Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Guhle n'est « pas facile à remplacer avec juste un joueur », appréhende St-Louis

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – Une grosse tuile lui était tombé sur la tête durant les matchs préparatoires. Depuis, le Canadien avait été passablement épargné par les blessures.

Dix de ses joueurs ont disputé les 50 matchs de l'équipe jusqu'à présent. Kaiden Guhle et Juraj Slafkovský ont raté quelques parties en début de saison. David Savard a dû s'absenter brièvement au début du mois de janvier. Emil Heineman a été victime d'une malchance extra-sportive à Salt Lake City. Sinon, des grenailles ici et là.

Mais le malheur pourrait l'avoir frappé solidement mardi soir.

En troisième période d'une défaite de 4-1 contre les Jets de Winnipeg, Guhle s'est aventuré dans un coin de la patinoire et n'en est pas ressorti sur ses deux pieds. Alors qu'il s'engageait dans une bataille pour la rondelle avec le défenseur Neal Pionk, la lame de son patin gauche a rencontré une résistance inattendue au contact de la glace et a causé sa chute.

Guhle s'est contorsionné dans sa chute avant de rebondir maladroitement contre la bande. À en juger par sa démarche en rentrant au vestiaire, sa jambe droite semble avoir encaissé le plus gros du choc.

Sans surprise, la version officielle du club ne nous apprend rien. Il est question d'une blessure au bas du corps. Aucun diagnostic ne sera posé avant que le joueur ne se soit soumis à des examens plus approfondis.

La version de Nick Suzuki, elle, était libre de toute censure. « On se sent comme de la merde de le voir quitter comme ça. J'espère qu'il sera correct. »

« Ça craint, a ajouté Slafkovský. Il est l'un de nos meilleurs défenseurs et ça craint de le perdre comme ça, surtout à la fin d'un match. »

« Je ne sais pas encore, on va voir la sévérité, a commenté Martin St-Louis lorsqu'on lui a suggéré que les nouvelles semblaient mauvaises. Mais c'est sûr que quand tu perds Guhle pour juste une game... C'est un gars qui joue beaucoup de minutes, prend des grosses responsabilités. Ce n'est pas facile à remplacer avec juste un joueur. »

La liste des attaquants auxquels le défenseur de troisième année a été le plus souvent confronté cette saison tend à confirmer la brève analyse de son entraîneur. David Pastrnak à Boston, Nathan MacKinnon au Colorado, Dylan Larkin et Lucas Raymond à Detroit, Connor McDavid à Edmonton, Kirill Kaprizov au Minnesota, Jack Hughes et Jesper Bratt au New Jersey, Artemi Panarin à New York, Sidney Crosby à Pittsburgh, Mitch Marner à Toronto.

C'est ce genre de mandat que St-Louis aura le casse-tête de déléguer si son jeune général devait s'absenter pour une période prolongée.

Cette blessure survient au moment où le bel élan du Canadien s'essouffle. L'équipe a perdu ses trois derniers matchs. Les optimistes pourraient s'encourager en prétextant qu'il s'est quand même bien battu contre les Devils et les Jets, deux équipes de pointe. Ils n'auraient pas tort.

« J'ai aimé notre match, a commenté St-Louis. [On donne] deux buts en deuxième de la même façon un peu. C'est plate parce qu'à part de ça, à 5 contre 5, on ne leur a pas donné beaucoup de chances. C'est une game pas mal serrée des deux bords. [...] Du côté défensif, j'ai trouvé qu'on se ressemblait plus. Moi j'ai aimé notre game... mais ça ne garantit pas une victoire. »

Effectivement, même en livrant des performances inspirées, bien qu'incomplètes, contre ces grosses pointures, le résultat escompté n'a pas été atteint. Peut-être est-ce simplement une mauvaise passe. Peut-être que les petits miracles du temps des Fêtes et les féroces remontées des dernières semaines ont mis en lumière le vrai visage de cette équipe.

Peut-être aussi commence-t-on à voir les limites d'un groupe qui n'a pas encore le talent nécessaire pour survivre aux rigueurs d'un calendrier qui ne pardonne pas le moindre faux pas. Pour continuer d'avoir la chance de son côté contre des adversaires mieux nantis.

« On n'a pas été opportunistes sur nos chances » ont été les premiers mots prononcés par St-Louis. Il a raison. Son équipe aurait dû atteindre le premier entracte avec une avance à protéger. Le problème, c'est que les joueurs qui ont eu l'occasion de lui offrir un coussin, les Gallagher, Dvorak et Anderson, tiraient tous à blanc sur Connor Hellebuyck. Les gros canons des Jets ont été plus discrets, mais n'ont pas raté leurs chances.

Même si sa reconstruction a pris une tournure réconfortante dans les dernières semaines, le Canadien continuera d'accuser un déficit de talent contre la plupart des rivaux qu'il rencontrera sur son chemin dans une deuxième moitié de saison qui s'annonce exigeante.

L'absence potentielle de Kaiden Guhle est un coup dur dont il se serait bien passé.