BOISBRIAND – Une bataille de poids lourds. Voilà comment Jim Hulton, au terme du match no 5 vendredi, décrivait la série opposant ses Islanders de Charlottetown à l’Armada de Blainville-Boisbriand. Deux jours plus tard, son club provoquait un round ultime.

Il n’aura pas été de longue durée. L’Armada a sorti sa grosse combinaison.

Alexandre Alain et Alex Barré-Boulet ont respectivement amassé 5 et 4 points chacun pour envoyer le club de l’Île-du-Prince-Édouard aux pays des rêves et ainsi propulser l’Armada en finale de la coupe du Président pour une deuxième année de suite grâce à une victoire de 6-1, mardi soir, à Boisbriand.

La troupe de Joël Bouchard a maintenant rendez-vous avec le Titan d’Acadie-Bathurst, qui fait le plein d’énergie depuis le 25 avril dernier. La série s’amorcera vendredi, au Centre d’Excellence Sports Rousseau.

« Je disais aux gars de rester [fidèles] au plan, qu’à un moment donné ça craquerait. C’est ce qui est arrivé ce soir, mais ç’a quand même pris sept matchs », a signalé Bouchard au terme de la rencontre.

Les Islanders, cette équipe qui avait amorcé la campagne avec un dossier de 1-6-1, cette équipe qui ne devait pas participer aux séries, cette équipe qui devait fermer la marche au terme du calendrier régulier, a finalement été à court de miracles.

« Pousser la tête de série no 1 à sept matchs, c’est quelque chose dont nous pourrons être fiers, mais quand on passe si près, évidemment, c’est décevant », a quant à lui analysé le pilote de l’équipe cendrillon de la saison 2017-2018, Jim Hulton.

Au tapis

L’Armada, qui avait loupé l’occasion d’en finir avec les Islanders deux jours plus tôt en s’inclinant en prolongation, a vite fait d’envoyer son rival au tapis.

« On savait qu’il fallait rebondir fort. On n’était pas satisfait de notre performance à Charlottetown (revers en prolongation). On a mené la charge. On s’en était parlé avant la game, on était prêt », a indiqué Barré-Boulet, auteur d’un but et trois mentions d’aide.

Le défenseur Samuel Bolduc a ouvert le score à l’aide d’un lancer des poignets du point d’appui qui a échappé au gardien Matthew Welsh, jusque-là sans reproche depuis le début de cette série demi-finale.

« Pour être honnête, dès la cinquième minute de jeu, je me demandais si on allait avoir assez de jambes pour tenir le coup », a admis Hulton.

À peine 39 secondes plus tard, alors que l’Armada évoluait pourtant à court d’un homme, Boulet a d’abord pris de vitesse le défenseur Hunter Drew à la ligne bleue de l’Armada pour ensuite filer et mener un deux contre un avec Alain, à qui il a aussitôt refilé le disque. L’espoir enrôlé il y a une semaine par le Canadien de Montréal a alors immédiatement testé l’armure de Welsh à son tour, permettant à Barré-Boulet de sauter sur le retour et de l’enfoncer dans le filet.

Puis, le coup fatal.

Invité à déployer son jeu de puissance dès les premiers instants du deuxième vingt, l’Armada a capitalisé avec à peine 38 secondes d’écoulées à l’engagement lorsqu’Alain, du cercle de mise en jeu, a trompé Welsh d’un lancer frappé parfait dans la lucarne. C’était le premier des cinq buts que l’Armada allait inscrire au cours de la période.

Devant Marc Bergevin

Soixante-trois secondes plus tard, Alain est revenu à la charge en poussant dans la cage de Welsh une rondelle qui virevoltait sur la ligne rouge.

Les Islanders ont bien touché la cible quelques instants plus tard, gracieuseté de Liam Peyton, mais Alain s’est empressé de contre-attaquer, complétant son tour du chapeau en avantage numérique à l’aide d’un but en tout point identique à son premier. Tout cela sous le regard du directeur général du Tricolore Marc Bergevin, qui a assisté à la rencontre en compagnie de son adjoint Trevor Timmins.

« Je ne savais pas qu’ils étaient là, a confié celui qui n’avait jamais osé rêver d’une contribution offensive de 3 buts et 2 passes dans un match no 7.

« C’est sûr que c’est satisfaisant, mais c’est une victoire d’équipe, a-t-il noté en bon capitaine. Le jeu de puissance a beaucoup contribué aujourd’hui. Notre but ce n’était pas nécessairement de scorer, mais de donner du momentum à l’équipe. C’est ce qu’on a réussi à faire. »

« Nos joueurs [d’impact] ont joué à la hauteur de leur potentiel pour une première fois dans cette série, a évalué Bouchard, avant de se raviser et d’ajouter à son affirmation la performance de ceux-ci lors du match no 5. Je trouvais qu’on jouait B+ en ce qui a trait à notre calibre de jeu tout au long de la série. Au match 5, c’était peut-être un A, et ce soir, un A+. »

Drake Batherson, le troisième membre du premier trio de l’Armada, a complété le pointage sur l’attaque massive avec moins de cinq minutes à faire à la deuxième période en mettant la touche finale à un deux contre un amorcé par Joël Teasdale.

Les Islanders étaient de retour sur le canevas. Et ils n’allaient pas se relever.