« On est loin de paniquer » – Louis Robitaille
LHJMQ mardi, 24 avr. 2018. 13:31 jeudi, 12 déc. 2024. 23:41VICTORIAVILLE – Pas de sainte colère, pas de gros mots. Si le sort semble s’acharner sur son équipe depuis quelques jours, Louis Robitaille refuse d’afficher toute trace de frustration à quelques heures du troisième match de la demi-finale qui oppose les Tigres de Victoriaville au Titan d’Acadie-Bathurst.
En déficit 0-2 dans la série, les Tigres seront privés de l’attaquant Vitalii Abramov ce soir pour leur retour au Colisée Desjardins. Le joueur de centre étoile a écopé d’une suspension d’un match pour avoir porté son bâton au visage de Jeffrey Truchon-Viel samedi au Nouveau-Brunswick.
La sentence est d’autant plus difficile à avaler que dans le premier match de la série, le défenseur du Titan Olivier Galipeau avait obtenu la clémence des arbitres après avoir servi un double-échec à la tête de Maxime Comtois. Chez les Tigres, on persiste à croire que le geste aurait dû être réprimandé.
« Mais regarde, à cette période de l’année, tu ne peux pas commencer à t’apitoyer sur ton sort, philosophait Robitaille mardi matin. C’est sûr qu’on va s’ennuyer de Vitalii. C’est le gars qui a été nommé MVP l’année dernière, on aurait aimé l’avoir dans l’alignement. Mais on ne veut pas jouer dans les ‘si’, on veut vivre le moment présent. On a été en santé depuis le début des séries éliminatoires, on n’a pas perdu de joueurs clés. On traite ça comme une blessure et on se dit qu’il va revenir mercredi. »
« C’est de l’adversité comme on n’en a pas rencontré encore depuis le début des séries, mais ça va donner l’opportunité à d’autres joueurs de se lever », souhaite l’entraîneur.
Robitaille s’attend à devoir faire preuve de souplesse dans la gestion de ses trios, mais il confirme déjà que Simon Lafrance débutera la rencontre au centre de Maxime Comtois et Ivan Kosorenkov. Le jeune vétéran de 19 ans a amassé au moins un point à ses cinq derniers matchs.
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Le récent rendement de Jimmy Huntington, qui s’est inscrit à la feuille de pointage dans six matchs de suite, et de Félix Lauzon, qui a récolté six points dans les quatre derniers matchs de la série quart de finale contre Drummondville, sont d’autres sources d’optimisme du côté des Félins.
« On dit toujours qu’on jouit d’une belle profondeur ici à Victoraville. On ne peut pas dire qu’on va manquer de ressources et c’est pour ça qu’on ne veut pas vivre dans les excuses, insiste Robitaille. De l’autre côté, il leur manque Mitchell Balmas qui a marqué au-dessus de 40 buts cette saison. Les deux équipes vont être privées d’un bon joueur et l’issue du match ne reposera pas sur la présence ou l’absence d’Abramov dans la formation. »
« C’est sûr que c’est un gros morceau qui va leur manquer, mais c’est une équipe qui travaille extrêmement fort et qu’on respecte énormément, a réagi l’entraîneur du Titan, Mario Pouliot. La pire erreur qu’on pourrait faire, c’est se dire que ça va être facile quand on sait que ça va être extrêmement difficile. »
Comtois en léthargie
En plus d’espérer une réponse positive de ses joueurs de soutien, Robitaille aimerait sans doute assister au réveil offensif des deux membres actifs de son premier trio.
Dans les cinq matchs dont les Tigres ont eu besoin pour éliminer les Olympiques de Gatineau en première ronde, Comtois, Kosorenkov et Abramov ont fourni 11 des 19 buts de leur équipe et ont terminé la série avec un apport combiné de 24 points. Mais depuis le début de la deuxième ronde, le terrorisant trio n’a pas exercé le même impact.
Contre les Voltigeurs de Drummondville, que les Tigres ont aussi éliminés en cinq parties, Comtois et ses comparses russes n’ont marqué que deux des 17 buts de leur équipe. Et dans les deux défaites à Bathurst, seul Abramov est parvenu à trouver le fond du filet.
Comtois, un choix de deuxième ronde des Ducks d’Anaheim qui avait terminé la saison régulière avec 13 buts en 10 matchs et un total de 44 buts au compteur, n’a pas marqué à ses neuf dernières rencontres. Il s’agit de sa plus longue léthargie de la saison.
« Je pense qu’il se met beaucoup de pression par rapport à sa production offensive, excuse Robitaille au sujet de son numéro 44. Nous, on veut juste qu’il joue de la bonne façon. Il y a une raison qui explique pourquoi il a été le seul Québécois invité par Équipe Canada junior cette année. Il a un style bien particulier, c’est un attaquant de puissance et il fait les détails de la bonne façon. Des fois, quand tu es habitué de marquer des buts comme il l’a fait à profusion durant la saison, tu cherches peut-être un peu trop le fond du filet. Ce qu’on lui demande, c’est se concentrer sur ses forces. S’il est bon en échec-avant, s’il est bon défensivement, il va créer des revirements, il va pouvoir utiliser son bon lancer et il va probablement recommencer à produire. »
« Ça va pas si pire, répond Comtois lorsqu’appelé à évaluer son jeu depuis le début des éliminatoires. Chaque série est une nouvelle série. Être en retard 0-2, ce n’est pas ce qu’on voulait, mais ça fait partie de mon travail d’élever mon niveau de jeu et de montrer l’exemple chaque fois que j’embarque sur la glace. »
La dernière défaite des Tigres à domicile remonte au 16 février. Ils ont depuis remporté leurs six derniers matchs de saison régulière devant leurs partisans et sont invaincus en cinq matchs de séries dans l’amphithéâtre du boulevard Jutras.
« On s’est mis dans une position où les matchs à domicile sont extrêmement importants, constate Robitaille. Mais si tu regardes à travers la Ligue nationale, les Capitals de Washington et les Maple Leafs de Toronto ont eu du succès même s’ils ont perdu les deux premiers matchs. On est loin de paniquer. On sait juste qu’il faut faire notre job à la maison. »