Marquer son territoire
LHJMQ lundi, 8 sept. 2014. 08:44 samedi, 23 nov. 2024. 08:04MONTRÉAL – « L’an passé c’est l’an passé, cette année on recommence à zéro. »
Bruce Richardson a beau succéder à son patron, cela ne l’empêchera pas de faire ses griffes derrière le banc des Tigres de Victoriaville et de marquer son territoire.
Embauché en mai dernier, soit près de deux mois après le congédiement de Yanick Jean, le nouvel entraîneur-chef a vite fait de se retrouver dans une situation aussi inattendue que particulière.
Deux mois plus tard, son prédécesseur était devenu son patron.
Jean était de retour au sein de l’organisation, cette fois comme directeur général. Il héritait alors du poste laissé vacant à la suite du départ de Jérôme Mésonéro, recruté par l’Avalanche du Colorado à titre de recruteur.
« Je ne sais pas quelle était la philosophie de l’équipe dans le passé, mais j’ai la mienne et c’est cette identité que je tâcherai de donner à cette équipe », note Richardson, tout en soulignant au passage le support et le savoir offert par Jean et le reste du personnel hockey des Tigres .
Faisant le saut des rangs midget AAA, où il a mené les Grenadiers de Châteauguay à la finale de la Coupe Telus (championnat national) et raflé le titre d’entraîneur de l’année, Richardson aura en effet besoin de tout le soutien disponible.
« Je suis bien entouré, ce qui rend la transition plus facile, mais le hockey reste le hockey. Dans le midget AAA, le but des jeunes est de percer dans la LHJMQ. Dans la LHJMQ, c’est d’atteindre la LNH. Le but reste le même, ils ont tous un rêve. »
Un changement de garde
Si Richardson et sa troupe ne manquent pas d’ambition, il serait toutefois osé de fantasmer maintenant à un championnat. Jonathan Diaby, Jean-François Plante, Carl-Antoine Delisle, Petr Sidlik et Philippe Hudon dorénavant loin de Victoriaville, c’est un changement de garde qui s’opère au sein de l’effectif.
« C’est sûr qu’on est un peu jeune. Plusieurs de nos gars de l’an passé ont quitté. On est en reconstruction », concède l’attaquant Yan-Pavel Laplante, l’un des trois joueurs de la nouvelle mouture des Tigres repêchés par une équipe de la LNH.
« Il y a des choses que l’on veut améliorer, mais il est encore trop tôt pour savoir si on est en milieu de cycle. Après 10 matchs, je serai peut-être plus en mesure d’affirmer qu’on est en début ou en fin de cycle », estime Richardson.
Ce que le pilote sait par contre, c’est ce qu’il exigera de ses protégés.
« J’aime une équipe à la fois rapide et hargneuse. Je suis un gars énergique, passionné et émotif. J’exige la même chose de mes joueurs », martèle Richardson.
Une dose de réalisme
Évoluant dans une division qui comprend notamment l’Océanic de Rimouski et les Remparts de Québec, les hôtes du prochain tournoi de la Coupe Memorial, les Tigres auront justement intérêt à être combatifs.
« On va jouer contre eux six fois, tout comme l’Océanic d’ailleurs. Ce sont déjà 12 matchs sur 66 qui s’annoncent des plus exigeants. C’est sans compter Sherbrooke, qui s’est beaucoup amélioré, tout comme Shawinigan et Chicoutimi. Les gars devront hausser leur niveau d’intensité s’ils veulent rivaliser avec ces équipes-là », insiste le pilote recrue.
« Il faut être réaliste, et toute l’organisation en est consciente, ça va être difficile parce qu’on a une équipe jeune », répète Laplante.
Les Tigres sont peut-être plus inexpérimentés que leurs rivaux directs, ils ne manquent toutefois pas de talent. À Laplante en attaque, s’ajoutent les vétérans Angelo Miceli, Tommy Veilleux et Carl Marois, de même que les prometteurs Samuel Blais et Gabriel Gagné.
La brigade défensive risque quant à elle de s’en remettre aux Julien Leduc et Cameron Yarwood, deux joueurs de 20 ans, ainsi que Tristan Pomerleau et Anthony Beaulieu.
Devant le filet, le poste de gardien no 1 appartient à Brandon Whitney. Ce dernier quittera sous peu pour le camp d’entraînement du Wild du Minnesota en quête d’un contrat professionnel. S’il échoue, son retour à Victoriaville forcera Jean à transiger puisqu’il se retrouvera avec quatre joueurs de 20 ans au sein de son alignement (Whitney, Miceli, Leduc et Yarwood).
Mais avant de songer à cette éventualité, les Tigres s’attaqueront au premier d’une série de défis relevés, leur premier match de la saison face à l’Océanic, à qui ils rendront visite le 12 septembre.
« Chacun des 18 entraîneurs-chefs dans la Ligue espère soulever la coupe Memorial, mais on ne la gagne pas au mois d’août. Il faut bâtir », rappelle Richardson avec lucidité.