Jakub Dobes encaisse un premier revers en carrière

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MONTRÉAL – Le Canadien s'est incliné par la marque de 4-3, en prolongation, devant les Devils du New Jersey samedi soir au Centre Bell. Voici nos observations.

Première période problématique

Pour un deuxième match consécutif, le Canadien a ultimement dû payer la note pour une entame ratée.

En fait, ça n'avait pas si mal commencé. Les locaux ont mis leur ancien coéquipier Jake Allen à l'épreuve dès les premières minutes de son retour en ville. Patrik Laine a notamment raté une occasion platine de l'enclave. Mais un jeu de puissance sans mordant du CH a aidé les Devils à sortir de leur torpeur et la deuxième moitié de l'engagement leur a appartenu.

Jesper Bratt a manié les instruments de torture. Il a d'abord endormi tout le monde en préparant le but de Nico Hischier, puis il a lui-même conclu une longue présence en zone montréalaise en surprenant Jakub Dobeš d'un long tir du revers.

À ses quatre derniers matchs, soit depuis qu'il a gaspillé une avance de 3-0 contre les Maple Leafs de Toronto, le Canadien a accordé sept buts en première période et n'en a marqué qu'un seul.

« Ça serait pas mal plus facile si on ne commençait pas 0-2 après la première », a reconnu Alexandre Carrier, bien conscient de soulever l'évidence, dans le vestiaire des perdants.

Dobeš est humain

Ça devait arriver tôt ou tard. Après avoir signé la victoire à ses cinq premiers départs, Jakub Dobeš a subi sa première défaite dans la Ligue nationale. Mais même s'il a concédé quatre buts dans un deuxième match de suite, le gardien recrue est le dernier qu'il faudrait pointer du doigt pour le résultat du jour.

Dobeš aurait sans doute dû être plus alerte sur le but de Bratt, mais c'est à peu près la seule chose qu'on peut lui reprocher. Il avait réussi le premier arrêt – et tout un – avant d'être battu par l'acharnement de Tomas Tatar sur le troisième but des Devils. Il a stoppé 15 tirs en deuxième période et 13 autres en troisième. Il n'y a pas de prolongation s'il ne réalise pas des arrêts salvateurs successifs sur Timo Meier et Stefan Noesen au dernier tiers.

Dans la quatrième période, il a flanché sur une échappée de Jack Hughes. Qui peut l'en blâmer?

Dobeš, qui a reçu plus de 40 tirs (44 pour être précis) pour la première fois dans l'uniforme du Canadien, s'est auto-flagellé devant son casier pour une performance qu'il jugeait incomplète. Quiconque a observé la rencontre et entendu ses propos conclura qu'il a été trop sévère envers lui-même.

Slaf à la source

Dobeš aurait sans doute mérité la deuxième étoile qui a été attribuée à Juraj Slafkovský. Mais dans une soirée où ses deux compagnons de trio ont marqué des buts spectaculaires, le Slovaque mérite d'être reconnu pour son apport essentiel.

Toutes les mentions d'aide « secondaires » n'ont pas la même valeur. Les deux qui ont été créditées à Slafkovský ont été des actions clés dans la remontée du CH. Sur le but de Nick Suzuki en début de deuxième, c'est son travail le long de la rampe, contre Paul Cotter et Jack Hughes, qui permet à la séquence de se poursuivre en zone des Devils. Et sur le but de Cole Caufield en fin d'engagement, c'est lui qui relance l'attaque après avoir intercepté une passe de Hischier en territoire montréalais.

On pense aussi à une présence du premier trio dans la dernière minute de la deuxième période où Slafkovský, en particulier, avait le feu au derrière. Un gros match du gros « Slaf ».

Problèmes dans les cercles

Les chiffres finaux n'ont rien de gênant – 53% d'un bord, 47% de l'autre – mais dans la première moitié du match, le Canadien a été atroce aux cercles de mises en jeu. Après deux périodes, les Devils avaient gagné 61% des duels. Et sur la dernière version de la feuille de match, le Canadien n'a gagné que 41% des tête-à-tête dans sa zone.

Jake Evans a connu une soirée particulièrement pénible dans cette facette du jeu. Il n'a gagné que 42% de ses missions en zone défensive. Un de ses échecs a directement mené au but de Bratt en première période. Hischier a été son pire cauchemar, remportant sept des neuf face-à-face entre les deux joueurs.   

Evans a terminé le match avec un différentiel de moins-3.

Jeunes et talentueux

Grosse soirée au bureau pour Kaiden Guhle. Il a été le joueur le plus utilisé (25:11) dans les deux camps. On retiendra une séquence en particulier en troisième période, avec un peu plus de sept minutes à jouer, au cours de laquelle il s'est jeté devant deux tirs au cœur d'un gros effort collectif pour bloquer l'accès au filet de Dobeš. Du costaud.

Chez les Devils, le jeune Luke Hughes a été utilisé pendant près de 24 minutes. Il a dirigé huit tirs vers Dobeš et a fait montre d'un calme olympien dans son territoire. Une machine.