Une victoire importante
Canadiens dimanche, 20 nov. 2016. 01:04 mardi, 10 déc. 2024. 20:09Après les deux points gaspillés vendredi en Caroline, le Canadien se devait de gagner samedi contre les Leafs. Du moins, il devait prendre les moyens pour gagner.
Il a réussi sur les deux fronts : sans disputer un match parfait, le Canadien a joué avec intensité. Il a encore gaspillé quelques occasions – ça arrive – et les partisans sont en droit de s’attendre à plus offensivement de la part des Pacioretty, Desharnais, Plekanec et Shaw, mais le Canadien a su enfiler les deux buts nécessaires pour l’emporter 2-1 contre un adversaire de plus en plus coriace. Un adversaire qui sera redoutable dans un an ou deux si la direction peut ajouter deux défenseurs de talent et que son gardien Frederik Andersen apprend à être plus avare des rebonds juteux qu’il distribue bien trop généreusement pour faire des Leafs un club des séries. Pour le moment…
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Le retour de Carey Price devant le filet a stabilisé la défensive. Le contraire aurait été surprenant alors que Price a fait oublier sa soirée de quatre buts accordés aux Panthers mardi dernier, en limitant Toronto à un petit but. En plus de rendre faciles des arrêts qui étaient loin de l’être – il s’est toutefois compliqué la vie en échappant une rondelle qu’il croyait coincée sous son bras, mais qui glissait lentement derrière lui – Price a encore une fois géré les rondelles autour de son filet avec calme et précision. Avec la même adresse que le faisait jadis Martin Brodeur, peut-être le meilleur gardien dans cette facette du jeu… et dans bien d’autres aussi il est vrai.
Après une soirée difficile vendredi, Shea Weber a disputé un match à la hauteur de son talent et de sa réputation.
L’effet Radulov
Le retour d’Alexander Radulov a eu le même effet à l’attaque que le retour au jeu de Price et le retour en forme de Weber.
Les joueurs l’ont d’ailleurs rappelé unanimement dans le vestiaire après la victoire qui stoppe à trois la séquence de défaites (0-2-1) du Canadien qui trône toujours au premier rang du classement général en dépit ce court passage à vide.
Radulov a ramené de l’énergie et de la passion. Il s’est bien sûr imposé en attaque comme le confirment ses passes sur les deux buts du Tricolore. Il s’est aussi imposé physiquement en envoyant Nazem Kadri cul par-dessus tête en guise de représailles à la mise en échec que le centre des Leafs venait d’asséner à Nathan Beaulieu. Il s’est surtout imposé en multipliant les replis défensifs rapides, agressifs et efficaces.
Tout ça en 14:33 de temps d’utilisation. Un temps d’utilisation qui laisse Radulov derrière les Gallagher, Plekanec, Pacioretty, Shaw et même Mitchell qui a amorcé plusieurs séquences supplémentaires samedi soir en servant de police d’assurance aux cercles des mises en jeu.
Certains critiqueront Michel Therrien pour cette utilisation «contrôlée» de Radulov qui donne l’impression de pouvoir en prendre plus. Beaucoup plus.
Ces critiques seraient injustifiées selon moi. S’il est efficace comme il l’est, si on peut indéniablement parler de l’effet Radulov depuis le début de la saison, c’est parce que Radulov se défonce à l’ouvrage chaque fois qu’il saute sur la glace.
Pour être efficace, Radulov doit jouer à fond la caisse. Pour jouer à fond la caisse, Radulov doit avoir l’énergie nécessaire pour maintenir ce rythme. Parce qu’il a joué du hockey beaucoup moins intense et moins rapide que celui de la LNH depuis sept ans, Radulov profite de cette utilisation calculée. Une utilisation qui devrait lui permettre de traverser les trois prochains quarts de la saison.
Galchenyuk en profite
Le principal bénéficiaire de l’effet Radulov – après les partisans bien sûr – est Alex Galchenyuk.
Invité à l’Antichambre après la victoire à laquelle il a contribué en marquant son septième but de la saison, Alex Galchenyuk a insisté sur le plaisir qu’il éprouvait à jouer en compagnie de Radulov. Remarquez qu’il éprouvait un plaisir similaire avec son bon ami Brendan Gallagher.
Mais Radulov complète mieux Galchenyuk, car en raison de ses qualités de passeur et avec une vision propre aux bons fabricants de jeu, «Radu» semble en mesure de maximiser l’apport offensif de Galchenyuk.
En plus de ses sept buts, Galchenyuk revendique également 12 passes. Ses 19 points en 19 matchs le placent parmi les meilleurs de la LNH.
Mieux encore, Galchenyuk a récolté des points dans 15 des 19 matchs du Tricolore jusqu’ici cette saison. Contrairement à l’an dernier et il y a deux ans, Galchenyuk semble marquer ses buts et récolter ses points lorsque ça compte vraiment pour son équipe. Lors des dernières années, il multipliait les points dans des causes perdues ou des victoires acquises facilement par le Tricolore.
Cette transition l’aidera à assumer pleinement son rôle de premier centre du Canadien. Il ne lui reste qu’à être plus solide lors des mises en jeu et d’être plus solide en couverture défensive dans son territoire et il verra son temps d’utilisation à cinq contre cinq dépasser celui des autres centres de l’équipe.
Ça viendra…
Si on ajoute aux 19 points qu’il revendique après 19 matchs cette saison, les 22 points inscrits lors des 22 dernières rencontres de la saison 2015-2016, Alex Galchenyuk affiche une récolte de 41 points (23 buts) à ses 41 derniers matchs.
Une belle séquence, mettons.
Une séquence qui laisse Galchenyuk au quatrième rang des marqueurs le plus prolifiques de la LNH depuis le 24 février dernier, sur un pied d’égalité avec Patrick Kane. Mark Scheifele, Sidney Crosby et Connor McDavid sont les seuls qui les devancent.
Si la complicité instantanée qui s’est installée entre Galchenyuk et Radulov – n’oublions pas Paul Byron dans l’équation – se prolonge, il sera intéressant de voir à quel point cette chimie permettra à Galchenyuk de garder cette place de choix parmi l’élite de la LNH.
Une place qui donnera des victoires au Canadien, c’est évident.
Une place qui donnera à Galchenyuk des munitions puissantes pour faire sauter la banque lorsqu’il entreprendra ses négociations en vue du riche contrat – sans doute à long terme – qu’il signera un jour avec le Tricolore.
Au fait : les négociations seraient-elles commencées?