Slafkovsky reste; Pitlick au ballottage

MONTRÉAL – À moins qu'il ne se blesse à l'entraînement ou qu'il soit frappé par un virus d'ici là, Juraj Slafkovsky affrontera les Red Wings, mardi, à Detroit.

Il disputera du coup et sans grande surprise il est vrai son dixième match de la saison.

Cette dixième rencontre officialisera la première saison de son contrat d'entrée dans la LNH peu importe le nombre de matchs qu'il disputera avec le Tricolore d'ici à la fin de la saison.

Le Canadien aurait pu, comme plusieurs équipes l'ont fait au fil des ans, renvoyer Slafkovsky dans les mineures avant qu'il ne dispute cette dixième partie afin de reporter, à l'an prochain, l'officialisation de la première année de son contrat.

Il ne le fera pas.

De fait, je crois comprendre que le nouvel état-major, comme c'est d'ailleurs de plus en plus le cas autour de la LNH avec les jeunes joueurs vedettes, ne veut pas reporter la première année du contrat de son jeune joueur vedette.

Sélectionné au tout premier rang du dernier repêchage, Slafkovsky est promis à un très bel avenir. Ses quelques coups d'éclat au fil de ses neuf premiers matchs le démontrent. Le Canadien préfère donc arriver le plus vite possible à la fin du contrat d'entrée de trois saisons pour ainsi se donner les meilleurs paramètres de négociation en vue du deuxième contrat. Un deuxième contrat qui coûtera cher de toute façon.

Peut-être pas aussi cher que celui que signera Cole Caufield une fois son contrat d'entrée terminée alors que le Canadien sait déjà qu'il devra multiplier les millions $ et les années pour le garder à Montréal, mais cher quand même…

Malgré une utilisation très contrôlée – 11 min 9 s par match en moyenne – Juraj Slafkovsky revendique trois buts.

Ces trois buts le placent au 4^e rang des marqueurs chez les recrues malgré le fait qu'il occupe la 21^e place chez les attaquants recrus en matière de temps d'utilisation. Il glisse au 40^e rang quand on ajoute les défenseurs à l'équation.

Slafkovsky n'est pas assuré de passer l'année avec le Canadien. Il pourrait encore être rétrogradé si ces performances devaient péricliter ou que l'état-major se retrouvait dans une situation de créer de l'espace sur sa liste des 23 joueurs disponibles.

Il semble toutefois acquis que l'état-major, Martin St-Louis et son groupe d'adjoints tenteront au fil des prochains matchs de mousser graduellement son utilisation. Il sera intéressant de voir comment la recrue profitera d'une éventuelle utilisation plus généreuse et s'il arrivera à mousser ses statistiques.

Dadonov : la solution simple

Parlant de la liste des 23 joueurs, le Canadien devra soustraire un joueur d'ici le prochain match après le séjour d'Evgenii Dadonov sur la liste des blessés.

Parce que Slafkovsky reste à Montréal pour l'instant, parce que le Canadien ne peut se passer pour le moment de Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj à la ligne bleue, et parce que Cole Caufield est le meilleur franc-tireur du club même s'il pourrait être cédé au club-école sans avoir à être soumis au ballottage, un vétéran devra écoper.

Lequel?

La solution simple serait d'offrir Evgenii Dadonov aux 31 autres formations qui pourraient ainsi l'obtenir « gratuitement » et ainsi libérer une place à Montréal.

Remarquez qu'il serait tout aussi simple de soumettre un Mike Hoffman, un Michael Pezzetta un Rem Pitlick ou un Chris Wideman au ballottage. Le cas de Pezzetta inquiète le Canadien qui considère que le robuste attaquant est celui qui aurait le plus de chances d'être réclamé s'il était soumis au ballottage.

Pourquoi pas Jonathan Drouin?

La question est intéressante. Car Drouin ne casse rien depuis le début de la saison. Il ne semble même pas avoir été fouetté par le fait d'avoir été laissé de côté. Mais quel genre de tempête une présence de Jonathan Drouin au ballottage soulèverait autour du Canadien?

Pas sûr que la haute direction tienne à créer elle-même un gros nuage noir au-dessus du Centre Bell avec une décision administrative qui ne laisserait personne indifférent alors que tout est au beau fixe – ou presque – en ce début d'année de transition. Une année qui s'annonçait ardue, mais qui l'est beaucoup moins que prévu... du moins pour l'instant.

Mais un scénario mettant en « vedette » Jonathan Drouin au ballottage pourrait se réécrire au cours de la saison.

Pitlick par défaut

Parce que le Canadien est toujours vulnérable à la ligne bleue en raison de l'absence prolongée de Michael Matheson, il était acquis que ce serait le nom d'un attaquant qui se retrouverait au ballottage à midi aujourd'hui.

Ç'aurait pu attendre à demain, mais comme le Canadien prendra la direction de Detroit en fin d'après-midi, il aurait été surprenant que le club quitte Montréal avec un joueur qui serait retranché dès demain.

Je ne croiyais pas que Dadonov se retrouverait au ballottage. Vrai que le Russe, acquis des Golden Knights, l'été dernier, en retour de Shea Weber et de son contrat, est loin de répondre aux attentes.

Mais ses statistiques des dernières années laissent croire qu'il pourrait en donner plus à l'attaque s'il était utilisé dans des circonstances plus favorables. S'il obtenait, disons les mêmes chances que Mike Hoffman qui jouit d'une grande confiance de la part de son entraîneur-chef Martin St-Louis.

Et comme le Canadien souhaite utiliser les Dadonov, Drouin, Hoffman et Wideman dans le cadre d'éventuelles transactions afin de mettre la main sur des choix au repêchage ou des espoirs, le ballottage n'est pas la solution privilégiée dans leur cas.

Du moins pour l'instant.

Car on va se le dire : bien qu'ils soient tous déjà offerts aux 31 autres formations et que le Canadien se dit prêt à garder 50 % de leur salaire, la boîte de courriel de Kent Hughes ne semble pas déborder de propositions que le Tricolore s'empressait sans doute d'accepter.

À Washington, les Capitals pourraient s'intéresser à Dadonov. Mais comme ils viennent de réclamer Nicolas Aubé-Kubel – soumis au ballottage par Toronto – cet intérêt s'était refroidi en fin de semaine.

Se réchauffera-t-il au cours des prochains jours? Des prochaines semaines? Si c'est le cas, le Canadien a beau jeu de placer Dadonov dans une situation favorable pour conclure quelque transaction que ce soit.

Quand on défile la liste des joueurs qui étaient susceptibles de se retrouver au ballottage ce midi, celui de Rem Pitlick semblait être le plus facile à inscrire.

Après un excellent camp d'entraînement et des matchs préparatoires de qualité disputés en compagnie de Jake Evans, Pitlick a connu un lent début de saison.

Il a même été exclu de la formation.

Pitlick n'attire pas plus l'attention chez les autres joueurs susceptibles d'être échangés en ce moment. Le fait que les clubs ne se bousculent pas pour obtenir ses services pourrait laisser croire au Canadien qu'il sera boudé au ballottage.

Contrairement à Pezzetta.

S'il est boudé, Pitlick ira aider le Rocket à Laval et sera plus apte à le faire qu'un vétéran comme Dadonov ou Hoffman qui y irait à reculons. Et ça, c'est s'il acceptait d'y aller. Ce qui n'est pas acquis.

Si Pitlick est réclamé?

Cela donnera la chance à un Rafaël Harvey-Pinard ou un autre jeune espoir dynamique évoluant à Laval d'obtenir la chance d'être rappelé par le Canadien en cas de besoin.