David Savard réalise que les jeunes vont le pousser, un jour, vers la sortie

QUÉBEC – Il disputera la dernière année de son contrat et les jeunes défenseurs poussent à la pelletée. Trop lucide et trop expérimenté, David Savard sait que son nom reviendra souvent dans les rumeurs de transaction. 
 
Savard a discuté de cette réalité avec sa gentillesse habituelle. Bien conscient du portrait, il ne semble pas s'en faire à outrance avec ces enjeux. 
 
Outre lui, dans l'organigramme défensif du Canadien, il y a déjà Mike Matheson, Kaiden Guhle, Arber Xhekaj, Jordan Harris, Justin Barron, Jayden Struble, Lane Hutson, Logan Mailloux, David Reinbacher, William Trudeau et Adam Engström. Voilà 12 défenseurs qui veulent, à court ou moyen terme, jouir d'un poste à temps plein à la ligne bleue du CH. 
 
Savard a raison de dire qu'il peut aider le club autrement. 

« Je pense que ça fait partie d'une organisation qui est en santé. J'ai un peu mon style à moi-même. Ça va dépendre de comment ça se passe au camp et des mouvements de personnel qui pourraient survenir une fois que la saison sera commencée selon le rendement des jeunes. J'arrive avec le même état d'esprit d'aider l'équipe à gagner et aider les jeunes à progresser », a commenté celui qui fêtera son 34e anniversaire durant le premier mois de la saison. 
 
Avec son expertise, il se rabat sur un argument valable. Après tout, le Canadien doit conserver une certaine expérience, du moins tôt dans le calendrier. 
 
« On comprend aussi que plusieurs joueurs poussent pour peu de postes. Il y a encore des jeunes sur leur premier contrat et ça peut jouer contre eux présentement même s'ils ont beaucoup de talent », a exposé Savard en pensant surtout à Hutson, Reinbacher et Mailloux. 
 
Cette saison, Savard franchira le plateau des 800 matchs dans la LNH. Pas mal pour ce choix de quatrième ronde des Blue Jackets en 2009. 
 
On présume que ce beau parcours explique sa sérénité face à ce qui l'attend. 
 
« C'est la joie de vieillir, on sait que les jeunes s'en viennent et qu'ils poussent. On l'a tous fait plus tôt dans notre carrière. Ils vont finir par nous pousser hors de la LNH et ça fait partie du métier », a convenu le sympathique défenseur. 
 
Hors de la LNH ou peut-être hors de Montréal. On ne le souhaite pas à ce valeureux guerrier et machine à bloquer des tirs, sauf que l'idée de l'échanger durant sa dernière année contractuelle semble probable. 
 
« C'est hors de mon contrôle, je comprends aussi que l'organisation compte sur plusieurs jeunes. Il y aura des rumeurs, je vais devoir composer avec ça et ne pas y penser au quotidien. Ça fait partie de la réalité. Mais je procure un côté différent des jeunes, j'ai de l'expérience et j'essaie de les aider. S'ils me laissent partir, je vais les laisser en meilleure posture », a proposé Savard avec réalisme. 
 
Les séries dans la mire
 
Savard sonnait comme un athlète qui travaillera le pont rendu à la rivière. En attendant, il préfère s'emballer pour la saison 2024-2025 du Canadien. Il a tenu un discours ressemblant à ses propos au dernier bilan. 
 
« On a effectué beaucoup de pas vers l'avant dans les dernières années. On est rendus à l'étape de vouloir atteindre les séries. Ce sera le plan dès le premier jour du camp », a soutenu le numéro 58. 
 
« Il faut juste aller chercher quelques victoires de plus pour que le contexte soit différent en fin de saison et l'état d'esprit suivra en conséquence. Je suis très confiant qu'on est capable de réussir quelque chose de fun cette saison », a-t-il poursuivi. 
 
Bien entendu, le Canadien devra se démarquer de ses rivaux de la section Atlantique.  
 
« Notre division est difficile, mais je pense qu'on est capable de le faire. On a vu ce qu'un an peut faire pour un joueur avec l'exemple de (Juraj) Slafkovsky. Si les gars continuent de progresser comme ça, on pourra rivaliser. On a perdu plusieurs matchs par un but, c'était moins difficile que la saison précédente », a mentionné le vétéran. 
 
Souvent présent à cet événement Pro-Am, Savard a multiplié les autographes et les photos avant la rencontre.  
 
« C'est toujours un événement plaisant pour les joueurs. C'est une manière de redonner aux gens de Québec. Il y a même des gars qui font de longs trajets pour venir », a souligné Savard alors que Quinton Byfield et Drew Doughty ont fait le voyage jusqu'à Québec.