est joué pour le CH.
Des bijoux
Dans un match qui opposait trois des neuf meilleurs buteurs de la LNH et dans lequel huit buts ont été marqués, les gardiens ont trouvé le moyen de briller.
Andersen a peut-être changé le cours du match avec sa performance en première période. Il y a eu cet arrêt sur Tatar dont on vous parlait plus tôt. Joel Armia s’est aussi cogné le nez sur une porte close après un tir de l’enclave. Et il y a eu ce sublime déplacement latéral qui lui a permis d’étirer la jambière sur un tir d’Evans plus tard dans le match. Bien avant que ses coéquipiers lui donnent un confortable coussin, Andersen a fait plus que sa part pour sécuriser la victoire des visiteurs.
L’arrêt du match – de la semaine? de l’année? – revient toutefois à Carey Price. On vous la met juste ici, vous n’avez pas d’excuse. Du grand art.
Dans le pétrin sans Petry
Une frousse, un grosse, en première période quand Jeff Petry est rentré au vestiaire avec une apparente blessure au bras droit. Sur une séquence qui a circulé sur le web, on voit Petry entrer en contact avec le défenseur T.J. Brodie après avoir transporté la rondelle en zone des Leafs.
Here's another angle of the play involving Jeff Petry. #GoHabsGo
— Here's Your Replay ⬇️ (@HeresYourReplay) February 21, 2021
🎥 @Sportsnet pic.twitter.com/TlavE1qUfx
Une collision bien anodine dont les conséquences ne semblent pour l’instant pas trop fâcheuses. Petry était finalement de retour à son poste pour le début de la deuxième période et a été utilisé pendant plus de vingt minutes. Il faudra voir si des séquelles apparaîtront à retardement. Ceux qui ont observé Victor Mete samedi comprendront que le Canadien ne serait plus la même équipe si le 53 devait hériter d’une partie des responsabilités qui sont confiées au 26.