Les Canadiens coincés dans les tentacules du Kraken
MONTRÉAL – En espérant que personne n'osera blâmer le chandail bleu poudre du Canadien pour cette prestation éprouvante face au Kraken de Seattle qui s'est amusé au Centre Bell avec un gain de 4 à 0.
Voici nos observations de cette soirée qui a été dominée du début à la fin par les visiteurs.
Une seule équipe en 1re période
Martin St-Louis devait se poser bien des questions derrière son banc en première période. En se fiant sur le match de samedi soir, l'entraîneur du Canadien croyait que sa troupe était en voie de retrouver son identité du début de saison.
Il a plutôt assisté à tout le contraire durant la période initiale alors que son club a été avalé tout rond par le monstre marin de Seattle.
Malmené 19-6 au chapitre des tirs, le CH a vu le Kraken se forger une avance de 3-0 avec une facilité déconcertante.
Eeli Tolvanen, Daniel Sprong et Vince Dunn ont agité les cordages derrière Samuel Montembeault qui a été bombardé en relève à Jake Allen qui a dû déclarer forfait en raison d'une blessure.
Ce n'est pas pour rien que cette période s'est conclue sous les huées de la foule.
« Ça ne me dérange pas si tu joues un match engagé et que tu perds. Tu ne les gagneras pas tous. Mais ce sont des performances comme ça en première période qui m'achalent », a réagi St-Louis avec frustration.
« Personne n'aime perdre, mais quand tu te donnes, tu es capable de l'avaler quand tu perds. Plus que quand tu sors avec une première période comme celle-ci », a ajouté l'entraîneur.
« Je suis déçu de la première période du groupe. Décu de l'engagement défensif et ça nous a coûté le match », a-t-il admis.
« C'était plutôt inacceptable de notre groupe et c'est parti de notre trio qui a été emprisonné dans notre territoire. On sait qu'on doit mieux jouer que ça. Tirer de l'arrière 0-3, ce n'est pas une position dans laquelle se retrouver », a convenu le capitaine Nick Suzuki.
« Le match a vraiment mal parti. En plus, on savait que c'était un bon test contre une équipe qui a du succès récemment. On a progressé ensuite, mais c'était trop tard. C'était dur de se rattraper », a déclaré Montembeault.
Il s'agissait du 41e match du clan montréalais ce qui indique la moitié du calendrier et surtout que bien du travail demeure à accomplir.
Allouer un but malgré un surnombre défensif
Lorsque les entraîneurs visionnent les séquences d'une partie, ils espèrent trouver des réponses aux ennuis de leur formation. Sans avoir peur de se tromper, on peut déduire que St-Louis encaissera mal le fait que son équipe continue d'allouer des buts même quand elle profite d'une situation en surnombre défensif.
La scène s'est produite trop souvent depuis quelques semaines et le but de Tolvanen s'est ajouté à la liste d'exemples. Les joueurs du Canadien étaient plus nombreux que ceux du Kraken à l'arrivée en zone montréalaise. En temps normal, la poussée du Kraken aurait été contrée avec aisance, mais ça s'est fini avec un but difficile à digérer par un entraîneur.
Que ce soit relié aux erreurs défensives ou au désir de vouloir trop en faire pour aider ses partenaires, le Canadien doit freiner cette mauvaise habitude.
« On parle beaucoup de nos arrivées en zone défensive, on se fait souvent trop attirer par la rondelle. On se retrouve deux ou trois joueurs vers le même adversaire. Quand il est capable de faire une passe, ça se libère vers le filet », a ciblé Montembeault.
« Sur le premier but et le troisième but, on a raté des responsabilités. Je vais devoir continuer de marteler le message et j'aurai plusieurs exemples pour le démontrer », a lancé St-Louis avec une touche de dérision.
Evans essaie de renverser la vapeur
L'union surprenante et inattendue de Jake Evans, Joel Armia et Evgenii Dadonov a poursuivi son boulot très intéressant. Ce trio a de nouveau constitué la meilleure unité du CH.
Même que Dadonov aurait dû marquer un sinon deux buts. Une telle production aurait encouragé le moral des troupes alors que les rares percées offensives des Cole Caufield, Nick Suzuki et Juraj Slafkovsky étaient insuffisantes.
Ajoutons qu'Evans s'est aussi démarqué par sa combattivité et sans doute qu'il y avait un mélange de frustration dans l'équation. Sprong et Adam Larsson ont été parmi les opposants à constater qu'Evans ne voulait pas accepter que le match soit aussi facile pour le Kraken.
Un Kraken qui raffole des patinoires adverses
En s'imposant dans l'amphithéâtre montréalais, le Kraken a savouré sa 13e victoire loin de son domicile ce qui place cette formation au cinquième rang de la LNH.
Avec une défense qui a bien peu cédé au Canadien et une attaque très productive, la recette piège plusieurs proies dans les tentacules du Kraken.
La troupe de Dave Hakstol mise également sur des joueurs fascinants à regarder comme la recrue Matty Beniers, qui a complété le pointage dans un filet désert, ainsi que des joueurs pouvant irriter l'adversaire comme Yanni Gourde et Sprong. Chris Wideman en avait long à dire à propos de ce dernier.
C'était le premier match d'une semaine très occupée pour le CH. Jeudi, l'organisation rendra un hommage à un certain P.K. Subban dans le cadre de la visite des Predators. Samedi, ça se poursuivra avec une visite au domicile des Islanders et, dimanche, à l'aréna mythique des Rangers.