« On craint encore le Canadien »
Ottawa Sénateurs mercredi, 8 mai 2013. 16:15 mercredi, 11 déc. 2024. 14:30OTTAWA – Un optimisme prudent flotte dans l’air à Ottawa, où les Sénateurs n’ont pas franchi la première ronde des séries éliminatoires depuis leur participation à la grande finale de 2007.
En portant le coup de grâce au Canadien jeudi soir au Centre Bell, les Sénateurs deviendraient la première équipe à accéder au carré d’as de l’Association Est. Dans son histoire, l’équipe de la capitale fédérale a détenu une avance de 3-1 dans une série à sept reprises. Jamais elle n’a laissé l’adversaire remonter la pente.
« On craint encore le Canadien. Personnellement en tout cas, j’ai peur », a bien voulu faire comprendre l’entraîneur Paul MacLean mercredi au terme d’un entraînement exécuté dans la bonne humeur. « On sait que ce sera vraiment difficile demain. Ils seront compétitifs, on devra l’être tout autant et ça ne sera pas de la tarte. Peu importe qui sera en uniforme de leur côté, ça sera difficile. »
Les Sénateurs se retrouvent dans une situation qui s’apparente à celle qu’ils ont vécue l’année dernière, la première de MacLean à la barre de l’équipe. Des victoires consécutives, dont une en prolongation, dans les quatrième et cinquième matchs leur avaient procuré deux occasions d’éliminer les Rangers de New York, mais ils ont été incapables de fermer les livres.
Si cette douloureuse expérience leur permet d’aborder le présent défi avec plus de sagesse, la peine n’aura pas été vaine.
« On verra bien demain si on a retenu une leçon quelconque de cette expérience, a vaguement répondu MacLean. On peut en parler ou tenter de s’en assurer - c’est certain qu’on en discutera et qu’on tentera de faire certaines choses différemment – mais on ne le saura pas avant que la rondelle touche la glace pour la première fois demain. »
Craig Anderson, lui, voit déjà une différence entre l’équipe qui possède aujourd’hui trois chances d’éliminer la deuxième tête de série de sa partie de tableau et celle qui a loupé sa chance le printemps dernier.
« Le jeu est plus physique en séries et il faut payer le prix pour gagner et avancer. Je crois que c’est ce que nous avons appris l’an passé contre New York. Je me souviens qu’ils bloquaient pratiquement tout ce qu’on envoyait au filet, rien ne se rendait à leur gardien. Je crois que nous avons emprunté cette page de leur plan de match cette année. »
Contre Montréal, les Sénateurs ont dominé les quatre matchs de la série au niveau des mises en échec.
« Les Rangers ont fait un bon bout de chemin après nous avoir battus l’an passé et je ne pouvais m’empêcher de penser que ça aurait pu être nous, se souvient Chris Neil. On veut maintenant en faire autant et ce souvenir nous pousse à fournir un effort supplémentaire, je crois. »
Six joueurs de l’édition actuelle des Sens n’ont pas vécu la déception de l’élimination hâtive de 2012, mais chacun peut puiser dans ses expériences personnelles pour assimiler l’importance du moment. En trois ans dans la LHJMQ, Jean-Gabriel Pageau a aidé quatre fois son équipe à combler des retards de 1-3 dans une série.
« J’ai vécu des expériences où on est revenu de l’arrière et je sais qu’une équipe a toujours espoir tant que l’adversaire n’a pas mis le dernier clou dans le cercueil, approuve le jeune héros du match no 3. On sait que le Canadien forme une bonne équipe et on ne veut pas lui laisser la chance de revenir. On veut finir la série dès le prochain match. »
À Montréal, on ignore toujours si Carey Price sera d’office pour aider son équipe à éviter l’élimination. Mardi, le gardien numéro 1 du Canadien, qu’on dit blessé au bas du corps, n’est pas revenu devant son filet pour la prolongation, déchargeant sur son auxiliaire l’ingrate tâche de stopper l’hémorragie déclenchée par les Sénateurs en fin de troisième période.
Budaj se prépare comme si l’heure était venue de disputer son premier départ en carrière en séries éliminatoires, mais malgré le doute entourant l’identité de l’homme masqué du Canadien, la Terre continue de tourner à l’ombre du Parlement.
« C’est un bon gardien. Il a fait le tour du jardin, possède beaucoup d’expérience et donne à son équipe une bonne chance de gagner », a poliment complimenté Anderson, qui a été le coéquipier de Budaj pendant une saison et demie au Colorado. Quand je jouais avec lui, les gars l’adoraient et se défonçaient pour lui chaque fois qu’il était envoyé dans la mêlée. Alors s’il joue, je m’attends à un effort tout aussi soutenu, sinon plus, que si c’était Carey. »