Xavier Parent : de l'ECHL à l'élite de la LAH
LAVAL – Le plan qu'ont les Devils du New Jersey pour Xavier Parent s'échelonne sur deux ans. Pour l'instant.
Car alors qu'approche l'échéance du contrat à un volet de la Ligue américaine qu'il a signé en juillet 2022, l'attaquant québécois donne toutes les raisons aux Devils de mettre d'éventuelles négociations à l'agenda.
À sa première année dans l'organisation, la saison dernière, l'ancien du Phoenix de Sherbrooke est d'abord allé faire ses classes dans l'ECHL sans rechigner après avoir pourtant amassé 106 points à sa dernière campagne dans la LHJMQ.
« J'ai commencé dans la Ligue américaine, mais j'ai été rayé de la formation dès le premier match. Le coach (Kevin Dineen, NDLR) m'a alors dit : "Tu pourrais jouer une game sur deux ou sur trois pour commencer l'année, mais je pense que c'est mieux si tu commences dans la East Coast pour que tu joues de grosses minutes à temps plein et sur l'avantage numérique". »
Ce n'était pas ce que le joueur de centre de 5 pi 8 po et 170 livres envisageait comme débuts chez les pros en acceptant l'offre des Devils, reconnaissait-il mercredi, à quelques heures de l'affrontement entre les Comets d'Utica et le Rocket de Laval à la Place Bell.
« C'est sûr que j'ai trouvé ça tough (dur) au début, c'était pas mal la première fois que je me faisais couper dans ma carrière. [...] C'était difficile parce que je savais que j'étais capable de jouer dans la Ligue américaine. »
Celui qui avait mis sur la glace une bourse d'études des Patriotes de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) afin de suivre ce « plan A », allait simplement devoir patienter et démontrer qu'il méritait une chance de le prouver.
Chez le Thunder d'Adirondack dans l'ECHL, Parent a d'abord récolté un peu plus d'un point par match, inscrivant 23 buts et 28 passes à sa fiche en 50 rencontres. Un rendement qui lui a valu un bref rappel d'une semaine chez les Comets en janvier, puis une fin de calendrier dans la Ligue américaine.
En 14 prestations dans l'antichambre de la LNH, le Lavallois s'est d'abord acclimaté au niveau de jeu, récoltant au passage trois buts et trois passes, avant de briller en séries avec trois buts et une passe en cinq départs.
« À ma rencontre de fin d'année, on m'avait dit qu'on me voulait dans le top-6 [la saison suivante], parmi les meilleurs de l'équipe. »
C'est ce qu'il est aujourd'hui. Employé régulièrement sur les deux premiers trios des Comets, Parent est non seulement le meilleur pointeur de son club avec neuf buts et 28 points en 36 matchs (à égalité avec Graeme Clarke), il se classe également parmi l'élite du circuit chez les recrues. Huitième pour les points, il occupe le troisième rang pour les mentions d'aide avec 19, derrière Logan Stankoven (28) des Stars du Texas et Brandt Clarke (25) du Reign d'Ontario.
« Je suis arrivé au camp pas mal en confiance. C'est ça qui a fait une différence dès le début de l'année. Dans une rencontre avec le coach au début de l'année, il m'a donné le feu vert pour faire des jeux afin de jouer avec confiance sans avoir peur de commettre des erreurs. »
Xavier Parent
Visiblement, les Devils croient donc au potentiel de Parent, un talentueux attaquant de petite stature dont le stage junior a été marqué par la malchance avant son éclosion à l'âge de 20 ans.
À sa première année d'admissibilité au repêchage de la LNH en 2019-2020, Parent n'a joué que 25 matchs avec le Phoenix, une blessure au dos le privant d'une grande partie de sa saison. Puis, l'année suivante, c'est la pandémie de COVID-19 qui est venue contrecarrer ses plans. Vingt-quatre matchs pour séduire un club de la LNH, c'est bien peu.
« Je me faisais souvent dire que quand tu n'as pas été repêché, il te faut deux bonnes saisons à 19 et 20 ans pour signer chez les professionnels après. Je me suis alors dit que je devais avoir la meilleure saison possible et finalement j'ai eu ce que je voulais. »
Premier contrat en poche, Parent en veut maintenant un autre. Avec les Devils si possible.
« C'est sûr que j'y pense. Mon but quand je m'entraînais cet été c'était de signer avec les Devils avant la fin de la saison ou après. Il n'y a pas de presse. C'est l'équipe qui m'a donné ma première chance, alors s'ils me mettent une offre sur la table à la fin de la saison, c'est sûr que ça va être avec eux que je vais vouloir continuer. Je sais qu'ils m'aiment bien et j'adore l'organisation. »
Ce serait alors l'heure d'élaborer un nouveau plan. Plus ambitieux celui-là.
« Mon but ce n'est pas d'être dans la Ligue américaine, c'est de jouer un jour dans la Ligue nationale. »