Matheson-Guhle : un pari payant pour contrer McDavid

MONTRÉAL – La décision d'utiliser Kaiden Guhle à la droite de Michael Matheson s'est avérée judicieuse pour compliquer la vie de Connor McDavid et ses acolytes. Ce geste a donné le ton à une réponse défensive collective encourageante de la part du Canadien. 
 
À première vue, ça semblait audacieux de demander à Guhle de se déplacer, pour une rare fois, du côté droit et, d'autant plus, pour se mesurer au trio de McDavid, mais le pari a été payant. 
 
« Je trouve qu'on a fait un bon boulot pour gérer la vitesse de McDavid avec Matheson et Guhle qui couvrent beaucoup de glace. Nos attaquants aussi ont aidé, on ne le laissait beaucoup respirer. Il tourne sur un dix sous et il est très explosif. Avec eux, j'étais en confiance qu'ils pourraient gérer ça », a commenté St-Louis. 

« C'est sûr que c'est un défi pour lui, ça démontre qu'on a confiance en lui et je pense qu'il aime ces défis », a poursuivi l'entraîneur. 
 
Quelques minutes plus tôt, Guhle avait confirmé le tout. 
 
« C'était plaisant, voilà pourquoi on joue au hockey. Tu veux disputer ces minutes importantes et affronter l'élite. C'est cool de jouer contre le meilleur au monde, j'ai adoré cette chance », a-t-il mentionné. 
 
Plusieurs séquences de la partie ont prouvé que la décision était la bonne. Chacun à leur tour, Matheson et Guhle ont utilisé leur atout avec efficacité. 
 
« Notre patin a aidé contre lui, c'est un joueur qui requiert beaucoup d'attention. C'est impressionnant qu'il obtienne encore autant de succès alors que toutes les équipes veulent le contrer », a mentionné Matheson. 
 
Quand on consulte les données du site Naturalstattrick, Guhle s'est mesuré à McDavid pendant 15 :28 et Matheson pendant 18 :57. En attaque, le trio de Nick Suzuki était délégué pour les appuyer. Le capitaine du Canadien a joué 13 :24 contre le numéro 97 des Oilers. 
 
On a demandé à St-Louis si la stratégie de respecter les confrontations était la seule façon de contrer McDavid et Draisaitl. 
 
« Je ne sais pas si c'est la seule manière, mais c'est celle choisie par nous. Je voulais Suzuki contre McDavid et Jake Evans contre Draisaitl. On était alertes et on a aidé à ça en étant strict avec les confrontations. Ce n'est pas l'approche pour chaque match, mais c'est parfois l'angle qu'on prend », a répondu l'ancien attaquant. 
  
Après avoir traversé un creux, Guhle a commencé à retrouver son élan et ce match pourrait l'aider dans ce sens. 
 
« Récemment, je n'ai pas joué mon meilleur hockey ou du moins pas à la hauteur de mes standards. Je sais que chaque partie ne sera pas parfaite, il faut pouvoir composer avec ça. C'est difficile de ne pas perdre de la confiance, mais il faut croire en ses moyens », a-t-il commenté avec franchise. 
 
Avec l'abondance de défenseurs gauchers dans l'organigramme du Canadien – incluant Arber Xhekaj qui patiente avec le Rocket de Laval – le Canadien réfléchira à en employer plus souvent du côté droit.  
 
« Ça nous donne de la flexibilité même si c'est plus facile de jouer, comme défenseur, de son bord et, comme équipe, dans notre transition. Mais des joueurs sont en mesure de jouer des deux côtés. Il faut continuer de l'évaluer à droite et il n'est pas le seul à pouvoir le faire. On sait qu'on a beaucoup de gauchers donc on n'a pas peur d'en utiliser un à droite », a décrit St-Louis. 
 
De sa position de gardien, Samuel Montembeault a apprécié le rendement de Guhle avec Matheson et il a lancé des fleurs à toute l'équipe. 
 
« J'ai vraiment aimé le travail de l'équipe, c'était l'un de nos meilleurs matchs défensifs. Les gars étaient engagés à réussir les jeux en défense, on n'a pas forcé les choses aussi. Le désavantage numérique a été très bon aussi », a jugé Montembeault.