Le vrai Arber Xhekaj... pas le shérif
MONTRÉAL – Autant Martin St-Louis était heureux d'avoir revu le « vrai » Arber Xhekaj, n'allez pas lui parler du retour du shérif.
« Quand vous avez commencé à l'appeler ainsi, personne ne le faisait dans l'organisation. Mais on savait ce qu'il pouvait accomplir », a répondu St-Louis avec un air sérieux qui ne laissait aucun doute sur son opinion de ce surnom prématuré.
Par la suite, St-Louis s'est lancé dans les compliments envers son défenseur aux attributs précieux.
« Il a probablement joué son match le plus complet avec ses atouts. C'est un joueur physique et on l'a bien vu dans ce match. Il a de bons instincts offensifs et il l'a démontré. Le plus dur, pour un jeune défenseur, c'est de jouer défensivement, bien lire les attaques. Je trouve qu'il devient meilleur et plus constant à ce niveau. On sait qu'il peut jouer de tels matchs. Ce n'est pas une ligue facile, ce n'est pas évident de répéter ça chaque fois », a enchaîné l'entraîneur.
Xhekaj ne pouvait pas trop se réjouir, mais il a admis que cette partie se classe dans le haut de son jeune palmarès.
« C'était l'une des meilleures, assurément, mais j'aurais voulu la victoire », a répondu l'auteur du premier but montréalais.
Celui qui a passé six semaines avec le Rocket de Laval était particulièrement content de son sang-froid et ses décisions avec la rondelle.
Pour le volet physique, Xhekaj n'est pas étonné par ses coups percutants. Pour lui, ce n'est que naturel. N'empêche qu'il a renversé plusieurs fois Casey Mittelstadt – qui avait frappé Jake Evans par derrière - en plus de détruire Zemgus Girgensons.
Surtout, il a réussi cette implication physique sans être puni et devoir jeter les gants.
Il ne faudrait pas oublier l'influence de David Savard qui a épaulé Xhekaj. Pour sa première présence dans le top-4 cette saison, Xhekaj n'aurait pas pu faire mieux.
« Tu ferais jouer n'importe quel joueur avec Savard et il serait bon. Il est si intelligent et il m'a parlé pendant tout le match. Il est comme un entraîneur grâce à sa grande expérience », a ciblé le numéro 72.
« Le duo de (Michael) Matheson et (Kaiden) Guhle joue beaucoup contre les gros joueurs de l'autre côté. Les deux autres duos, leur utilisation était partagée. Mais Arber a joué comme un membre du top-4, c'était un excellent match », a commenté St-Louis.
Dans le vestiaire, les joueurs étaient heureux de la prestation de l'imposant défenseur gaucher.
« Ça pourrait être son meilleur match, il faisait tout sur la glace, il complétait des jeux, il décochait des lancers, il était impliqué dans les confrontations. On a besoin qu'il joue ainsi », a vanté le capitaine Nick Suzuki en reconnaissant la dose d'énergie que ça procure au groupe.
« Il a joué un excellent match en étant très physique. C'est le Arber qu'on veut voir », a visé Samuel Montembeault.
Cette confiance intimidante, ou ce swagger, St-Louis croit qu'elle vient du début de match de Xhekaj.
« Il a bâti son jeu à partir de sa première présence. Il a eu des occasions de jouer physique et il l'a très bien fait ce qui l'a sûrement aidé pour la confiance. On veut cette attitude, chez nos joueurs, qui n'est pas de l'arrogance », a proposé St-Louis.
À Roy de continuer ainsi et petite critique pour Slaf
Joshua Roy s'est également démarqué pour le Canadien dans cette confrontation. Il a réussi plusieurs beaux jeux en seulement 11 :27 d'utilisation ce qui est bien peu pour un joueur habitué d'être utilisé à outrance.
« Un jeune se raconterait des illusions s'il s'attendait à autre chose. C'est ça la job… Tu joues 10 minutes, joue tes 10 meilleures et pousse l'entraîneur à t'en donner 12 et ensuite 14. Certains soirs, des jeunes en mériteraient plus, mais la vie n'est pas toujours juste », a expliqué St-Louis qui a adoré son match.
Le capitaine pouvait bien le comprendre.
« Je l'ai vécu aussi, il faut faire de ton mieux et prouver que tu peux jouer davantage. Il était sur la glace en fin de rencontre, il avait mérité ceci. Il joue avec confiance et sang-froid. C'est beau à voir », a évoqué Suzuki.
Si le numéro 14 a été élogieux envers Roy, il a été assez honnête pour critiquer son partenaire Juraj Slafkovsky qui a perdu son sang-froid avec trois punitions.
« J'ai été dans cette situation, il faut essayer de se calmer. On aime son côté émotif, il doit juste un peu mieux géré le tout dans un tel match », a indiqué le capitaine.
« C'est de l'apprentissage pour Slaf, ce n'est pas un joueur qui écope de beaucoup de punitions. La ligne est mince et il apprend où elle se trouve, mais tu veux que les joueurs aient combativité. Au moins, ce n'était pas des punitions paresseuses ou parce qu'il était au mauvais endroit », a conclu St-Louis.