Maxim Lapierre est heureux de jouer en Suisse, où on lui confie un rôle très différent
Hockey mercredi, 17 févr. 2016. 16:05 jeudi, 12 déc. 2024. 22:50MONTRÉAL – Après un profitable détour par la Suède, Maxim Lapierre est arrivé à destination du volet européen de sa carrière de hockeyeur et il peut bien s’en réjouir.
Certes, Lapierre a dû se tourner vers la traversée de l’Atlantique un peu plus rapidement que prévu alors que les portes des équipes de la LNH se refermaient devant lui. Par contre, il se retrouve aujourd’hui dans la ville enchanteresse de Lugano où il savoure la vie avec sa conjointe et leurs deux filles de 23 mois et 3 semaines.
Dès qu’il a choisi de se tourner vers l’aventure du Vieux Continent, l’athlète de 30 ans désirait déposer sa poche d’équipement de hockey en Suisse. Il est parvenu à son but quand il a été transféré, en janvier, de l’équipe de MODO à celle du HC Lugano dans un geste qui en a surpris plus d’un.
« C’était le plan que j’avais en tête. Je ne connaissais pas la réalité de l’Europe avant de quitter donc je voulais aller avec une équipe avec laquelle j’aurais beaucoup de temps de glace sur la grande patinoire et avec laquelle je pourrais me familiariser avec le style différent », a confié Lapierre en entrevue au RDS.ca.
« Les Sedin (Daniel et Henrik) et Alexander Steen m’avaient parlé de MODO en me disant que c’était une bonne destination pour commencer en Suède. »
À la suite de résultats convaincants sur les patinoires suédoises, son nom a circulé favorablement en Europe comme il l’avait souhaité.
« Je savais que je voulais aller en Suisse et que j’allais regarder cette option dès que je recevrais de l’intérêt. C’est difficile de rentrer en Suisse avec une limite de quatre ‘importés’ par équipe. On m’a fait quatre offres pour y venir et j’ai choisi Lugano », a expliqué le droitier qui n’a pas tardé à passer à la prochaine étape de son projet.
Même s’il ne connaissait aucun joueur au sein de sa nouvelle organisation, Lapierre s’était informé de contexte dans lequel il plongerait et il semble emballé par son choix.
« Ça se déroule très bien, mais disons qu’on a été en pause assez souvent depuis que je suis arrivé. On a joué seulement trois matchs et j’ai obtenu trois points. C’est une superbe ville à 45 minutes de Milan, la température est merveilleuse, on est vraiment content d’être ici », a-t-il exprimé à propos de l’équipe qui mise sur le frère de Roberto Luongo, Léo, pour encadrer les gardiens.
Le Québécois et ses coéquipiers reprendront le collier vendredi soir contre Ambri Piotta à la suite d’une trêve de 11 jours.
De la petite peste au rôle offensif
L’habile patineur trépigne d’impatience à l’idée de poursuivre le calendrier de la saison régulière surtout qu’il a l’impression d’avoir rajeuni de plus de 10 ans depuis son départ en Europe en vertu de son rôle totalement différent.
« On parle de passer du quatrième trio à bloquer des lancers et frapper des adversaires pour évoluer sur le premier ou le deuxième trio pendant 20 minutes par match et l’équipe dépend de tes performances offensives. Disons que ce n’est pas le hockey que j’étais habitué de jouer depuis plusieurs années. C’est le fun de revenir dans le passé un peu comme à mon époque dans le junior et le Midget AAA », a décrit Lapierre avec plaisir.
Déjà enthousiaste de nature, le choix de deuxième ronde du Canadien en 2003 apprécie les avantages d’évoluer dans ce petit coin de paradis suisse.
« Sans dire que tu reprends le goût de jouer parce que j’ai toujours aimé mon rôle dans la LNH, c’est plaisant de revivre le hockey de notre enfance. En même temps que ce soit mon gagne-pain, on peut visiter des villes en Europe, c’est merveilleux pour ma famille et moi », a soulevé l’ancien attaquant du CH, des Ducks, des Canucks, des Blues et des Penguins.
À l’entendre parler, Lapierre a renoncé à un retour dans la LNH où il a disputé 614 parties régulières amassant 139 points au passage. En aboutissant à Lugano, il n’est pas trop dépaysé puisque le hockey occupe une place importante dans le cœur des gens à cet endroit.
« Ça fait depuis 1940 qu’il y a une équipe ici donc il y a une certaine tradition et les gens sont vraiment fanatiques. C’est comme un mini Montréal, si on peut dire, alors que les gens te reconnaissent partout où tu vas. Ils te le disent quand l’équipe ne gagne pas et ils en font autant quand ils sont fiers de toi, il n’y a pas de gêne là-dessus », a fait savoir celui qui n’est pas étouffé par la timidité.
Devenu père d’une deuxième fille il y a seulement trois semaines, Lapierre adore son expérience – même s’il passe beaucoup de temps à changer des couches et peu de temps à dormir – au point de vouloir demeurer en Suisse pendant quelques années.
« Mon but est vraiment de jouer dans cette ligue pendant trois, quatre ou cinq ans selon la façon dont je me sentirai physiquement. Après, je voudrais rentrer à Montréal pour de nouveaux projets », a commenté le patineur qui a porté les couleurs du Rocket de Montréal et l’Île-du-Prince-Édouard dans la LHJMQ.
Lapierre n’a pas dicté les conditions de sa sortie de la LNH, mais il a certainement bien joué ses pions pour la suite des choses en Europe.
« Mon but était d’aller jouer en Suisse, mais j’ai pris ma décision en septembre et il n’y avait plus de place. C’était important que je ne rate pas ma rentrée en Europe et le fait d’aller en Suède au départ a vraiment porté fruits », a conclu Lapierre qui profite du moment.