SHERBROOKE – Puisque son père a accroché ses patins en 2002, Samuel Poulin ne peut pas se tourner vers YouTube pour visionner les plus beaux moments de son père, Patrick, dans la LNH. Mais on peut lui confirmer qu’il provient du même moule.

 

Le résultat n’est pas identique sur la patinoire, mais l’espoir du Phoenix de Sherbrooke ressemble tout de même à son paternel qui a évolué pour les Whalers de Hartford, les Blackhawks de Chicago, le Lightning de Tampa Bay et le Canadien.

 

« Il me ressemble un peu, mais Samuel est probablement plus physique et plus intense alors que j’essayais d’être un peu plus offensif. Je dirais qu’il est plus complet au même âge. J’ai fait partie de ses entraîneurs quand il était plus jeune et j’insistais aussi sur le côté défensif. Je le vois dans son jeu, il est responsable et soucieux de bien faire défensivement », a comparé Patrick Poulin en entrevue au RDS.ca.

 

Les entraîneurs de Samuel peuvent se frotter les mains, ils ont visiblement accompli du bon travail avec lui. Mardi soir, même si la sélection de la LHJMQ n’a pas connu une soirée très impressionnante, il s’est démarqué parmi les attaquants.

 

« J’ai aimé son match, il a joué son style de jeu, c’est un attaquant qui est très fort en échec-avant et il a été en mesure d’exposer ce côté de sa game, il était physique et souvent autour de la rondelle. On l’a remarqué lors de la plupart de ses présences », a noté Patrick.

 

Ce son de cloche a été confirmé par les deux dépisteurs sondés par le RDS.ca.   

 

« Il a été l’un des joueurs les plus visibles pour la LHJMQ. Il est fort physiquement et il a bien utilisé cette plate-forme dans ce match », a constaté une source de l’Association ouest.

 

« Je l’ai aimé, c’est bien de voir les jeunes dans un autre contexte pour observer leur réaction. Veux, veux pas, ils ont une certaine pression sur leurs épaules. Je pense que Samuel démontre qu’il cadre très bien dans le portrait pour la sélection d’Équipe Canada Junior. Il est intense et il provoque des choses », a ajouté un recruteur de l’Est.

 

Son entraîneur-chef avec le Phoenix, Stéphane Julien, croit que ces deux rencontres de la Série Canada-Russie – la deuxième a eu lieu jeudi à Drummondville – pourraient avoir un impact positif sur sa production.   

 

« Ça pourrait l’aider à repartir la machine. D’ailleurs, je pense que ça peut l’aider de jouer avec de meilleurs joueurs et je ne dis pas ça pour manquer de respect à mes autres joueurs du Phoenix évidemment », a noté Julien sur l’auteur de 16 points (neuf buts et sept aides en 21 matchs).

 

Samuel PoulinOn fait allusion à cette possibilité puisque Poulin ne récolte pas autant de points dernièrement (aucun but et quatre mentions d’aide depuis sept parties).

 

« Même quand il ne produit pas, il affiche une efficacité sur la patinoire avec son énergie et son côté compétitif. Sa grosse force, c’est qu’il se présente tous les matchs. J’ai dû le voir cinq ou six fois cette année et je ne peux pas dire que j’ai dû le chercher pour un seul match », a relevé le dépisteur de l’Est.

 

« Je suis assez content de mon début de saison, mais je crois que je pourrais contribuer encore plus. Je dois encore améliorer des choses dans mon jeu pour être plus dominant », a admis Poulin, un patineur de six pieds un pouce et 206 livres.

 

« Sa production a ralenti depuis quelques matchs, mais je ne suis pas déçu de sa façon de jouer. C’est tellement un professionnel. Il pourrait faire la baboune parce qu’il marque moins, mais il sourit tous les jours, c’est le gars le plus en forme dans l’équipe et il se nourrit bien. C’est clair qu’il y a un lien avec le côté familial », a déterminé son entraîneur.

 

Un choix de première ronde comme son père ?
 

Avant d’atteindre la trentaine, après 634 parties dans la LNH, Patrick Poulin a opté pour la retraite. Entrepreneur dans l’âme, il a œuvré dans quelques domaines et il s’est impliqué auprès de ses deux fils et de sa fille.

 

D’ailleurs, Poulin a disputé son année recrue dans la LHJMQ avec son frère Nicolas au sein du Phoenix. Il n’oubliera pas de sitôt cette chance d’avoir pu jouer avec celui qui est son aîné de trois ans et demi.

 

Cette année, alors que le repêchage approche à grands pas, l’expérience du père vaut son pesant d’or. Patrick Poulin

 

« C’est sûr qu’on y pense un peu tout le temps parce que c’est quelque chose de très excitant, mais il faut se concentrer sur le présent. Il m’a toujours dit de travailler fort, de donner mon max même quand ça va moins bien. Après un mauvais match, il n’est pas le genre à me dire que j’ai été pourri, il va trouver les bonnes choses à me dire », a confié Samuel dont le visage ressemble beaucoup à celui de son père.

 

« C’est sûr que le repêchage, c’est gros et c’est plus médiatisé que par le passé. Il le sait, mais il se concentre plus sur les détails de son jeu. J’essaie de lui inculquer le travail sur la glace et à l’extérieur. J’ai découvert cet aspect plus vers le milieu de ma carrière parce que l’entraînement n’était pas aussi développé avant », a témoigné le paternel qui a été repêché au neuvième rang par les Whalers en 1991.  

 

La maturité physique de Poulin ne fait aucun doute. Cet atout devrait plaire aux équipes de la LNH, mais il ne possède pas les habiletés offensives pouvant le classer dans le top-10 du repêchage. Ce n’est pas lui qui va déculotter quelques joueurs pour enfiler l’aiguille.

 

« Tous les joueurs de talent veulent accumuler des points, mais c’est vraiment un gars d’équipe. Il est prêt à se sacrifier en faisant un travail autant défensif qu’offensif », a conclu son père de celui dont le nom apparaît au 23e rang sur la dernière liste publiée par Craig Button de TSN.