Molson ferme le dossier Price, mais relance celui de Québec
PALM BEACH - Une semaine après la tempête médiatique soulevée par Carey Price dans le cadre de sa sortie pour défendre ses droits d'avoir en sa possession et d'utiliser des armes à feu, Geoff Molson affirme qu'il est maintenant temps de « tourner la page ».
« Je supporte le fait que Carey avait le droit de défendre son opinion même si je ne suis pas obligé de partager cette opinion. Nous avons connu des ennuis de communication dans l'évolution du dossier, mais on tourne maintenant la page », que le propriétaire du Canadien a lancé à sa sortie de la réunion des gouverneurs, mardi après-midi, à Palm Beach en Floride.
Après avoir fermé la porte sur le dossier Price, le propriétaire du Canadien en a ouvert une autre. Il a rouvert la porte du retour de la LNH à Québec alors qu'il semble pourtant que cette porte soit, depuis la candidature reportée de 2016, non seulement fermée, mais aussi verrouillée.
Non seulement la LNH est loin de projeter une nouvelle expansion depuis que le Kraken a fait grimper à 32, le nombre de clubs dans le circuit, mais Gary Bettman répète chaque fois qu'il en a l'occasion, qu'il n'a pas la moindre intention de se lancer dans un processus de relocalisation. Un processus qu'il devra toutefois peut-être un jour considérer si les Coyotes n'arrivent pas à faire sortir de terre leur nouvel amphithéâtre à Tempe, une banlieue cossue de Phoenix.
D'ailleurs, c'est en mai prochain qu'on connaîtra les résultats du référendum qui sera tenu pour déterminer si les citoyens donnent leur aval, ou non, au projet.
Si le référendum est favorable, le projet pourra se mettre en branle. Mais il sera long puisqu'il faudra deux ans, peut-être davantage, pour compléter la décontamination du site.
Si le référendum est rejeté, les Coyotes et la LNH retourneront à la case départ. Et il semble acquis que les Coyotes ne pourront trouver refuge éternellement dans le Mullet Arena, un amphithéâtre de 5000 places.
« C'est vrai que la Ligue n'a pas de plans à l'étude pour ramener le hockey de la LNH à Québec, mais je tiens quand même à rappeler que moi et le Canadien de Montréal sommes non seulement ouvert à un retour du hockey à Québec, mais nous le souhaitons », que le propriétaire du Tricolore a affirmé avant de rentrer à Montréal.
Pourquoi faire une telle déclaration maintenant? Pourquoi raviver un espoir qui s'est étiolé au fil des dernières années en raison d'une accumulation de déceptions associées au refus du commissaire d'orchestrer le retour du hockey dans la capitale?
Geoff Molson assure que sa sortie ne vise pas à créer de faux espoirs aux anciens partisans des Nordiques, ou à ceux qui aimeraient le devenir. Il tient toutefois à rappeler à l'ordre ceux et celles qui prétendent que le Canadien milite contre le retour de la LNH à l'autre bout de l'autoroute 20.
« La rivalité entre le Canadien et les Nordiques était incroyable et j'aimerais pouvoir revoir ça un jour. Contrairement à ce plusieurs prétendre, le retour du hockey serait loin de nuire au Canadien sur le plan financier. Au contraire. La rivalité et l'engouement qu'elle susciterait seraient très bon pour la popularité du hockey dans les deux villes. Il y a des provinces au Canada qui ont deux équipes – l'Ontario avec les Sénateurs et les Maple Leafs, l'Alberta avec les Flames et les Oilers – il y a des États aux États-Unis qui ont deux équipes – la Floride avec les Panthers et le Lightning, la Californie a même trois clubs sans oublier que les Rangers, les Islanders et les Devils évoluent tous dans la grande région de New York – alors je considère que ce pourrait être possible tout autant pour le Québec. Je répète que je n'ai jamais été contre le retour des Nordiques », a insisté le propriétaire du Canadien.
Virage excitant
Seul gouverneur de la LNH à s'être arrêté pour répondre aux questions des journalistes – le groupe de journalistes était cela dit surtout composé de médias de Montréal, de Toronto et du reste du Canada, alors que trois collègues seulement outre ceux du site NHL.COM représentaient des médias américains – Geoff Molson a commenté la première année de travail de Jeff Gorton qui est entré en fonction il y a 54 semaines.
« Avec le recul et quand on regarde les succès de l'équipe depuis les changements apportés l'an dernier, il est clair qu'il s'agit d'une très bonne embauche. Le virage effectué par l'équipe est excitant et ce n'est que le début quand on considère à quel point nos joueurs sont jeunes. L'embauche de Jeff a été très bonne, mais celles de Kent (Hughes) et Martin (St-Louis) l'ont été tout autant. Ces trois gars-là et tous les autres qui se sont ajoutés au groupe depuis un an contribuent aux succès de l'équipe », a mentionné le propriétaire du Canadien.
Le virage excitant dont Geoff Molson parle a aussi contribué à ramener des spectateurs dans les gradins du Centre Bell. On est encore loin de salles combles soir après soir, mais il y a de moins en moins de billets disponibles au guichet.
Avec une fiche de 14 victoires après 28 matchs, avec une récolte de 30 points qui place le club dans la course aux séries bien que les séries n'étaient pas vraiment dans la mire de la haute direction en début de saison, et surtout avec les nombreuses remontées gagnantes orchestrées par Martin St-Louis et ses joueurs, le Canadien est redevenu un club qui suscite de l'intérêt.
Tout à l'opposé de sa triste réalité de l'an dernier.