Les Coyotes de l'Arizona ont suivi de près la remise en forme de Maveric Lamoureux
DRUMMONDVILLE – Cet automne, les Coyotes de l'Arizona ont pratiquement érigé un campement à Drummondville pour s'assurer que la remise en forme de Maveric Lamoureux se déroule bien.
On exagère un peu, mais c'est intéressant et rassurant de voir à quel point les Coyotes ont été impliqués dans ce processus qui peut devenir démoralisant.
Après le stress de son année de repêchage, Lamoureux aurait souhaité une saison à la fois amusante et enrichissante. Mais il ne pouvait point éviter une opération à une épaule qui a repoussé son premier match à la mi-décembre.
Pour un gentil géant qui a de la misère à tenir en place, ce scénario n'avait rien de facile.
« C'était long ... et la première fois que je vivais ça. Je n'ai pas adoré cette expérience, mais c'est un processus et j'ai grandi à travers ça. C'est possible que ça m'arrive de nouveau durant ma carrière donc je saurai comment composer avec cette réalité », finit par relativiser Lamoureux.
Cette réalité, ce n'est pas uniquement la gestion de l'attente et du surplus d'adrénaline. C'est également le suivi d'un programme détaillé de remise en forme qui a mené au passage de plusieurs représentants des Coyotes dans cette contrée québécoise.
Déjà qu'il avait passé du temps en Arizona à la suite de son opération, Lamoureux a reçu la visite de trois délégués des Coyotes : Kurtis Foster, entraîneur du développement des défenseurs, Lars Hepso, entraîneur axé sur le patinage, et Mark Packwood, le coordonnateur des programmes de remise en forme.
S'il ne fallait pas brûler d'étapes pour que son épaule guérisse bien, l'occasion était belle pour maximiser le temps de développement avec celui que les Coyotes ont repêché au 29e rang l'été dernier.
Plusieurs éléments ont été passés au peigne fin comme des détails dans son patinage, sa posture, ses touches de rondelle et son répertoire pour que ses tirs se rendent au filet.
« On a voulu utiliser de manière intelligente le temps qui était à notre disposition. On pouvait aborder des aspects qu'il peut améliorer dans son jeu pour s'implanter éventuellement dans la LNH. À titre d'exemple, il a maintenant une routine d'exercices de patin qu'il répète aux pratiques. On a utilisé une approche collaboratrice pour l'aider de notre mieux à bien se sentir tout en respectant le travail des entraîneurs des Voltigeurs », a exposé au RDS.ca, Lee Stempniak, le directeur du développement des joueurs chez les Coyotes.
Lamoureux avait beau se démener pour revenir en force, c'est devenu pénible au niveau collectif puisque les Voltigeurs ont éprouvé toutes de sortes d'ennuis pendant son absence si bien que l'entraîneur Steve Hartley a été démis de ses fonctions.
« Je voulais aider, mais je ne pouvais rien faire. Je pouvais juste passer du temps avec les gars autour des heures de pratique et à l'école », a-t-il noté.
Du côté positif, Lamoureux a pu traverser cette épreuve mentale avec son coéquipier Justin Côté qui a également été opéré à une épaule avant la saison. Les deux copains, au physique opposé, ont multiplié les heures pour retrouver graduellement leurs atouts.
N'empêche que, pour son retour, le piège était gros. Lamoureux n'a pas été en mesure de l'éviter et on ne peut pas trop le blâmer car les intentions étaient les bonnes.
Maveric Lamoureux« Il a voulu faire la différence rapidement, mais ça ne fonctionne pas comme ça malheureusement. Il devenait frustré donc on a travaillé là-dessus, sur sa discipline. Mais c'est un kid qui veut apprendre, il est très réceptif et les Coyotes ont beaucoup été présents ici », a décrit l'entraîneur-chef Éric Bélanger.
« Quand il est revenu, je pense qu'il a eu à composer avec beaucoup d'informations. L'idée était donc de le calmer et le ramener vers la base. Maintenant, il joue du bon hockey pour nous », a-t-il enchaîné.
Stempniak et les Coyotes sont arrivés au même constat.
« Je l'ai vécu quand je jouais, j'étais revenu en janvier et c'est loin d'être évident. Tu débordes d'adrénaline et tu veux être une valeur ajoutée. Mav s'est sûrement aussi imposé un peu de pression, il est une partie importante de cette équipe. Il a réussi à s'ajuster graduellement et on est heureux de sa manière de jouer », a cerné celui qui a disputé 911 matchs dans la LNH.
Pas la priorité de développer l'attaque
Sans que ce soit la priorité, Bélanger considère que Lamoureux peut contribuer davantage offensivement et il entamera les séries, contre les Tigres de Victoriaville, sur la première vague du jeu de puissance.
« On n'insiste pas beaucoup sur le volet offensif présentement. On veut d'abord qu'il défende de manière solide et robuste, qu'il utilise sa portée et qu'il déplace bien la rondelle ensuite. À partir de là, le volet offensif viendra naturellement dont en passant plus de temps en zone offensive », a précisé Stempniak.
« Il a beaucoup travaillé avec Kurtis sur ses lancers de la pointe pour développer ses mouvements latéraux afin de trouver des brèches pour que la rondelle se rende au filet. C'est si difficile à faire maintenant, tu ne peux plus t'élancer avec un grand élan comme avant », a-t-il ajouté.
Si la production offensive ne repose pas sur les épaules de Lamoureux, elle doit notamment passer par le bâton de Tyler Peddle qui a composé avec un creux offensif d'un seul but en 22 matchs de la fin décembre à la fin février.
Quand il s'agit de ton année de repêchage, ce n'est pas le déroulement désiré. Ainsi, Bélanger, Lamoureux et d'autres vétérans l'ont supporté pendant cette disette.
« Je l'ai vécu l'an passé. C'est certain que ça n'a pas été facile pour lui, il a surmonté des épreuves. Il avait perdu sa confiance offensive, mais elle est revenue », a indiqué Lamoureux.
Si jamais les Coyotes repêchaient Peddle cet été, on saura où ils ont pu observer son jeu et ses habitudes de travail.