Quand Paul Byron s'est mis sur le cas d'Owen Beck
BROSSARD – À son deuxième camp d'entraînement dans l'organisation du Canadien, Owen Beck n'avait pas été aussi convaincant qu'à sa première apparition, où sa fougue et sa vitesse lui avaient permis, à la surprise générale, d'être récompensé avec un premier match dans la LNH.
Comme l'aurait fait Richard Desjardins, les dirigeants du secteur du développement des joueurs se sont dit qu'ils allaient mettre un homme là-dessus. Cet homme a été Paul Byron.
Rob Ramage, le directeur du développement des joueurs chez le CH, a raconté jeudi que Byron, qui occupe un rôle de consultant au sein de l'organisation depuis qu'il a été contraint d'accrocher ses patins, s'est vu confier le mandat de recadrer le choix de deuxième ronde du Canadien.
« Il a regardé une tonne de séquences de mes matchs, a confirmé Beck. Il découpait des extraits qu'il aimait, d'autres qu'il aimait moins et on les regardait ensemble. Il me disait ce qu'il voyait, me demandait ce que moi je voyais et il me suggérait des trucs qui m'aideraient à m'adapter un jour au niveau professionnel, mais qui me donneraient aussi un avantage dans le junior. »
Ramage a cru que Byron, un ancien attaquant, pourrait apporter à Beck une perspective différente que la sienne ou celle de Francis Bouillon. Il a noté à quel point Byron était unanimement respecté de ses jeunes élèves, qu'il aborde avec une grande franchise.
« Il dit les choses telles qu'elles le sont, agrée Beck. Rendu à ce niveau, il faut s'attendre à ça et être capable d'en prendre. Ce n'est pas comme s'il me démolissait non plus, mais s'il voit quelque chose, il ne se retiendra pas pour me le dire, que je sois d'humeur à l'entendre ou non. »
Ramage dit avoir constaté rapidement les bienfaits de cette union professionnelle. Beck a été limité à un seul point à ses six premiers matchs de la saison dans l'OHL, mais a débloqué avec un tour du chapeau lors du septième et n'a jamais plus traversé de léthargie par la suite.
« Un peu comme c'est arrivé avec [David] Reinbacher, on ne déteste pas les voir vivre un peu d'adversité parce qu'on sait que ça va leur arriver un jour ou l'autre. On veut voir comment ils vont réagir et Owen l'a très bien fait. »
Oliver Kapanen : éclosion et ambition
Ramage a confirmé ce qui saute aux yeux en épluchant la liste des invités au camp de perfectionnement : le Canadien a demandé à ses espoirs européens qui sont prêts à passer chez les professionnels de rester à la maison pour y poursuivre leur préparation estivale. Reinbacher, Adam Engström, Oliver Kapanen et Filip Mešár arriveront au Québec au mois d'août, quelque temps avant le début du camp des recrues.
Ramage a été particulièrement élogieux au sujet de Kapanen, un joueur de centre qui a explosé offensivement la saison dernière en Finlande. Après avoir récolté 14 points, dont sept buts, en 13 matchs de séries éliminatoires en Liiga, le 64e choix du repêchage de 2021 a marqué six buts en huit matchs au Championnat du monde.
« Jere Lehtinen, le directeur général [de l'équipe nationale], m'avait dit qu'il l'inviterait, mais qu'il ne le garderait probablement pas avec le retour de tous les gars de la Ligue nationale. Non seulement il l'a gardé, mais il a été très productif. »
Kapanen quittera son club formateur à Kuopio la saison prochaine. Il est prévu qu'il s'aligne avec Timrå dans la première division en Suède, mais il pourrait aussi brouiller les cartes à Montréal.
« Il jouera pour Olli Jokinen, qui a fait du très bon travail pour développer des joueurs en Finlande. Olli m'a dit qu'il a dit à Oliver de se présenter au camp du Canadien avec l'intention de rester avec l'équipe. C'est bien d'entendre ça considérant qu'il pourrait être son premier ou son deuxième joueur de centre s'il retourne en Europe. »
Poussée de croissance
On vous parlait hier de Filip Eriksson, cet attaquant suédois repêché en sixième ronde par le Canadien en 2023 et qui est sorti de sa coquille la saison dernière en deuxième division suédoise. Ramage dit ne pas l'avoir reconnu – littéralement – lorsqu'il l'a croisé pour la première fois à Brossard cette semaine.
« L'année dernière, quand il est arrivé ici, il avait l'air d'avoir 14 ans. Il paraissait vraiment, vraiment jeune. […] À mon arrivée ici lundi, je l'ai croisé dans une rencontre et il a fallu que quelqu'un me dise qu'il était ici. Il a l'air d'avoir 17 ou 18 ans maintenant! Il s'est développé, c'est évident. »
« Son club s'attend à ce qu'il se trouve une chaise cette saison et pour son développement, ça sera important qu'il le fasse. On ne veut pas qu'il se contente de sept ou huit minutes de jeu par match. Il veut prendre du galon dans la formation et tout indique qu'il trouvera le moyen de le faire. »