LNH : Même hargne, plus de sagesse après 800 matchs pour Brendan Gallagher

BROSSARD – Il y a 12 ans, jour pour jour, Brendan Gallagher faisait son entrée dans la LNH et plusieurs doutaient qu'il puisse y survivre pendant quelques saisons. Le fougueux attaquant disputera, jeudi, son 800^e match avec la même hargne, mais plus de sagesse.

Avec sa petite charpente, de nombreux observateurs doutaient que Gallagher ne ferait pas long feu dans la LNH avec une approche aussi abrasive.

Comme il l'a toujours fait sur la patinoire, Gallagher s'est foutu de l'avis de ses adversaires et il a foncé droit devant. Le voilà rendu à un plateau plutôt exceptionnel pour un athlète qui a surmonté d'importantes blessures et encaissé bien plus de coups que le nombre de parties à son actif.

« C'est un beau gros chiffre rond, mais j'espère surtout jouer encore plusieurs matchs. J'ai passé beaucoup de temps dans cette organisation, je n'ai que de bons souvenirs », a d'abord commenté Gallagher qui se réjouissait de partager ce moment avec Christian Dvorak qui jouera, de son côté, son 500^e match à Detroit.

Repêché en cinquième ronde en 2010, Gallagher n'est devancé que par 11 joueurs de sa cuvée pour le nombre de matchs disputés et il est au 15e rang pour les points obtenus (445) ! 

Gallagher s'est assuré de remercier les vétérans – comme Josh Gorges, Brian Gionta et Tomas Plekanec, qui l'ont guidé dans cet univers particulier. Il a aussi nommé Michel Therrien et Marc Bergevin.

Sans les séjours sur la liste des blessés, Gallagher s'approcherait de l'exploit des 1000 parties, il serait rendu à sa 961^e.

« Ça fait partie du sport. Il faut apprécier quand tu es en santé. C'était prévisible que je n'échapperais pas aux blessures », a-t-il lancé en souriant.

En repensant à son premier match, une victoire de 4 à 1 contre les Panthers de la Floride au Centre Bell, Gallagher revoit quelques souvenirs se bousculer dans sa tête.

« Je me rappelle la nervosité. Je l'ai su tardivement donc ma famille ne s'était pas rendue au match. Je me souviens d'avoir regardé la foule, ce sont des moments spéciaux », a-t-il dit avant de souhaiter ceci.

Gallagher ne voulait pas qu'on se démène pour trouver la séquence de sa première passe dans la LNH puisque Brandon Prust avait tiré la rondelle sur les fesses d'Alex Galchenyuk qui avait été crédité du but. Désolé Brendan, nos archives sont une mine d'or.

Dès sa troisième partie, Gallagher avait été en mesure de compter le premier de ses 229 buts en déjouant Martin Brodeur. « J'en suis bien fier, il était mon gardien préféré durant mon enfance ».

À travers ses 13 saisons dans l'uniforme du Tricolore, Gallagher a traversé des creux et c'est surtout son contrat qui lui a attiré des critiques.

« Ce n'est pas un marché facile, mais les gens respectent ceux qui se présentent et il a fait ça pendant toute sa carrière », a vanté Martin St-Louis.

D'ailleurs, peu de joueurs ont accepté de se sacrifier autant pour cette équipe depuis 15 ans.  

« Montréal, c'est vraiment ma deuxième maison, j'en suis rendu à fonder une famille ici. J'ai été si bien accueilli, je suis très reconnaissant », a mentionné Gallagher qui deviendra papa.

« C'est la chose dont je suis fier (d'avoir joué avec un seul club). Je comprends la culture des partisans », a-t-il ajouté.

St-Louis a aidé Gallagher à ajuster son jeu, mais il n'a jamais voulu changer sa personnalité qui inspire ses coéquipiers.  

« Il représente beaucoup pour l'équipe avec tout ce qu'il a accompli. De la manière dont il joue, ce ne sont pas des matchs faciles. Je peux te garantir que sur ses 800 matchs, il n'a pas souvent été à 100%. Tu dois être fort physiquement et mentalement, je lui lève mon chapeau », a vanté l'entraîneur.

« C'est un travaillant hors-pair, peu de joueurs atteignent 800 matchs avec la même organisation, ça en dit long sur son caractère et comment il est apprécié ici », a noté Alexandre Carrier.

 « Ce qui est drôle, c'est qu'il est autant un compétiteur dans tout ce qu'il fait. Ça fait du sens quand tu le vois jouer au hockey », a souligné Mike Matheson.