Joshua Roy « a surpris tout le monde » au Mondial junior, dit son entraîneur Stéphane Julien
MONTRÉAL – Le rendement de Joshua Roy en infériorité numérique a été si étonnant au Championnat mondial junior que son entraîneur, Stéphane Julien, admet que ses confrères ont pris un malin plaisir à le taquiner.
Julien, comme tous ses autres entraîneurs, avait surtout l'habitude de miser sur l'énorme talent offensif de Roy, cet attaquant repêché en cinquième ronde par le Canadien en 2021.
« Il a surpris tout le monde, moi le premier. Je me suis fait écoeurer pas mal en me faisant demander pourquoi je ne l'utilisais pas en désavantage numérique », a raconté Julien avec le sourire.
« Mais en même temps, ça ne m'étonne pas trop parce que son sens du hockey est vraiment plus élevé que tout le monde. Ça démontre aussi ses capacités et sa force physique. Il a prouvé qu'il peut jouer dans toutes les situations et ça va être bon pour lui », a ajouté l'entraîneur du Phoenix de Sherbrooke qui était l'un des adjoints à Dennis Williams lors du tournoi des Fêtes.
Avec sa médaille d'or au cou, Roy sonnait toujours aussi humble que par le passé. Mais il reconnaît que cette expérience enrichissante avec la formation canadienne sera précieuse pour gravir les prochains échelons.
« Ça s'est bien passé, je sors de là très confiant. Par rapport à mon jeu défensif aussi », a confié Roy qui savait mieux que quiconque qu'il devait devenir un joueur plus complet.
« Si tu regardes mon jeu du début d'année comparativement à maintenant, c'est beaucoup mieux. J'ai encore bien du travail à accomplir, mais ça avance dans la bonne direction », a enchaîné l'auteur de la passe déterminante sur le but confirmant le titre du Canada.
Pour un joueur intelligent comme Roy, ça valait justement de l'or de côtoyer un phénomène comme Connor Bedard.
« Bien sûr, tout le monde le veut avec le Canadien, c'est vraiment impressionnant de voir ce qu'il fait. Il est très humble. Plusieurs personnes disent qu'il a l'air arrogant sur la glace (dans sa façon de jouer), mais ce n'est vraiment pas le cas », a précisé Roy.
Au passage, l'attaquant gaucher a raconté que Shane Wright, Dylan Guenther et Brandt Clarke ont exercé un leadership inspirant durant l'événement. Il prévoit d'ailleurs retenir quelques éléments de leur approche pour les transmettre à ses coéquipiers du Phoenix.
En l'encadrant de près à Sherbrooke, Julien a été l'un des architectes de la belle évolution de Roy. Sa manière de se comporter lors de cette compétition d'envergure le fait entrevoir la suite de sa carrière avec un grand optimisme.
« Il a surtout coché la case de la constance. De jouer avec autant de pression au CMJ, quand des millions de personnes regardent, et je ne l'ai jamais senti stressé. Il a été en mesure de jouer du grand calibre. Quand tu regardes ce que ça prend pour jouer à Montréal, ça en dit beaucoup sur ses capacités à gérer ça. Il a démontré qu'il est capable de jouer à un autre niveau prochainement », a soutenu Julien.
À quelques mètres de lui, Roy ne se faisait pas prier pour remercier son entraîneur. Mais ce dernier a tenu à vanter son sérieux afin d'adopter le plan établi.
« Dans les entraînements, c'est le joueur qui a plus évolué. Quand on faisait du patin, il était dans les derniers et il finit premier maintenant », a-t-il ajouté en guise d'exemple.
La suite s'annonce très intrigante pour Roy et Julien demeure persuadé qu'il peut ajouter une autre coche à son arsenal physique grâce à la saison morte après cette saison des plus occupées.
« Au niveau physique, il peut encore gravir un échelon et il a beaucoup amélioré son intensité, ce qu'il doit conserver. Mais il prouve déjà physiquement que ce n'est pas un gars que tu mets sur le cul facilement. Il est sur la bonne voie », a résumé Julien.
Son influence se fera sentir à Sherbrooke alors que le Phoenix aspire aux grands honneurs. La compétition s'annonce toutefois très féroce puisque plusieurs organisations ont enfoncé la pédale au fond. Faudra voir si Roy pourra terminer son année sur une autre note magique.