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Patrick Roy encensé et taquiné à son tour par Laperrière et Aubin

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MONTRÉAL – En 1996, Patrick Roy avait achevé Jeremy Roenick avec la réplique de « ses deux bagues de la coupe Stanley dans les oreilles ». Maintenant qu'il quitte les Remparts de Québec avec deux titres de la coupe Memorial, son ami Martin Laperrière s'est permis de le taquiner.

 

Bien sûr, Laperrière, qui a été l'adjoint de Roy pendant plus de 10 saisons à Québec, l'a surtout encensé. Brent Aubin, un ancien capitaine sous les ordres de Roy, en a fait de même. Mais pour le plaisir, commençons par le côté givré.

 

Connaissez-vous l'histoire du ‘match des bagels' ? On laisse Laperrière, un habile conteur, revenir sur cet épisode des séries de 2009 dans la LHJMQ.

 

« Dans ce temps-là, les joueurs arrivaient à l'aréna et aucun lunch n'était fourni. Puisqu'on perdait 2-0 dans notre série (contre Cap-Breton), Steve (Bélanger, le thérapeute sportif) et Stéphane (Savard, le gérant d'équipement) avaient eu la brillante idée, pour aider les gars, de leur sortir des bagels et des fruits avant le match. Et les gars se sont bourrés la face! », a-t-il narré.

 

Charles Lavigne était le pauvre gardien qui a eu à tenir le fort devant le filet des Remparts. Bombardé en première période, Lavigne a sauvé la mise et les Remparts sont parvenus à l'emporter pour ensuite éliminer l'opposant.  

 

« En arrière du banc, on l'a su ! ‘Vos bagels, vos ci et vos ça...' C'était la manière de Patrick de passer le message. Le staff a passé dans le tordeur et les joueurs se sont sentis mal. On a fait tourner la série à partir de là et on a gagné. C'est sûr que c'est grâce au match des bagels! », a agacé Laperrière.

 

Et que dire de la fois où Roy a piqué une fouille dans son bureau.

 

« Il y a tellement d'histoires et d'anecdotes. Le matin qu'il a pris les rênes de l'équipe (en 2005), il se lève et me dit ‘On va aller parler à Steve dans son bureau' et il s'enfarge dans une boîte de patins et tombe en pleine face dans le bureau. C'était une belle première impression », a rigolé Laperrière.

 

Quand Laperrière a choisi de faire le saut avec le Rocket de Laval, l'ancien numéro 33 avait comparé leur union de longue date à un « vieux couple ». Alors, Laperrière ne pouvait qu'être fier de voir Roy soulever la coupe Memorial en 2023 après avoir partagé ce privilège avec lui en 2006.

 

« C'était le point d'exclamation sur le travail exécuté. De remettre la culture qui avait été perdue pendant son départ. De pouvoir quitter sur une telle note, c'est spécial. Patrick remet les clés d'une belle Ferrari en pleine forme et prête à aller vers l'avant », a cerné celui qui œuvre comme adjoint à Jean-François Houle avec le Rocket.

 

À ce propos, Aubin se souvient du chemin parcouru par l'organisation des Remparts qui a été ressuscité en 1997.

 

« Quand j'étais jeune, l'équipe jouait au PEPS devant 2000 à 3000 personnes. Patrick, Jacques Tanguay et Michel Cadrin ont fait ça purement par passion », a rappelé Aubin qui a suivi, à partir de la France, la conférence de presse de Roy et Tanguay.

 

« Avec Pat, peu importe ce qu'on faisait, une partie de ping-pong ou autre, il voulait gagner. Quand il est devenu entraîneur, je ne sais même pas si c'était toujours voulu, mais il a enseigné ça à tous ses joueurs. Chaque chose que tu entreprends, donne le meilleur de toi. Va te surpasser et n'accepte pas la défaite », a décrit Aubin.

 

Celui qui envisage une carrière d'entraîneur quand il aura accroché ses patins peut bien s'inspirer de cet aspect de Roy.

 

Brent Aubin« Je suis sûr que si tu parles à Jonathan Marchessault, il va dire qu'il a appris son désir de gagner dans le junior avec Patrick. Ce qu'il enseigne, c'est contagieux. Tous les joueurs vont parler de sa passion, du feu dans ses yeux dans les grands moments », a exposé Aubin qui vient de conclure sa 14e saison en Europe.

 

« Patrick, c'est dans la même trempe que comme les Michael Jordan et Tiger Woods. Comme eux, quand il a une idée en tête, peu importe ce qui se passe, il va tout faire pour y arriver. Quand l'enjeu est grand, c'est là qu'il élevait son jeu. Cette année, on savait tous que c'était sa dernière et il est allé chercher la coupe Memorial une autre fois », a-t-il ajouté.

 

Parfois, Roy se servait de son art pour déstabiliser pour arriver à ses fins.

 

« Plusieurs choses drôles sont arrivées lors des matchs. À la coupe Memorial (celle de 2006), on devait traverser la patinoire pour aller derrière le banc, mais Patrick s'est dirigé plutôt vers le banc des Wildcats de Moncton. Je me demandais ce qu'il faisait donc je lui lance ‘Pat, Pat, notre banc est à droite'. Il est allé adresser quelques mots à Ted Nolan, son geste a ébranlé leur banc et c'est le match du tournoi à la ronde qui nous a permis d'accéder à la finale. Il était capable de déstabiliser une équipe de façon éloquente », s'est souvenu Laperrière.

 

Si Laperrière s'est toujours senti valorisé par Roy avec les suggestions proposées, Aubin n'oubliera jamais son ouverture d'esprit.

 

« Avec son bagage, tu pouvais te dire qu'il en connaissait beaucoup, mais il était réceptif à tout. Peu importe la situation, il nous demandait conseil et ce n'est pas rien. Tsé, c'est Patrick Roy, l'équivalent de Mario Lemieux ou Wayne Gretzky. Tu entres dans son bureau et il te demande ce que tu ferais dans telle situation sur la glace », a confié Aubin.

 

Avec le temps, Roy est aussi parvenu à canaliser sa passion et sa soif d'excellence.

 

« J'ai aimé ce que je voyais à la télévision pendant les séries et la coupe Memorial. Il était en plein contrôle et pleine confiance. Dans le passé, il faisait beaucoup de millage derrière le banc. On est tous pareils, on veut tout contrôler et ne rien manquer. Mais avec les années, tu apprends et j'ai apprécié sa confiance envers ses adjoints », a ciblé Laperrière.

 

Il reste à voir si cette évolution sera suffisante pour obtenir une autre chance dans la LNH. On a parfois tendance à croire qu'elle devra provenir de l'un de ses amis.

 

« Je ne pense pas, a rétorqué Laperrière. Peut-être qu'il n'a pas quitté le Colorado de la manière voulue par tous. Mais il a gagné le Jack-Adams, il a aidé l'organisation à avoir du succès, il a permis à Nathan MacKinnon de faire ses premiers pas en l'encadrant. Pour aller dans la LNH, ça prend de la prestance, des connaissances et la capacité d'aller chercher le meilleur des joueurs. C'est un candidat parfait pour ça. Si je ne le connaissais pas, je m'informerais, c'est un gagnant », a exposé Laperrière.

 

De toute évidence, Aubin et Laperrière ne croient pas une seconde que Roy sera en mesure de se la couler douce pendant bien longtemps.

 

« Pour quelques mois peut-être! Pat, quand tu le défies, il ne recule devant rien », a mentionné Aubin.

 

Roy a tout accompli au niveau junior et, même s'il ne raffolait peut-être pas des longues heures en autobus, il était s'impliquait à fond.

 

« Quand je dis que Pat a été un coach incroyable, on arrivait d'un voyage à 5 h du matin dans une grosse tempête de neige et il était le premier à transporter les bâtons et aider les gars de l'équipement. C'est une preuve de leadership de ne pas se penser au-dessus des autres. Quand tu vois Patrick Roy défaire un sac de hockey, tu te dis ‘Ayoye, je vais le faire moi aussi' », a conclu Aubin.

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