MONTRÉAL – Difficile de ne pas tomber dans les spéculations à propos de Carey Price alors que plusieurs indices peuvent laisser croire qu’il a disputé son dernier match avec le Canadien. La réponse pourrait être dévoilée samedi, lors du bilan ou plus tard étant donné que son contrat ne facilite pas le travail de ses patrons. 

Essayons de décortiquer le tout avec ce qui a été observé et dit lors de cette dernière soirée de la saison régulière.

D’abord, le gardien de 34 ans tenait à jouer cette 82^e partie sans importance. Oui, on peut comprendre qu’il souhaitait conclure l’année sur une bonne note après de très longs mois de remise en forme.

« Ça voulait dire beaucoup pour lui, il voulait jouer vers la fin de la saison. Pendant ses premiers matchs, on ne lui a pas donné de support offensif, le résultat aurait pu être différent. De gagner ce match, c’est très important. Je me mets dans ses souliers, avec tout ce qu’il a surmonté et le niveau auquel il a joué. Les meilleurs joueurs de la LNH sont très exigeants envers eux-mêmes, je suis très content pour lui », a expliqué l’entraîneur Martin St-Louis à ce sujet.

Par contre, St-Louis a été plus que bref par rapport aux questions sur l’avenir de Price. Pour un homme qui accepte de livrer le fond de sa pensée depuis quelques semaines, ça indique qu’il ne voulait pas, ou ne pouvait pas, se prononcer sur ce sujet.

« Aucune idée », a-t-il répondu à savoir si c’était une possibilité que ce fut son dernier match.

« Non », a-t-il laissé tomber quand un confrère lui a demandé s’il avait discuté avec Price de comment il se sentait.

Ensuite, que dire de la séquence alors qu’il ne restait qu’une vingtaine de secondes au match. L’action se déroulait dans la zone du Canadien et il a pris le temps de saluer, bien attentivement, ce qui devait être sa femme et ses enfants quand la rondelle était à ses côtés. 

À la conclusion de la deuxième période, plusieurs joueurs sont également allés le féliciter alors qu’il n’avait rien accompli de spectaculaire pendant cet engagement.

Enchaînons avec les commentaires de Pierre Gervais, le gérant de l’équipement du Canadien, qui en était à son 3112^e et dernier match dans ce rôle crucial.

« Je lui souhaite juste le mieux pour ce qu’il souhaite. Il est merveilleux, il a traversé beaucoup de choses, il travaille si fort hors de la glace. J’espère qu’il aura un bon été, il pourra faire le point avec ses docteurs et à propos de ses blessures. En souhaitant qu’il puisse encore jouer quelques saisons », a d’abord déclaré Gervais.

Mais c’était son dernier match ?

« C’est une possibilité, je ne suis pas docteur, mais ce serait une belle façon de conclure », a ajouté Gervais sans fermer la porte à cette éventualité.

De plus, Price devait rencontrer les médias après la partie, mais les joueurs ont plutôt savouré cette victoire en groupe et il a été annoncé qu’il le ferait plutôt lors du bilan.

Il faudra donc patienter pour en savoir davantage. En attendant, terminons avec un souvenir inoubliable pour Gervais au sujet de Price.

« Quand je pense à lui, je pense à Sotchi. Je n’ai jamais vu un joueur, même mes homologues, comme lui. Il arrivait premier, en habit, avec son chapeau de cowboy. Il était si focus. À Sotchi, je n’avais aucun doute qu’on allait gagner l’or, Carey était invincible », a conclu Gervais sur le numéro 31.  

Caufield constate le lien précieux avec Guy Lafleur

À l’autre bout du spectre, il y a bien sûr Cole Caufield qui ne fait que commencer à s’illustrer dans la LNH. Il a conclu l’année au deuxième rang des buteurs chez les recrues malgré un départ très laborieux. 

« J’aurais pu en compter d’autres dans ce match, c’est poche. Mais non, je blague », a lancé Caufield. 

« Mon début de saison a été très difficile, c’était frustrant et difficile. Ce n’est pas évident de lire des commentaires négatifs, mais j’ai beaucoup appris cette année sur la persévérance. Ce que l’on raconte dans la sphère publique peut t’affecter. Mais, le plus important, c’est ce que les gars et les entraîneurs pensent de toi. C’est agréable de revenir au niveau auquel tu penses pouvoir jouer », a poursuivi le droitier. 

Fait amusant, Caufield est allé récupérer l’une des nombreuses casquettes lancées sur la patinoire du Centre Bell en l’honneur de son premier tour du chapeau en carrière. 

« Gally (Brendan Gallagher) m’a dit d’aller en récupérer une donc je l’ai fait. Ce sera drôle d’y repenser plus tard », a expliqué Caufield en riant. 

Pour le titre du meilleur buteur parmi les recrues, il était notamment en compétition avec son grand ami Trevor Zegras (des Ducks) et ils ont fini à égalité au deuxième rang avec 23 buts derrière Tanner Jeannot (des Predators). 

« On parle souvent ensemble, mais pas de hockey et des matchs. Ça en dit beaucoup sur notre relation, ça va plus loin que le hockey », a réagi Caufield. 

Depuis sa sortie du niveau universitaire, Caufield a été plongé dans toute une aventure. Après l’excitant parcours éliminatoire du printemps passé et la saison éprouvante qui vient de se terminer, il pourra enfin décrocher un peu. 

Mais pas trop vite, car il est fort possible qu’il accepte de représenter les États-Unis aux Championnats du monde.  

« Je dois figurer le tout, on verra samedi », a seulement répondu Caufield alors que ça sonnait comme une réponse positive. 

Ce qui semble évident, c’est que Caufield veut exercer un rôle positif au sein de la communauté. Il a été généreux de son temps pour signer des autographes après la partie et c’était pertinent d’établir un lien avec Guy Lafleur qui a été un merveilleux modèle à ce chapitre. 

« Tout ce qu’il a accompli m’inspire et c’est la même chose pour plusieurs. Les joueurs de hockey devraient s’inspirer de lui. C’est fou d’avoir marqué 10 buts, on ne peut pas inventer le tout, ça arrive pour une raison. C’était une grosse soirée pour notre organisation, mais aussi pour le monde du hockey », a conclu Caufield.