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La LPHF permet aux filles d'avoir « un rêve auquel aspirer »

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Les termes pour qualifier la dernière année dans le monde du hockey féminin sont nombreux, mais on peut sans doute dire sans trop se tromper que les derniers mois auront été bénéfiques pour l'avenir du sport.

La création de la Ligue professionnelle de hockey féminin a enfin permis aux meilleures joueuses du monde d'aspirer à plus que le hockey international : elles ont maintenant leur ligue propre à elles.

Si la création de la LPHF a permis aux joueuses actuelles de vivre de leur sport, elle a aussi permis aux jeunes filles à travers le monde de rêver plus grand et viser la lune.

Les effets de cette progression du sport féminin se font déjà sentir à l'échelle provinciale. La légende Caroline Ouellette et la joueuse étoile Marie-Philip Poulin tiennent actuellement leur camp estival Ouellette-Poulin à l'aréna Ed Meagher à Montréal et l'engouement n'a jamais été aussi élevé­.

« Les jeunes sont inspirées, elles sont motivées et elles ont un rêve tangible auquel aspirer. Après une conférence hier, je leur ai demandé quelles émotions elles ressentaient et elles parlaient de fierté et de joie, mais surtout de motivation et d'inspiration. Elles veulent tout donner pour un jour vivre le rêve de jouer chez les professionnelles », a expliqué Ouellette à notre collègue Raphaël Guillemette mercredi.

« Le fait d'avoir une ligue et que les gens puissent nous voir à la télévision ou nous voir directement à l'aréna, c'est remarquable, a ajouté Poulin. Nous sommes unies pour le même but : faire grandir le hockey féminin. C'est le fun que les jeunes reconnaissent toutes les joueuses, même celles dont on parle moins parce qu'elles ne sont pas sur l'équipe nationale. Tout a changé avec la LPHF. »

C'est d'ailleurs l'un des points importants soulevés par les joueuses professionnelles qui agissent comme entraîneuses lors de ce camp estival. Alors que les rêves des jeunes filles se limitaient autrefois au hockey universitaire et au hockey international, les voies qu'elles peuvent prendre semblent enfin se multiplier et elles peuvent maintenant envisager une carrière professionnelle.

Laura Stacey a pris soin de rappeler que même si le goût d'une médaille olympique demeure au centre des discussions des jeunes filles, le dialogue est maintenant plus varié et il permet de rêver plus.

« Le message est toujours le même chaque année, elles veulent jouer pour le Canada et participer aux Jeux olympiques. Nous entendons encore ces choses, mais il y a de plus en plus de regards sur le fait que nous jouons aussi au niveau professionnel. Oui les jeunes veulent représenter le Canada, jouer aux Jeux olympiques et remporter une médaille d'or, c'est le plus grand rêve... mais maintenant, elles peuvent aussi rêver à une Coupe Walter ou à jouer dans la LPHF. Ça ouvre les yeux de beaucoup de jeunes sur le potentiel, tout ne se limite pas au niveau universitaire maintenant. Elles peuvent voir un futur au niveau professionnel après. Nous n'avons jamais été capables de rêver à cela, nous ne pensions pas que cela serait possible. »

C'est d'ailleurs le cas de Ouellette, qui a longtemps été l'une des voix les plus influentes pour faire avancer le hockey féminin. Intronisée au Temple de la renommée du hockey en novembre dernier, Ouellette a connu une grande carrière internationale, mais elle n'a jamais été en mesure de réaliser son rêve de jouer à un niveau professionnel.

 « Jamais je n'aurais espéré que ce soit aussi extraordinaire, a avancé Ouellette. Ma conjointe et moi avons acheté des billets de saison parce que nous voulions supporter le rêve que nous n'avons pas eu. J'ai réalisé qu'il y a beaucoup d'anciennes qui ont fait la même chose. D'avoir été au Centre Bell, j'en avais les larmes aux yeux. C'était toute une saison. », a-t-elle dit à propos du match historique entre Montréal et Toronto qui a attiré 21 105 partisans au Centre Bell.

L'une des premières jeunes femmes qui pourra réaliser son rêve, c'est la Québécoise Emmy Fecteau. Tout droit sortie d'une saison de rêve dans le circuit universitaire avec les Stingers de Concordia, Fecteau a été sélectionnée par la formation de New York au sixième rang du repêchage de la LPHF.

Entraîneuse lors du camp Ouellette-Poulin, Fecteau concède qu'elle peut déjà voir les changements quant à la popularité du hockey féminin et des joueuses.

« Je me sens très chanceuse d'avoir l'opportunité de vivre mon rêve, je suis reconnaissante envers toutes celles qui ont mis les efforts pour que ce soit possible aujourd'hui. Je pense encore qu'on doit se pincer un peu. Nous sommes encore dans l'emballement, mais c'est positif. »

La brillante implication de Poulin

Une des plus grandes actrices de cette explosion en popularité du hockey féminin est sans contredit Marie-Philip Poulin. Plus grande joueuse de sa génération et capitaine de l'équipe de Montréal, Poulin ne compte pas les heures d'implication pour encadrer les jeunes et redonner à la génération de demain.

Entre son camp estival et son entraînement pour la prochaine saison, Poulin est d'avis que l'implication et les longues journées valent amplement la peine.

« Ce sont de longues journées, mais revenir ici sur la glace m'aide à facilement retrouver de l'énergie. Les petites filles sont passionnées, elles veulent rester même après les pratiques pour apprendre plus. Ça me rappelle pourquoi nous le faisons. Leur dire qu'il y a de l'espoir pour leur futur avec la LPHF, c'est remarquable. Ça fait chaud au cœur. »

 « C'est important pour Marie-Philip et Laura (Stacey) d'avoir un bon équilibre entre l'entraînement pour la prochaine saison et l'implication pour redonner à leur sport, a admis Ouellette. Marie-Philip veut aider la prochaine génération et les inspirer, je la regarde quotidiennement et je la trouve extraordinaire grâce à la patience et la joie avec laquelle elle enseigne. »