Un autre été important pour Kent Hughes
COLLABORATION SPÉCIALE
Après une saison longue, mais tout de même captivante, les Canadiens de Montréal commencent leur deuxième été sous la direction de Kent Hughes. L'an dernier, Hughes avait une marge de manoeuvre limitée en raison des contrats de Carey Price, Shea Weber et autres vétérans de l'époque Marc Bergevin.
Ça ne l'a pas empêché de faire des acquisitions majeures, remodelant fondamentalement l'équipe avec les acquisitions de Kirby Dach, Mike Matheson, et Sean Monahan, en plus de choix au repêchage.
Cet été, Montréal a beaucoup plus de flexibilité. Les contrats de Sean Monahan, Jonathan Drouin, Paul Byron et Denis Gurianov viennent à échéance, libérant plus de 18 millions $. Hughes a commencé à utiliser cet espace, avec les prolongations de contrat pour Monahan et, surtout, Cole Caufield, mais il est encore loin de la limite dans une LNH ou chaque dollar compte plus que jamais.
Avec cet espace, quelles devraient être les priorités de Hughes?
Utiliser sa masse salariale, mais éviter les joueurs autonomes
Bien que le CH doit utiliser sa masse salariale pour maximiser l'espace créé par le contrat de Price sur la liste des blessés, ce n'est pas l'année pour se jeter sur le marché des joueurs autonomes. Oui, un joueur comme Alex Killorn pourrait être intéressant à Montréal, mais Killorn est le meilleur buteur de la cuvée 2023 avec 27, un sommet en carrière. L'absence d'options excitantes pourrait forcer des équipes à surenchérir sur les quelques pièces de qualité disponibles. Montréal n'a aucune raison de déroger de son plan de reconstruction pour chercher des solutions à court terme, et surenchérir sur un vétéran pour le 2e ou 3e trio serait une erreur. Le CH sera fort probablement exclu des séries en 2023-2024, et ce n'est pas un Killorn qui viendra faire la différence.
Montréal a déjà 13 attaquants sous contrat, et c'est sans compter Gurianov, Rafaël Harvey-Pinard, et Jesse Ylönen, qui pourraient tous être de retour à Montréal l'an prochain, ni les espoirs comme Owen Beck, Emil Heineman ou autres qui pourraient forcer leur place dans la formation 2023-2024. C'est une histoire similaire sur la ligne bleue, avec 8 réguliers de l'an dernier toujours sous contrat. Autre que des options au salaire minimum ou tout près, il n'y a aucune raison pour Montréal d'aller chercher un des « gros » noms disponibles. Ils ont déjà de la profondeur et doivent garder de la place dans la formation pour les jeunes qui sont la fondation de sa vision à long terme, non pas les bloquer avec un autre Mike Hoffman.
Plutôt que de dépenser sur les vétérans de 2e plan, Hughes doit se servir de son argent pour absorber de mauvais contrats sur le marché des échanges. Le prix de l'espace sous le plafond n'a jamais été aussi élevé avec un plafond stagnant au cours des dernières années. Hughes l'a déjà fait l'été dernier, se faisant payer un choix de 1er tour pour absorber le contrat d'un an de Monahan. Ces transactions ont déjà commencé, notamment avec Taylor Hall échangé aux Blackhawks de Chicago pour presque rien et Cal Petersen aux Flyers de Philadelphie dans la transaction d'Ivan Provorov en retour de choix au repêchage. Montréal est en position parfaite pour profiter de clubs qui doivent couper les coûts à tout prix.
Chercher une autre transaction à la Dach
(Ces lignes ont été écrites avant la transaction amenant Alex Newhook avec les Canadiens)
Plusieurs nouvelles ont déjà mentionné que Hughes est à la recherche d'une autre transaction où il pourrait acquérir un attaquant dans la vingtaine. Évidemment, le nom de Pierre-Luc Dubois est sur toutes les lèvres depuis plus d'un an, mais même s'il décide d'aller avec les Kings de Los Angeles, ce qui semble être le cas au moment de l'écriture de ces lignes, il y a d'autres options qui pourraient être des cibles similaires.
Que ce soient Quinton Byfield ou Alex Turcotte chez les Kings, Alexis Lafrenière ou Kappo Kakko chez les Rangers de New York, ou autres, Hughes doit faire ses rondes pour voir qui serait disponible. S'il est ouvert à acquérir autre chose qu'un attaquant, Adam Boqvist serait intéressant. Le défenseur droitier de 22 ans empoche 2,6 millions $ pour les deux prochaines saisons et se retrouve maintenant derrière Damon Severson et David Jiricek dans l'organisation chez les Blue Jackets de Columbus. Repêché 8e en 2018, il est un défenseur à caractère offensif et viendrait grandement aider la droite de la ligne bleue du CH, se joignant à David Savard, Justin Barron, et Chris Wideman.
Il y a même quelques options devant le filet que le CH devrait au moins s'informer. Carter Hart est sur le marché, tandis que Yaroslav Askarov et Spencer Knight sont derrière Juuse Saros et Sergei Bobrovsky, respectivement. Si un de ces clubs est ouvert à se départir d'un jeune gardien, Montréal pourrait trouver son numéro un de l'avenir.
Faire le bon choix au 5e rang
Dans un encan amateur avec un top-5 clair, Montréal pourrait être forcé à faire le choix le plus difficile du repêchage si Matvei Michkov est le seul joueur restant du groupe qui inclut aussi Connor Bedard, Adam Fantilli, Leo Carlsson et Will Smith. J'ai déjà fait mon cas pour Michkov, qui a la possibilité d'être l'attaquant le plus dynamique du Canadien depuis le début du millénaire, alors je vous épargne les détails.
Évidemment, il vient aussi avec son lot de questions, notamment un contrat de trois ans en Russie, mais son talent est indéniable. Lui et Caufield pourraient donner deux marqueurs de 50 buts au CH, quelque chose que l'on n'a pas vu depuis Guy Lafleur et Pierre Larouche en 1979-1980. De plus, il se joindrait au club dans trois ans avec un contrat recrue de trois saisons, ce qui pourrait donner de la flexibilité au CH d'assembler une équipe dangereuse autour d'un potentiel marqueur vedette faisant moins d'un million de dollars.
Et si le Canadien ne veut catégoriquement pas choisir Michkov, Hughes se doit absolument de trouver un échange, que ce soit pour monter ou descendre du 5e rang. les Flyers, avec les 7e et 22e choix, et les Capitals de Washington, avec le 8e, sont tous deux apparemment extrêmement intéressés par Michkov et sont prêts à payer le prix pour ses droits. Si Montréal peut avoir une rançon de roi de l'un ou l'autre des clubs, ça excuserait d'avoir passé sur le dynamo russe. Et si le CH trouve une façon de monter au 2e, 3e ou 4e rang, pour mettre la main sur un des trois autres joueurs du top-4, encore mieux.
Mais que ce soit Michkov, Smith, Carlsson ou Fantilli (ou Bedard, mais soyons un minimum réaliste), une chose est claire : avoir le 5e choix et quitter Nashville sans un des 5 meilleurs espoirs de la cuvée serait un résultat très décevant après une saison difficile.