Une belle occasion pour les Mooseheads de Halifax contre le Phoenix de Sherbrooke

MONTRÉAL – Sous-estimés et négligés. Même en misant sur les trois meilleurs pointeurs de la LHJMQ et en ayant conclu le calendrier au deuxième rang du classement, ce fut la trame narrative des Mooseheads de Halifax cette saison. Et ils ne peuvent pas s'en défaire à l'approche de la série contre le Phoenix de Sherbrooke. 

« Ça dépend à qui tu parles », répond en souriant, Sylvain Favreau, l'entraîneur-chef, qui est habitué à ce refrain. 

« Je pense qu'on a été sous-estimés pendant presque toute la saison, et surtout au Québec, avec une soi-disant division des Maritimes plus faible. Je dois avouer qu'après la date butoir des échanges, notre division était plus faible. Mais on s'est bien défendus contre les équipes du Québec toute la saison », a-t-il ajouté. 

« C'est devenu un peu lourd d'entendre ça, mais ce sera surtout deux bonnes équipes qui vont s'affronter », a admis Favreau alors que la série écrira son histoire à partir de samedi soir. 

La seule manière logique de réagir consiste à s'inspirer de cette perception lassante. 

« On voit ça comme une motivation. Toute l'année, que ce soit dans les médias ou via les autres équipes, on s'est fait sous-estimer. Mais on a prouvé notre point. Quand on a joué contre les équipes du Québec, on les a battues », a exposé l'attaquant Zachary L'Heureux sans en beurrer trop épais. 

Car oui, Halifax a présenté un dossier de 16-4-4 contre les équipes du Québec cette saison. Contre les trois autres puissances de la LHJMQ, Québec, Sherbrooke et Gatineau, les Mooseheads ont respectivement affiché un dossier de 1-0-1, 1-1 et 1-0-1 pour huit points sur une possibilité de 12. 

« C'est le moment d'être à la hauteur, on a une belle chance de le prouver à tout le monde, a renchéri Alexandre Doucet. C'est sûr que ce ne sera pas facile, ils sont bâtis pour les séries, mais on est capable de les battre. »

Quand on arrive au carré d'as, ça se corse davantage dans les séries de la LHJMQ. Ça promet puisque les quatre meilleures formations y ont accédé pour la première fois depuis 2010. Lors des deux rondes précédentes, Halifax et Gatineau sont les seules des quatre équipes à avoir échappé un match. 

« On a vécu un peu d'adversité dans les deux premières rondes et on a bien répondu à chaque situation. Je ne suis pas inquiet par rapport à ce qu'ils vont nous présenter, on va être prêts », a assuré L'Heureux. 

« Il y a une certaine appréhension positive. Contre Moncton, on a eu un faux-départ au premier match et c'était un peu relié à nos huit jours de congé avant d'entamer la série. On a tiré certaines leçons. Là, on sait qu'on passe à un autre niveau et que ce sera un gros défi », a jugé Favreau qui considère que son équipe joue mieux sans la rondelle depuis quelques mois. 

Le rôle crucial des Doucet, L'Heureux et cie

Si Jordan Dumais (140 points), Josh Lawrence (119 points) et Doucet (115 points) ont accaparé le sommet des pointeurs cette saison, il faudra également que les Mooseheads puissent faire dérailler la machine offensive du Phoenix pour l'emporter. 

En quatre petits matchs contre Drummondville au tour précédent, le Phoenix a marqué 24 buts, mais les Mooseheads croient disposer des ressources nécessaires. 

« Des joueurs comme moi-même et certains de mes coéquipiers, on peut jouer de manière un peu robuste et jouer dans leur tête. On va devoir le faire tout au long de la série, 60 minutes par match », a cerné L'Heureux. 

Son entraîneur a résumé l'influence de L'Heureux, qui tombe parfois dans l'indiscipline, avec limpidité. 

« Quand il est sur la glace, ça va bien pour lui. Surtout dans la série contre Moncton, il a eu un gros impact. Il a été exceptionnel sans la rondelle pour le deuxième effort, des lancers bloqués et son jeu physique. Ça lui a donné des chances offensivement et ça s'est bien passé. Il a beaucoup appris de ses erreurs », a exposé Favreau. 

Quant à Doucet, il a été une superbe acquisition pour les Mooseheads et il devra poursuivre dans ce sens contre Sherbrooke. 

Alexandre Doucet« C'est tellement un bon meneur, il est très mature. Son niveau de compétition est incroyable, il l'a démontré toute l'année et en séries. Je m'attends à rien de moins », a vanté Favreau. 

Après une moitié de saison explosive avec les Foreurs, Doucet n'a pas ralenti la cadence à Halifax. Ses prestations et sa récolte de 58 buts et 57 aides l'ont aidé à obtenir son premier contrat professionnel, avec les Red Wings de Detroit. 

Cette année déjà très plaisante lui réservait une belle surprise avec ce duel contre le Phoenix alors qu'il est originaire de Sherbrooke. 

« C'est vraiment spécial, c'est une équipe que j'encourageais quand j'étais jeune, j'allais les voir plusieurs fois par année grâce à un ami qui était le fils de l'un des entraîneurs », a expliqué Doucet. 

L'attaquant comprend son rôle et il ne demanderait pas mieux que d'éliminer l'équipe de son coin surtout après la défaite, il y a deux ans, en finale de la LHJMQ, contre les Tigres de Victoriaville. 

« Je suis l'un des trois joueurs de 20 ans dans l'équipe et j'ai vécu la déception avec les Foreurs. J'ai beaucoup appris dans ça et il faut juste que j'aide l'équipe en jouant comme j'en suis capable », a conclu Doucet.