MONTRÉAL - Le Canadien amorcera bel et bien la saison 2021 avec une formation régulière limitée à 21 joueurs en raison des impératifs financiers reliés au respect du plafond salarial.

 

Cette formation sera composée des trios et duos d’arrières que l’entraîneur-chef Claude Julien a maintenus intacts depuis le début du camp, des gardiens Carey Price et Jake Allen avec Victor Mete comme remplaçant.

 

Imaginez une seconde la voix chaude de Michel Lacroix et voici la présentation des joueurs.

 

Jonathan Drouin – Nick Suzuki – Josh Anderson

Tomas Tatar – Phillip Danault – Brendan Gallagher

Tyler Toffoli – Jesperi Kotkaniemi – Joel Armia

Paul Byron – Jake Evans – Artturi Lehkonen

 

Ben Chiarot – Shea Weber

Joel Edmundson – Jeff Petry

Brett Kulak – Alexander Romanov

 

Victor Mete

 

Carey Price – Jake Allen

 

 

Équipe de réserve

 

Ces 21 joueurs seront épaulés par une équipe de réserve (Taxi Squad) composée de cinq joueurs.

 

On y retrouvera Corey Perry qui a été boudé par les 30 autres équipes de la LNH au cours de son passage obligé de 24 heures au ballottage et Michael Frolik. Deux vétérans que Marc Bergevin a embauchés à titre de joueur autonome justement pour remplir un rôle de soutien en cas de besoin.

 

Le Canadien a finalement opté pour Charlie Lindgren qui agira à titre de gardien de réserve. Un rôle ingrat alors qu’il suivra l’équipe pour d’abord et avant tout être canardé lors des entraînements alors que Carey Price et Jake Allen pourront limiter les présences en fonction de leur utilisation.

 

L’état-major du Canadien a donc décidé de garder ses trois autres gardiens – il faut dire qu’ils ont plus d’avenir avec le Tricolore que Lindgren. Cayden Primeau, Michael McNiven et Vasili Demchenko pourront poursuivre leur apprentissage à Laval.

 

Jordan Weal est donc lui aussi rétrogradé au club-école. Il y touchera son plein salaire (1,4 million $), mais son retrait de la formation permettra de sauver 1,075 million $ sur la masse salariale de l’équipe.

 

Les deux boulets pour l’instant traînés par le Canadien en matière de masse salariale sont donc le rachat de contrat du défenseur Karl Alzer qui coûte 3 958 333 $ au Canadien et le 325 000 $ restant du salaire de Weal.

 

Le nez dans le plafond

 

Avec une masse salariale de 80 791 309 millions $ telle que confirmée par nos amis de CapFriendly.com, le Canadien dit se contenter d’une très mince marge d’opérations de 708 691 $ sous le plafond établi à 81,5 millions $ par la LNH.

 

Une marge insuffisante pour permettre d’intégrer Corey Perry (salaire de 750 000 $) ou tout autre membre de l’équipe de réserve qui touchent tous des salaires supérieurs à la marge de manœuvre actuelle. À moins bien sûr que le Canadien ne décide de rétrograder l’un des 21 joueurs de sa formation.

 

Rappelons ici que des 21 joueurs figurant sur la formation officielle, seuls Jake Evan, Jesperi Kotkaniemi, Nick Suzuki et Alexander Romanov peuvent être cédés à l’équipe de réserve sans avoir à être soumis au ballottage.

 

C’est pour cette raison que l’un de ces joueurs – j’imagine que ce sera Kotkaniemi puisque c’est son contrat qui est le plus lourd (925 000 $) dans le calcul de la masse – sera envoyé au club de réserve chaque jour que le Canadien ne jouera pas afin d’effectuer des économies qui permettront de rapidement créer de la place sous le plafond.

 

La saison étant répartie sur 116 jours, chaque jour passé par KK au sein de l’équipe de réserve permettra au Canadien de sauver 7974 $.

 

C’est de la menue monnaie dans le monde de la LNH. C’est vrai. Mais en dix jours de congé, le Tricolore aura déjà dégagé 79 740 $.

 

Cette somme, combinée à la marge actuelle de 708 691 $, permettrait de pouvoir ajouter l’un ou l’autre de ces quatre des joueurs de l’équipe de réserve – Perry, Frolik et Lindgren occupent 750 000 $ sous le plafond, Fleury occupe 771 666 $ – sans avoir à céder un joueur de la formation officielle au Taxi Squad.

 

Le Canadien devra patienter un peu plus avant de pouvoir grimper Ryan Poehling – il occupe 925 000 $ sous le plafond – au sein de l’alignement sans bien sûr avoir à céder un autre joueur dans le club de réserve.

 

Attention aux blessures

 

Comme on le voit, le Canadien comme plusieurs autres formations patine sur une glace déjà mince en matière financière.

 

Déjà mince, voire très mince, cette glace pourrait fondre en cas de blessure. Car il est important de rappeler ici que les salaires des joueurs blessés – sauf dans le cas d’une blessure à long terme – demeurent sur la masse de leur équipe.

 

Chez le Canadien, une blessure à Carey Price par exemple priverait l’équipe non seulement de son gardien numéro un, mais de 10,5 millions $ de marge de manœuvre sous le plafond.

 

Je sais! C’est le cas le plus extrême à Montréal. Mais même une blessure à un joueur de soutien comme Paul Byron (3,4 millions $) ou à un Jonathan Drouin (5,5 millions $) donnerait de sérieux maux de tête à Marc Bergevin et ses adjoints.

 

Les risques de blessures et de perte d’un ou plusieurs joueurs en raison de la COVID-19 sont donc des spectres à prendre très au sérieux.

 

La LNH a adouci ses règles en matière de rappel d’urgence. En ce sens que cette année, les clubs n’auront pas à disputer au moins un match à 17, voire 16 patineurs avant de pouvoir effectuer un rappel d’urgence qui permet d’utiliser un joueur dont la portion calculée sur la masse salariale est au maximum d’un million $ sans que son salaire soit comptabilisé.

 

Mais quand même.

 

C’est pour cette raison que le Canadien a favorisé la présence d’un gars comme Victor Mete au sein de la formation officielle. Premièrement, sa présence a permis d’éviter un séjour au ballottage au cours duquel le Canadien aurait pu le perdre, mais en prime, Mete est un excellent patineur qui est en mesure de bien contrôler la rondelle.

 

Des qualités qui pourrait permettre à Claude Julien, s’il était soudainement privé d’un attaquant et qu’il n’avait pas encore la marge de manœuvre financière pour effectuer un rappel ou le feu vert de la LNH d’effectuer un rappel d’urgence, de l’utiliser à l’attaque le temps d’une partie.

 

Tous les aléas reliés aux blessures, à la COVID et aux conséquences que les pertes de joueurs auront sur les formations qui ont le nez collé au plafond rendront le début de saison très intéressant à suivre. Bien qu’il pourrait rapidement devenir très inintéressant pour les équipes obligées de composer avec ces aléas.

 

Mais bon!

 

Espérons que nous pourrons nous concentrer sur les stratégies, sur les performances, sur la complicité qui s’installe entre certains joueurs, celle qui tarde à s’installer entre certains autres, et à des considérations sportives plus qu’économiques.

 

Cela dit, les aléas reliés au plafond salarial risquent malgré tout de jouer un rôle important dans le déroulement de la saison qui commence.

 

De la saison qui commence enfin!

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