Petit Cole vs Grand Patrik : face-à-face salutaire

BROSSARD - Sans grande surprise, Cole Caufield a disputé la première mise en jeu du premier match simulé du camp d'entraînement à la droite de Nick Suzuki et Juraj Slafkovsky.

Sans grande surprise non plus, c'est face à Kirby Dach flanqué de Patrik Laine et Alex Newhook que le « premier trio » a disputé cette première mise en jeu.

Et vous savez quoi?

Il serait loin d'être surprenant que le trio de Suzuki donne le coup d'envoi au premier match de la saison 2024-2025, le 9 octobre prochain, au Centre Bell, face à Auston Matthews et les Maple Leafs venus de Toronto.

On peut aussi s'attendre à ce que Dach, Laine et Newhook prennent la patinoire d'assaut une fois la première présence du premier trio complété.

La décision finale reviendra bien sûr à Martin St-Louis, mais s'il n'en tient qu'à Nick Suzuki, les trios concoctés pour le premier match simulé du camp devraient tenir pour un bout de temps. Du moins, le sien.

« J'aimerais qu'on profite du camp et des matchs préparatoires pour retrouver notre synchronisme et renouer avec la chimie qui nous a permis d'avoir du succès en fin de saison dernière » que le capitaine a convenu candidement.

« Kirby n'a disputé que deux matchs l'an dernier, Patrik a été lui aussi à l'écart du jeu et ils auront besoin de temps pour apprendre à se connaître et à se retrouver sur la glace. Ils s'imposaient déjà ce matin par leur stature, mais je commence à être habitué d'affronter des gars plus gros que moi », a aussi ajouté le capitaine.

Et la compétition interne dans tout ça?

Si les souhaits du capitaine sont exaucés, que son trio et le deuxième survolent le camp sans grandes permutations et amorcent la saison de la manière dont ils ont amorcé le camp d'entraînement, ils pourraient bien changer de chaises rapidement cette année s'ils deviennent trop « confortables » dans leur rôle.

Surtout sans le cas de Cole Caufield qui, pour la première fois depuis qu'il a fait le saut dans la LNH, devra composer avec une réelle compétition à l'interne. Pour la première fois depuis qu'il défend les couleurs du Canadien, il devra offrir des performances soutenues pour protéger sa place au sein du premier trio. Sa place au sein de la première unité d'attaque massive.

Des places que Patrik Laine, s'il retrouve sa forme, sa touche et son désir de vaincre, pourrait lui ravir rapidement alors qu'elles lui étaient pratiquement garanties avant l'acquisition du grand finlandais.

Affable au terme de sa première partie simulée du camp, Caufield a esquissé un large sourire lorsqu'il a été question de cette « rivalité » qui l'oppose depuis jeudi à Patrik Laine.

Une rivalité qu'il accueille à bras ouvert, car elle servira sa cause personnelle, celle de l'équipe et celle de… Patrik Laine.

Car si plusieurs concluent depuis quelques semaines que le « Petit Cole » se fera souffler dans le cou par le « Grand Patrik », Caufield invite tout le monde à voir l'autre côté de la médaille.

« C'est peut-être moi qui vais pousser Patrik à être meilleur, tout autant que Patrik me poussera à être meilleur. Et si nous arrivons à nous aider tous les deux avec cette saine compétition interne, ce sera d'abord et avant tout bon pour la cause de l'équipe. C'est tout ce qui compte à mes yeux », a lancé avec conviction celui qui s'est « contenté » de 28 buts en 82 matchs la saison dernière.

Une production insuffisante aux yeux de plusieurs.

On entend souvent des joueurs croisés aux quatre coins de la Ligue saluer la compétition à l'interne. Cela dit, il est très facile d'assurer qu'on accueille les bras ouverts ce genre de rivalité, mais bien plus difficile de composer avec elle, surtout lorsqu'elle vient leur couper du temps d'utilisation de qualité au sein des premiers trios et de grande qualité au sein de l'attaque massive.

Caufield assure qu'il ne parle pas des deux côtés de la bouche quand il qualifie de « salutaire » le face-à-face qui l'oppose depuis jeudi et l'opposera toute la saison à Patrik Laine.

« Si jamais quelqu'un quelque part laisse entendre le contraire, ce sera de la pure invention. Je te l'assure », a répliqué Caufield.

Dépasser les paramètres fixés par l'entraîneur

Caufield affirme même que la rivalité entre coéquipiers est nécessaire pour compléter le travail de l'entraîneur-chef. Et même dépasser les objectifs qu'il impose.

« Martin St-Louis donne la direction à suivre. Il impose les paramètres à respecter en matière d'efforts, de respect du plan de match, d'implication dans les deux sens de la patinoire. Ces directives sont essentielles. Elles fixent des objectifs à atteindre. Mais tu sais quoi? C'est la compétition à l'interne, c'est le fait de se pousser dans le dos les uns les autres dans le vestiaire qui permet de dépasser les objectifs fixés par le coach. Il y aura beaucoup de compétition interne cette année. Pas juste entre moi et Patrik. Mais à toutes les positions. Et ça nous aidera à connaître du succès sur la patinoire et à prouver à ceux qui en doutent que nous avons raison d'être confiants en regardant la saison qui commence », a conclu Caufield.

Si seulement quelqu'un pouvait aussi souffler dans le cou de Juraj Slafkovsky! Un mandat que les vétérans Josh Anderson, Branden Gallagher ou Joel Armia ne sont pas équipés pour relever avec succès.

Cela dit, le jeune Slovaque semble dans une forme resplendissante. Il donne l'impression d'être prêt, même sans pression appliquée par l'un ou l'autre de ses coéquipiers, à prouver que son excellente fin de saison était loin d'être un feu de paille. Qu'elle était plutôt un tremplin vers des performances qui justifieront sa sélection au tout premier rang du repêchage tenu au Centre Bell en 2022 ! Que ce soit cette saison, l'an prochain ou dans deux ans…

Mais bon!

C'est seulement le jour 1 du camp d'entraînement! On est encore loin de la saison. Encore plus des séries.

Mais cette première journée a confirmé que les partisans du Canadien ont toutes les raisons au monde d'être positifs. Comme ceux des Red Wings, des Sabres, des Sénateurs qui attendent eux aussi des jours meilleurs depuis longtemps.....