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RÉSULTATS

Juraj Slafkovsky : le meilleur s'en vient

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MONTRÉAL - On peut affirmer qu'après le but de Jamie Benn marqué dès la 11e seconde d'un match qui s'annonçait bien facile, les Stars ont levé le pied.

On peut ajouter que les Stars ont ensuite très mal joué. Que leur gardien Scott Wedgewood, victime de quatre buts sur les 16 premiers tirs du Tricolore, a été un brin faible ou deux brins généreux.

On peut même souligner que sans les arrêts sensationnels multipliés en fin de match par Samuel Montembeault et une petite dose de chance alors qu'il ne restait que quelques secondes à faire en troisième, les Stars auraient complété la remontée de trois buts qui aurait propulsé le match en prolongation.

Mais bien que toutes ces affirmations aient un fond de vérité, il est plus vrai encore que le Canadien méritait pleinement la victoire de 4-3 qu'il a signée mardi soir à Dallas.

Oui! Les Stars leur ont servi une petite frousse en fin de rencontre lorsque Peter DeBoer, avec plus de six minutes à faire au match, s'est mis à rappeler son gardien au banc à la moindre occasion pour orchestrer une remontée.

Mais si les deux buts enfilés avec six patineurs sur la patinoire n'ont pas suffi, c'est, en partie, parce que contrairement à ce qu'il avait fait dimanche, face au Lightning, le Canadien a été en mesure de s'offrir une avance de trois buts.

Cette avance et le fait de ne pas avoir trop paniqué lors de la remontée des Stars – une remontée qui a servi de leçon pour les joueurs et même leur entraîneur-chef comme l'a candidement reconnu Martin St-Louis après la rencontre – ont permis d'éviter le genre de déconfiture qui aurait porté ombrage à tout ce que le Canadien a fait de bien au American Airlines Center mardi soir.

Et il en a fait beaucoup.

Guhle et Harris s'imposent

Par où commencer?

Par le fait que le Canadien, comme il nous y a habitués jusqu'ici cette année, ne s'est pas écrasé après le but marqué par Jamie Benn 11 secondes après le début du match.

Mike Matheson, patineur exceptionnel, quart-arrière du Canadien, est capable du meilleur dans toutes les phases offensives du jeu. Il est aussi capable de s'imposer défensivement. Comme tous les joueurs qui multiplient les présences sur la patinoire, Matheson est aussi susceptible d'être victime de revirements. Parfois, et c'est ce qui est arrivé sur le premier but, ces revirements sont attribuables à ce qui semble être une nonchalance déconcertante.

Mais ce qui importe le plus pour les joueurs aussi importants que Matheson l'est pour le Canadien, c'est de ne pas figer après une erreur. Aussi coûteuse, soit-elle.

Il faut garder confiance. Il faut continuer. Ce que Matheson a fait encore dimanche. Le vétéran défenseur n'a pas disputé un grand match. Il n'a pas prolongé à sept sa séquence de matchs consécutifs avec au moins un point – un but et sept points lors des six matchs précédents – mais il est demeuré un actif. Et ses coéquipiers l'ont épaulé.

Je fais ici référence à Kaiden Guhle et Jordan Harris. Et pas seulement parce qu'ils ont tous les deux marqué. Car en plus de gonfler à 30 la production des arrières du Canadien – une statistique qui place le Tricolore au premier rang de la LNH devant l'Avalanche du Colorado – Guhle et Harris ont été très solides dans tous les aspects du jeu.

Harris a effectué un jeu sensationnel sur le premier but du Canadien. Un but important qui a permis de rapidement répliquer au but hâtif de Jamie Benn et de confirmer que ce but n'avait pas scié les jambes du Tricolore.

Le jeune défenseur a agressivement contré une sortie de zone des Stars. Il a fait perdre la rondelle à Wyatt Johnston au profit de Juraj Slafkovsky qui a rapidement et habilement remis la rondelle à son capitaine offrant à Nick Suzuki son 12e but de la saison.

Installé à la droite de Jayden Struble, son ancien coéquipier à l'Université Northeastern, Jordan Harris joue beaucoup mieux depuis son retour au jeu qu'il ne jouait avant de subir la blessure qui l'a contraint à rater 15 parties.

Stéphane Robidas contrôle son temps d'utilisation ce qui lui permet de maximiser l'efficacité de ses présences, mais Harris offre du hockey de qualité.

Kaiden Guhle a été meilleur encore. Je me retiens pour ne pas écrire qu'il a été impérial. À l'image de Mike Matheson qu'il remplacera un jour à titre de défenseur numéro un du Canadien, Guhle semble en mesure de facilement composer avec les erreurs qu'il commet sur la glace.

C'est essentiel pour assurer qu'une utilisation généreuse avec les conséquences que cela représente – il n'y a que ceux qui ne lavent pas de vaisselle qui n'en cassent pas de temps en temps disait ma grande philosophe de mère – ne mine pas le développement d'un jeune joueur.

Surtout un défenseur.

Guhle a connu des matchs plus difficiles au fil des dernières semaines. C'est normal. Imperturbable – du moins c'est l'impression qu'il dégage – il continue à prendre les bouchées doubles quand il est sur la glace.

Son troisième but de la saison, but qui lançait le Canadien en avant 2-1 en première, sera sans doute le fait saillant associé à la performance de Guhle mardi soir. Il a toutefois été beaucoup plus important à la victoire par le travail colossal abattu en défensive. Surtout autour du filet de Samuel Montembeault où il s'est «battu» toute la soirée pour contrer les gros attaquants des Stars. Ses cinq tirs bloqués – un de plus que David Savard – en témoignent d'ailleurs avec éloquence.

Montembeault garde le fort

Parlant du gardien du Canadien, il a joué un rôle important dans la victoire de mardi. Un rôle crucial même.

Pourtant, alors que son équipe lui avait offert une avance de 4-1, tout indiquait que Montembeault n'aurait pas à suer sang et eau pour signer sa huitième victoire.

Sauf que... Après s'être contentés de 10 tirs au cours de la première moitié de la rencontre, les Stars en ont ajouté 23 en deuxième moitié de rencontre, dont 16 au cours de la seule troisième période. Des 83 tirs décochés par les Stars, mardi, 63 l'ont été en deuxième moitié de rencontre.

C'est énorme.

Montembeault s'est imposé avec quelques arrêts fumants. Surtout devant Jamie Benn, Joe Pavelski et Matt Duchene à qui il a «volé» des buts.

Est-ce qu'on peut aller jusqu'à prétendre que Montembeault a volé le match?

La réponse, du moins la mienne, est non!

Car devant et autour de Montembeault, ses coéquipiers, défenseurs comme attaquants venus prêter main-forte, ont été très solides. Les 29 tirs bloqués en défensive en témoignent d'ailleurs beaucoup. Sans compter que si les Stars ont tiré 20 fois hors cible, ce n'est pas seulement parce qu'ils ont manqué de précision, mais parce que leurs adversaires leur ont compliqué la tâche.

C'est pour cette raison que je me permets de prétendre que le Canadien méritait la victoire et que s'il a certainement contribué à ce gain, Montembeault n'a pas eu à le voler.

Ce qui est une très bonne nouvelle pour le Canadien et ses partisans en passant. Car cela démontre qu'il peut gagner autrement qu'en comptant sur un vol de ses gardiens.

Slafkovsky : le meilleur pour la fin

J'aurais sans doute dû parler de lui plus tôt, mais si j'ai tant attendu avant de commenter le match de Juraj Slafkovsky, c'est que je tenais à garder le meilleur pour la fin.

Comme tous les jeunes joueurs identifiés comme d'éventuels fers de lance à l'attaque, Juraj Slafkovsky est condamné à être évalué en fonction de sa production offensive.

C'est parfois injuste, souvent même, car ce n'est pas nécessairement parce que tu marques un but ou récoltes une passe que tu disputes un match solide.

Mais dimanche, Slafkovsky a fait les deux : il a récolté une passe. Il a aussi disputé un très bon match.

La passe qu'il a servie à Nick Suzuki sur le premier but était vive et précise. Elle a surtout été livrée rapidement, presque instinctivement, par un Slafkovsky qui est de plus en plus à l'aise au sein du premier trio.

Slafkovsky est au diapason du match. Il n'est plus en retard sur le jeu comme en début de saison. Que ce soit en attaque ou en défensive.

D'ailleurs, il s'est imposé avec des replis défensifs aussi efficaces que spectaculaires au cours d'un match qui compte certainement parmi ses meilleurs disputés jusqu'ici cette année.

Slafkovsky est incisif. Il affiche de plus en plus de confiance. Ça saute aux yeux.

Il ne lui reste qu'à l'être tout autant lorsque vient le temps de décocher des tirs en zone ennemie. Il est encore trop généreux. À moins qu'il soit encore un brin intimidé par ses compagnons de trio vers qui il tient à acheminer la rondelle, au lieu de lui-même vouloir la tirer derrière les gardiens adverses.

Ça viendra! J'insisterais même pour dire que ça s'en vient.

Et lorsque Slafkovsky sera une constante menace sur le flanc droit, Cole Caufield en profitera sur le flanc gauche alors qu'il ne sera plus le centre de l'attention des clubs adverses.

Caufield a maintenant marqué à ses trois derniers matchs. Si Slafkovsky continue à jouer de la façon dont il le fait depuis une douzaine de rencontres, le petit Cole flirtera avec le plateau des 30 à la fin de la saison. Nick Suzuki flirtera avec une moyenne d'un point par match. Le Canadien disputera des matchs significatifs jusqu'à la fin de la saison confirmant ainsi la progression promise en début de saison.