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RÉSULTATS

Juraj Slafkovsky : le Quinton Byfield du Canadien?

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Mise à jour

Quinton Byfield a marqué un but sensationnel en fin de première période jeudi.

Il a d'abord foncé avec assurance et puissance en zone du Canadien de Montréal. Arrivant à pleine vitesse, il a ensuite baissé l'épaule gauche avant de facilement contourner Kaiden Guhle pour finalement déjouer Samuel Montembeault devant qui il s'est retrouvé fin seul.

Du grand art! Surtout aux yeux de ses coéquipiers et des partisans des Kings de Los Angeles.

Car aux yeux du Canadien et de ses partisans qui rêvaient à une revanche après la dégelée de 4-0 encaissée aux mains de ces mêmes Kings, le 25 novembre, à Los Angeles, ce but a d'abord et avant tout fait très mal. Marqué à la fin d'une première période au cours de laquelle le Tricolore s'était bien battu, le but de Byfield doublait l'avance des Kings. Une fois en avant par deux buts, l'issue du match était scellée. Les Kings étaient assurés de réécrire l'Histoire à titre de premier club à gagner ses 11 premiers matchs de la saison en territoire ennemi.

Ce qu'ils ont fait en l'emportant finalement 4-0.

Même si ce but a sans doute fait un brin mal à l'orgueil de Guhle et qu'il a congelé les ardeurs de partisans du Tricolore, leurs favoris pourront peut-être tirer du positif de ce deuxième revers par jeu blanc cette saison.

À commencer par Guhle qui sortira grandi de cette séquence au cours de laquelle il a très mal paru, si elle lui permet de mieux se préparer à tenir tête aux attaquants de puissance qui l'affronteront en duel à l'avenir.

Le Canadien et ses partisans doivent aussi et surtout souhaiter que Juraj Slafkovsky regarde en boucle et pendant des heures la séquence qui a mené à ce but coup de poing. Car ce but de Byfield est en plein le genre de but que Slafkovsky devra marquer demain, après-demain, ou quand il sortira de la coquille qu'il quitte lentement dans le cadre de son développement.

Enfin à maturité

Les deux buts de Byfield et la passe récoltée sur le tout premier but de la rencontre, marqué par Drew Doughty, lui ont permis de gonfler à 21 points (8 buts) sa récolte après 23 matchs cette saison.

Solidement installé au sein du premier trio des Kings, Byfield l'est aussi au sein des meilleurs marqueurs de son équipe.

« Quinton joue de cette façon depuis le début de l'année. Il gagne en confiance. Il gagne en maturité. Je suis vraiment content de le voir enfin récompensé », a indiqué son joueur de centre et capitaine Anze Kopitar.

« Je le connais depuis le début de la saison seulement, mais il a un talent indéniable. Nous sommes plusieurs à l'encourager à se servir de sa vitesse, de sa taille, de sa force pour se rendre au filet. Le but qu'il a marqué ce soir est digne d'un vrai attaquant de puissance. Mais il est tout aussi puissant dans sa manière de défendre notre territoire. Il respecte à la lettre la philosophie du club », a renchéri le gardien Cam Talbot.

« Si ce que Quinton nous a donné ce soir et qu'il nous donne depuis le début de l'année est devenu son rythme normal de production, nous serons en très bonne posture », a convenu l'entraîneur-chef Todd McLellan après la partie.

À 21 ans et 111 jours, celui que les Kings ont sélectionné au deuxième rang de la séance de repêchage de 2020 semble vraiment avoir atteint sa maturité.

Enfin, diront certains!

Car avec ses 16 buts et 54 points récoltés après 122 matchs en carrière, Byfield occupe « seulement » le huitième rang des marqueurs au sein du groupe de joueurs sélectionnés en 2020. Loin derrière Tim Stützle (202 points, 78 buts en 231 matchs), Lucas Raymond (124 points, 49 buts en 181 matchs, Dawson Mercer (108 points, 50 buts en 186 matchs) et le tout premier choix de la cuvée 2020, Alexis Lafrenière (107 points, 55 buts, en 240 matchs).

Deux joueurs, même parcours

Après ses 65 premières parties en carrière, Byfield revendiquait toutefois sept buts et 18 points.

Combien de points revendique Slafkovsky après 65 matchs avec le Canadien? Dix-sept! Un petit point de moins (un but) que le total de Byfield au même point de passage en début de carrière.

À 19 ans et 252 jours, Slafkovsky a donc encore beaucoup de temps devant lui pour gagner en confiance et en expérience. Pour peut-être imiter Byfield et se trouver une niche au sein du premier trio de son équipe. Une niche parmi les meilleurs marqueurs de son club.

Slafkovsky a encore du chemin à faire. C'est vrai. Mais jeudi, face aux Kings, on pourrait avancer sans grand risque de se tromper qu'il a été le meilleur joueur du trio qu'il complétait avec Nick Suzuki et Cole Caufield.

Slafkovsky a été impliqué physiquement. On l'a vu livrer une belle bataille à Drew Doughty en zone ennemie. On l'a vu utiliser son physique pour se faire de la place, pour s'installer.

Il gagne en confiance. Il gagne en maturité. Il s'améliore. Et ça, c'est plus encourageant que le deuxième blanchissage encaissé aux mains des Kings en deux semaines...

Une autre leçon des Kings

Les résultats n'ont pas suivi dans le cas de Slafkovsky... et des autres. C'est vrai. Mais à l'image de Byfield qui a donné une leçon à Slafkovsky pour l'aider à devenir le joueur qu'on attend de lui, les Kings ont servi une autre leçon de hockey au Canadien dans l'art de contrôler un match.

Et le pire dans tout ça, c'est que Kopitar n'était pas satisfait de la qualité du match offert par son équipe.

« Nous n'avons pas disputé un match A+. Avec leur talent et leur vitesse, les joueurs du Canadien ont dicté le ton en première et Cam nous a gardés dans le coup avec quelques bons arrêts », a lancé le capitaine des Kings.

Il est vrai que la première période a été partagée. Mais les deux suivantes ne l'ont pas été. Pas du tout. Bien qu'ils aient tendu des trappes en zone neutre dans lesquelles les joueurs du Canadien se sont bêtement rivé le nez bien trop souvent, les Kings ne se sont pas contentés de protéger leur avance.

Au contraire! Les 31 tirs dirigés sur Samuel Montembeault lors des 40 dernières minutes de jeu contre les 11 seulement que Talbot a dû affronter au cours de la même période représentent d'ailleurs une preuve accablante.

Pas surprenant que Talbot partageait volontiers les félicitations associées à son 30e blanchissage en carrière avec ses coéquipiers. « Je les regardais contrôler le jeu, intercepter des passes, bloquer des tirs (18) et toujours compliquer le travail du Canadien et je ne pouvais m'empêcher de me dire à quel point ils étaient efficaces. Quand un gardien joue derrière une équipe aussi bien structurée, il est clair que les jeux blancs et la moyenne de buts alloués par match sont des statistiques d'équipe et pas seulement de gardien », plaidait Talbot après sa 12e victoire cette saison (12-4-1).

Un bel exploit

Pas question pour McLellan et ses Kings de bouder le plaisir associé au record que son équipe a établi en battant le Canadien jeudi. « Onze victoires de suite à l'étranger en début de saison, ça sonne bien. Ça confirme que nous avons accompli du bon travail. D'autant plus que nous avons dû revenir de l'arrière de trois buts à deux reprises pour maintenir cette séquence. Mais il y a encore beaucoup de hockey à jouer », a ensuite précisé l'entraîneur-chef des Kings.

McLellan attribue au concept d'équipe, le fait que les Kings forment l'un des clubs les plus efficaces de la LNH cette saison.

« Le mot le plus important dans ta question est équipe. Nous formons une équipe. Je crois en cette équipe, cette équipe achète et applique le système qu'on leur propose. Mais le plus beau dans tout ça, c'est qu'on attend beaucoup de leur part, mais que les joueurs eux-mêmes attendent beaucoup de la part de leurs coéquipiers. C'est ce niveau de responsabilité qui est primordial pour obtenir l'efficacité que nous affichons sur la glace », a conclu le coach des Kings.

Des Kings qui tenteront d'améliorer le record établi au Centre Bell jeudi alors qu'ils mettent le cap sur New York où ils croiseront les Islanders et les Rangers samedi et dimanche.

Entre les lignes

– Kopitar et Trevor Moore sont devenus, jeudi, les premiers coéquipiers à amasser au moins un point dans 11 matchs de suite en début de saison sur la route depuis Wayne Gretzky et Jari Kurri en 1984-1985 avec les Oilers d'Edmonton...

– Kopitar avec ses six buts et 15 points, un de moins que Moore (8 buts, 8 passes) sont toutefois loin des totaux de Gretzky (15 buts, 33 points) et Kurri (13 buts, 22 points) qui avaient prolongé cette séquence à 12 rencontres consécutives (2 passes pour Gretzky, 1 but, 1 passe pour Kurri) avant d'être blanchis par les Canucks à Vancouver...

– Le Canadien n'a pas tout perdu face aux Kings jeudi. Ses joueurs de centre ont gagné 60 % des mises en jeu qu'ils ont disputées (37-23). Ils avaient aussi gagné 60 % de leurs mises en jeu (30-20) le 25 novembre à Los Angeles. Une mince consolation après deux revers de 4-0...

– Doughty a marqué son septième but de la saison jeudi. C'était aussi son 148e en carrière, soit 13 de moins que le record de franchise chez les Kings (161) que détient l'actuel directeur général Rob Blake...

– Doughty a inscrit son 33e but gagnant en carrière contre le CH jeudi. Il est au premier rang de l'histoire pour les défenseurs des Kings, au septième dans l'histoire de la Ligue et au quatrième rang chez les défenseurs actifs derrière: Brent Burns (42 buts gagnants), Oliver Ekman-Larsson et Erik Karlsson avec 34 buts gagnants chacun...