La situation était de retour à la normale pour le Canadien
Canadiens samedi, 21 nov. 2015. 00:38 samedi, 23 nov. 2024. 18:18Après une absence de trois semaines et surtout un seul entraînement digne de ce nom avec ses coéquipiers, Carey Price a prouvé qu’il n’a pas besoin d’être au sommet de son art pour rassurer son équipe et peut-être aussi intimider l’adversaire.
Malgré un léger manque de synchronisme tout à fait normal en raison de sa période d’inactivité et le fait qu’il a été un brin généreux sur le deuxième des trois buts que les Islanders ont enfilés à ses dépens, Price a su s’imposer lors des moments importants pour aider son équipe à retrouver le chemin de la victoire en battant les Islanders 5-3.
Carey Price a été solide sans être miraculeux à son bout de patinoire. À l’autre bout, Jaroslav Halak est loin d’avoir aidé la cause de son équipe en offrant deux cadeaux au Canadien sur les trois buts inscrits (11 tirs) au cours de la seule première période. Une période dont il ne s’est pas remis, car son coach jack Capuanno a décidé de le garder au banc après le premier entracte pour envoyer Thomas Greiss en relève.
L’ancien gardien du Tricolore nous avait habitués à de meilleures sorties contre Montréal. Surtout contre Carey Price qui, jusqu’à hier, n’avait encore jamais battu son ancien adjoint (0-3-1, 3,19 buts alloués par match, 88,4 % d’efficacité) qui affichait des statistiques étincelantes (4-0, 0,98 but alloué par match, 96 % d’efficacité) à ses dépens. Le balancier devait revenir du côté de Price un moment donné.
Je ne sais si c’est en raison du retour au jeu de leur gardien en grand leader ou de la séance de «motivation» menée par Michel Therrien après leurs trois derniers affreux débuts de rencontres – le Colorado, Vancouver et l’Arizona ont tous pris les devants 3-0 – mais les joueurs du Tricolore ont amorcé le match de vendredi à la même heure que leurs adversaires. Plus rapides, plus impliqués, plus concentrés, sans doute mieux préparés, les petits gars de Michel Therrien ont beaucoup mieux joué en début de match vendredi qu’ils ne l’avaient fait contre les Coyotes et les Canucks. Vous direz, avec raison, qu’il était bien difficile de faire pire que lors de ces deux rencontres.
Peu importe. Le Canadien a bien joué. Il est revenu à la normale.
Beaulieu-Petry éclipsent Markov-Subban
Tout n’a pas été parfait. Loin de là. Le premier trio en a arraché du début à la fin de la rencontre. En fait non, Pacioretty, Plekanec et Gallagher se sont imposés en toute fin de match pour freiner les élans des Islanders qui tentaient de niveler les chances. Gallagher a d’ailleurs marqué un but dans un filet désert pour permettre à Michel Therrien de souffler un peu derrière le banc de son équipe. Car à ce moment, les Islanders intensifiaient la domination établie depuis le début du dernier tiers.
Avant ce but libérateur, ce trio avait été très ordinaire. Trop ordinaire.
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En passant, Gallagher a permis au Canadien de marquer son sixième but dans un filet désert depuis le début de la saison. Il est deuxième à ce chapitre dans la LNH derrière les Stars de Dallas qui en revendiquent neuf.
P.K. Subban et Andrei Markov sont loin d’avoir joué à la hauteur de leur potentiel une fois encore. Ils ont été débordés. Ils ont pris de mauvaises décisions avec la rondelle. Ils ont même été déclassés par Jeff Petry et Nathan Beaulieu qui formaient, vendredi, le meilleur duo d’arrière du Canadien.
Et de loin.
Pas seulement parce que Petry a marqué deux buts et que Beaulieu en a inscrit un également. Car s’ils ont été opportunistes à l’attaque, ces deux arrières ont également été très efficaces en défensive.
Après deux matchs difficiles – on va imputer leurs performances bien ordinaires contre Vancouver et Phoenix au fait qu’ils devaient bâtir une complicité – Petry et Beaulieu semblaient vraiment à l’aise vendredi. Tellement, qu’il est permis de se demander s’ils ne devraient pas demeurer jumelés une fois Alexei Emelin remis de la blessure qui le tenaille.
Gallagher retrouve Galchenyuk
Parce que son premier trio stagnait et qu’Alex Galchenyuk disputait l’un de ses bons matchs de la saison, Michel Therrien a décidé de recréer le trio des jeunes. Que ce soit pour récompenser Galchenyuk – le pauvre gars a de quoi être découragé avec tous les ailiers qui ont défilé sur sa droite – ou fouetter Pacioretty – qui célébrait ses 27 ans hier – et Plekanec ou simplement parce qu’il avait envie de brasser la soupe, Michel Therrien a eu raison de secouer sa formation un brin ou deux.
Galchenyuk a récolté une passe hier. Mais sa performance a de beaucoup dépassé la portée de cette simple statistique. Il a affiché beaucoup de vitesse en débordant les défenseurs adverses le long des rampes. Il a effectué de belles percées vers le but et a même déculotté un défenseur des Islanders en fin de troisième période pour se rendre jusqu’au but. Galchenyuk s’est contenté de deux tirs seulement, mais il a vraiment déployé une intensité remarquée lors de la partie. Un signe nettement encourageant.
Devante Smith-Pelley s’est retrouvé au sein du premier trio pour remplacer Gallagher et Paul Byron a retrouvé sa place au sein du quatrième trio.
Parlant du quatrième trio, Alexander Semin, qui n’a rien d’un joueur de quatrième trio, a connu sa meilleure partie de la saison. C’est quand même ironique. En moins de 10 minutes de temps d’utilisation, il a obtenu une passe en orchestrant la poussée qui a mené au premier but du Canadien, il a obtenu quatre tirs au but, dont l’un au terme d’une échappée, il a été impliqué à l’attaque et s’est même permis de réaliser un beau repli défensif.
Parce que Torrey Mitchell est blessé et que son nom a été inscrit sur la liste de réserve du Tricolore, Marc Bergevin a rappelé Sven Andrighetto du club-école. Le Suisse a marqué deux buts vendredi soir dont celui qui a donné la victoire aux Ice Caps.
En dépit de ces deux buts, je peux difficilement croire qu’Andrighetto chassera Semin de la formation lors du prochain match, dimanche, alors que les Islanders compléteront le deuxième volet de la série aller-retour l’opposant au Canadien.
Que Semin soit confiné aux gradins en raison de contre-performances, je veux bien. De fait, je suis entièrement d’accord. Mais si on devait le retirer de la formation à la faveur d’un espoir au surlendemain de son meilleur match de la saison, il me semble que ce serait injuste. À moins qu’un tel retrait ne confirme simplement le fait que le Russe n’a pas le moindre avenir avec le Canadien.
À mes yeux, Andrighetto s’amène à Montréal en guise de simple police d’assurance. Il ne devrait voir de l’action qu’en cas de blessure ou de représailles de Michel Therrien à l’endroit de Semin ou d’un autre joueur à la suite d’un très mauvais match.
On aura la réponse bien assez vite.