À Montréal, le défi que représentent les Bruins en première ronde retient l'attention, mais à Boston, tout le monde regarde beaucoup plus loin et on parle même de la coupe Stanley.

Dans le vestiaire des Bruins, seul Mark Recchi était né la dernière fois que Boston a gagné la coupe Stanley en 1972. La plupart des joueurs de l'édition actuelle s'amusaient encore dans leur carré de sable la dernière fois que l'équipe a accédé à la finale en 1990 alors que les Oilers avaient gagné en 5 matchs.

Cette année, malgré la perte de Marc Savard, les Bruins pensent avoir tous les ingrédients pour aller jusqu'au bout. L'équipe a amassé 103 points et possède plus de profondeur que les dernières années.

«L'an dernier contre les Flyers, on n'avait pas (Dennis) Seidenberg ni (Andrew) Ference. On avait aussi perdu (Marco) Strum dans le premier match et (David) Krejci. Savard n'était pas le joueur qu'il aurait dû être en raison de sa blessure. Nous avions donc perdu cinq gros éléments», explique l'entraîneur Claude Julien.

«On peut aussi compter sur Rich Perveley qui peut jouer au centre ou à l'aile», ajoute Patrice Bergeron.

Pour quelques joueurs des Bruins, il s'agira d'une première participation en séries. On pense aux jeunes comme Brad Marchand et Tyler Seguin, mais aussi au vétéran Nathan Horton qui connaîtra enfin la compétition des séries après plus de 500 matchs de saison régulière.

«C'est spécial, je réalise un rêve. Tous les joueurs sont très excités. Les séries, c'est ce qui compte le plus dans une carrière et ce dont tu te souviens à ta retraite», confie Horton très souriant.

Pour vous donner une idée de la profondeur des Bruins, l'excellente recrue Tyler Seguin, qui a récolté 11 buts et 11 passes cette année, devrait amorcer la série contre le Canadien du haut des gradins. Si jamais Claude Julien fait appel à ses services, c'est que Michael Ryder n'aura pas donné le rendement prévu.

«C'est très excitant. Je vis ma première expérience et c'est très différent des séries au niveau junior. Je n'ai jamais rien ressenti de tel», indique Seguin.

Julien ne pense pas à son avenir

Le réputé chroniqueur du Boston Globe, Kevin Paul Dupont, a écrit que Julien se retrouvera dans une position précaire s'il ne parvient pas à mener les Bruins au moins jusqu'en demi-finale.

Julien en est à sa quatrième année à la barre des Bruins et il a vu son équipe être éliminée en première ronde par le Canadien en 2008.

L'année suivante, Boston a été battu par les Hurricanes en deuxième ronde et l'an dernier, les Bruins ont gaspillé une avance de 3-0 contre les Flyers, également en deuxième ronde.

«Pour moi, rien n'a changé. L'objectif demeure de gagner la coupe Stanley et d'amener mon équipe le plus loin possible. Si je pense à ces choses-là, ça affecte mon rendement. La pression n'est pas importante car je veux simplement voir l'équipe bien jouer en séries et c'est ce que nous avons l'intention de faire», a déclaré Julien.

S'éloigner de Montréal et des partisans du CH

C'est à Lake Placid que les Bruins iront se réfugier lors des deux jours de congé prévus entre les matchs trois et quatre présentés à Montréal.

Les joueurs des Bruins seront ainsi éloignés des nombreuses distractions nocturnes de Montréal et en plus, ils seront loin des partisans du Canadien qui seraient tentés de les importuner.

«Je connais la région de Lake Placid depuis mes années avec les Islanders. Nous avions passé quelques camps d'entraînement à cet endroit très agréable et je suis content d'y retourner», a précisé Zdeno Chara.

«Je pense que c'est une bonne idée. Dans les séries, tu penses à ton équipe. C'est important de créer des liens et d'établir une chimie pour que ça fonctionne sur la patinoire. Nous allons être dans notre bulle et je crois que c'est la chose parfaite de se déplacer à l'extérieur de Montréal», a prétendu Patrice Bergeron.