Alexandre Blais, le projet à long terme des Ducks
Tableau des résultats du repêchage
LAS VEGAS – Alexandre Blais, c'était 152 livres – et maintenant 165 - de créativité et de sens du hockey.
Avec le poids qu'il affichait il y a quelques mois, les Ducks d'Anaheim savaient qu'ils s'embarquaient dans un projet à long terme avec l'athlète de cinq pieds dix pouces, mais ils aimaient trop son talent pour le laisser filer au repêchage.
Au début de la quatrième ronde, Stéphane Pilotte, qui épie notamment la LHJMQ pour les Ducks, a suggéré à son patron, Martin Madden fils, que ce serait préférable de le repêcher maintenant, avec le 100e choix.
« On n'avait pas de choix de cinquième ronde donc j'ai dit à Martin que ce serait risqué d'attendre au sixième tour », a précisé le dépisteur.
Difficile à dire a posteriori, mais Blais aurait pu patienter sur son siège de la renversante Sphère de Las Vegas pendant encore quelques sélections. Sa charpente actuelle aurait sûrement fait hésiter quelques organisations, mais Anaheim a joué de prudence.
Les Ducks ne voulaient pas trop que leur intérêt soit trop connu envers Blais qui a mené l'Océanic avec 84 points (24 buts et 60 aides) en 68 parties devançant le deuxième pointeur du club, Jacob Mathieu, par 21 points!
« S'il avait un physique plus imposant, il aurait été choisi parmi les deux premières rondes. Il est très talentueux et c'est difficile de le contrer ou le frapper. Il sait également gagner des batailles car il est très intelligent », a soutenu Pilotte.
Contrairement à d'autres patineurs de la LHJMQ, Blais n'aura donc pas glissé durant le repêchage.
« Je m'attendais à la quatrième ou la cinquième ronde. Je ne peux pas demander mieux », a reconnu le patineur originaire de Longueuil.
Tout un exploit pour celui qui n'était supposément pas assez bon ni assez gros pour jouer dans le M18AAA.
On dit de l'attaquant de l'Océanic de Rimouski qu'il mange du hockey. Ce n'est pas pour rien qu'il est une vraie couleuvre sur la patinoire et que son maniement de la rondelle est déjà digne de la LNH.
« Il va probablement finir parmi les trois premiers marqueurs la saison prochaine, il participera à la coupe Memorial et leur équipe sera très forte », a décrit Pilotte.
À l'entraînement, ses coéquipiers adorent rivaliser avec lui pour apprendre de son intelligence hockey. Il est capable de surprendre ses opposants en envoyant plusieurs fausses informations pour les confondre.
Son agent Marc Purdon, de l'agence OLP Sports, se rappelait de ce que disait Serge Beausoleil, son premier entraîneur à Rimouski, « il process le hockey tellement à un autre niveau ».
Lucide, Blais réalise toutefois que son ascension dans la LNH ne sera pas du gâteau. Il devra continuer de mettre les bouchées doubles à l'entraînement avec Alex Turcotte des centres d'entraînement Motto sur la rive-sud de Montréal.
« J'ai toujours dû prouver ma valeur et ce n'est pas terminé. Il me reste encore une ou deux saisons dans la LHJMQ. L'idée n'est pas de faire le saut rapidement, ils développent bien les joueurs dans la Ligue américaine à San Diego », a témoigné Blais qui était accompagné de 13 personnes à Las Vegas.
À ce propos, quelques jours avant le repêchage, Blais a croisé son ancien coéquipier Tyson Hinds qui a été repêché par Anaheim en 2021. Hinds lui partageait justement son appréciation de sa première année à San Diego.
Dans cette organisation, il connaît également Maxim Massé et Noah Warren.
Les prochaines années lui serviront à raffiner son arsenal. À ce chapitre, il s'inspire de Clayton Keller.
« J'aime beaucoup observer Clayton Keller, il n'est pas le plus gros, mais il est super bon et il gagne ses batailles en plus d'être un excellent passeur. Je pense que j'ai le talent et l'intelligence pour me rendre », a conclu Blais.