Bobrov et Lapointe cherchaient des joueurs qui « jouent de la bonne façon »
MONTRÉAL – Le premier repêchage du binôme composé de Nick Bobrov et Martin Lapointe, les deux codirecteurs du recrutement amateur du Canadien, aura finalement permis à l'organisation d'ajouter onze joueurs à sa banque d'espoirs.
Après avoir sélectionné deux attaquants slovaques aux extrémités de la première ronde, le CH a ajouté trois joueurs de centre, un ailier, quatre défenseurs et un gardien pendant la deuxième journée de l'encan.
Un point commun parmi les individualités de ce groupe disparate? Bobrov a expliqué que la consigne était de trouver des joueurs qui « jouent de la bonne façon ».
« C'est ce qui permet à une équipe d'aspirer à la Coupe, croit-il. Tous les jeunes ne jouent pas de la bonne façon. Certains pensent qu'ils pourront toujours s'en sortir simplement en produisant de l'attaque. Pour d'autres, c'est autre chose. Trouver des joueurs qui comprennent la signification de cette expression, qui comprennent comment ça peut faire la différence entre une victoire et une défaite en séries, c'est ça la clé. »
Les prises qui retiendront le plus l'attention sont celles d'Owen Beck et Lane Hutson, respectivement aux 33e et 62e rangs.
Beck est un joueur de centre des Steelheads de Mississauga, dans la Ligue junior de l'Ontario. On le dit doté d'un tir des ligues majeures et d'un sens du jeu très développé. Il se dit lui-même très sensibilisé à l'importance du jeu défensif. Hutson est un défenseur au gabarit modeste qui attire surtout l'attention par ses prouesses offensives. Bobrov l'a décrit comme un « gros cerveau » avec une compréhension du jeu « très intéressante ».
Il y a aussi Vinzenz Rohrer, un centre autrichien choisi au 75e rang « qui excelle dans tout ce qu'il fait, y compris le hockey », a décrit Bobrov. Comme ceux qui l'ont précédé, il cadre dans la description du joueur attentif aux détails qui ne lève le pied dans aucun secteur de la patinoire.
« Habituellement, dans chaque ronde il y a du flash et il y a de la substance, illustre Bobrov. Le but, c'est trouver les deux dans un même joueur et on croit que c'est le cas avec ces trois gars-là. »
La particularité de Montréal
Bobrov, qui a été directeur du recrutement européen pour les Bruins de Boston et les Rangers de New York, dit avoir dû ajuster sa philosophie pour la réalité de son nouvel employeur.
« On cherche toujours des joueurs intelligents et rapides. Mais Montréal, c'est un marché différent », a compris le natif de Saint-Pétersbourg en Russie.
Au-delà des habiletés athlétiques, les évaluateurs de talent du Canadien ont donc tenté de déceler chez leurs sujets la « résilience incroyable » qu'un joueur doit posséder pour non seulement se protéger des effets nocifs de la pression montréalaise, mais être en mesure d'exceller dans ces conditions.
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« Je ne veux pas dire que ce n'est pas un facteur dans les autres villes, mais il faut aussi comprendre qu'un jeune doit avoir la couenne dure pour connaître du succès ici, a détaillé Bobrov. Le baromètre doit être à 10/10, sinon ça ne fonctionnera pas. »
Une autre particularité du marché qui n'a toutefois pas été complètement assimilée par Lapointe et Bobrov, c'est la valeur rehaussée de la présence de joueurs locaux. Sur les onze noms qu'ils ont accrochés à leur tableau de chasse, on retrouve un seul Québécois. Il s'agit de Miguël Tourigny, un défenseur de 20 ans qui avait été ignoré à ses deux premières années d'admissibilité. Le Canadien lui a fait une fleur en septième ronde avec le 216e choix.
L'équipe hôtesse du repêchage a aussi ajouté à son bassin d'espoirs le Franco-Ontarien Cédric Guindon, un ailier gauche de l'Attak d'Owen Sound.
« Il y a des pièces du puzzle que tu veux atteindre et des fois, tu ne peux pas les atteindre, a expliqué Martin Lapointe. Ça prend des joueurs pour essayer de t'avancer. Et si tu n'as pas de joueurs, il n'y a pas de move qui se fait. »
Lapointe a laissé entendre que le Canadien avait tenté de précipiter son deuxième passage sur l'estrade lors de la première ronde. On comprend que Nathan Gaucher, qui a été pris au 22e rang par les Ducks d'Anaheim, était dans sa mire.
« On aime les Québécois, on veut avoir des Québécois. Des fois ça ne marche pas », a répété l'ancien lieutenant de Marc Bergevin.
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