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RÉSULTATS

Attente, frustration et motivation pour Justin Poirier et Raoul Boilard

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LAS VEGAS – Même s'il a été le meilleur buteur de la cuvée 2024, Justin Poirier a dû patienter jusqu'en fin de la cinquième ronde pour être repêché. Un sort cruel, mais les épreuves récentes l'avaient préparé à ce scénario.
 
Auteur de 69 buts (51 en saison et 18 en séries), Poirier n'a pas convaincu les recruteurs de miser sur lui avant le 156e échelon. Ce sont finalement les Hurricanes de la Caroline qui ont jugé que son talent, malgré son petit gabarit, valait le coup.
 
« J'avais hâte ! À chaque nom, depuis la troisième ronde, ça pouvait être le mien. Je savais que le facteur de ma grandeur allait jouer contre moi. Avec ma saison et mes séries, je pensais que j'avais prouvé assez de choses pour sortir autour de ces rangs. Une équipe a cru en moi et ma mission devient de prouver aux équipes qu'elles ont eu tort de me laisser glisser », a commenté Poirier qui n'avait pas été invité au match des meilleurs espoirs ni au Combine.
 
Inévitablement, Poirier a craint d'être ignoré, mais il a chassé ces pensées.
 
« Je commençais à être stressé un peu vers la fin. À partir de la sixième ronde, il aurait resté une soixantaine de choix. Mais je savais que nom allait sortir, je ressentais plus de petites craintes pour mes parents, ils stressaient un peu plus que moi vers la fin », a-t-il mentionné alors que seulement 15 joueurs de la LHJMQ ont été repêchés.
 
Ce qui détonne avec Poirier, c'est qu'il a conservé sa solidité mentale. Chaque année, on discute avec des jeunes qui sont ébranlés par leur longue attente au repêchage. Lui, il avait le regard convaincu de prouver sa valeur.
 
« Je m'y attendais un peu et j'ai réussi à surmonter toutes ces épreuves. J'ai enfilé un chandail et c'était mon but ultime pour le repêchage », a expliqué l'attaquant du Drakkar de Baie-Comeau.
 
« Mais c'est certain que le support de ma famille a été très crucial surtout que j'ai glissé un peu plus loin que prévu », a ajouté Poirier qui a pu se tourner vers son frère, Jérémie, qui avait aussi patienté jusqu'à la sélection des Flames de Calgary en troisième ronde en 2020.
 
D'ailleurs, il admet qu'il était un peu plus fébrile quand les Flames ont repêché des joueurs aux 106e et 150e rangs.
 
« Pour chaque sélection des Flames, on souhaitait que ça se produise. On avait chaque fois un petit pincement au cœur et la maman espérait fort, fort que ça arrive. On n'a jamais vraiment eu la chance de jouer ensemble avec notre différence d'âge de quatre ans. On a une relation plus grande que des frères, un lien magique. Notre rêve a toujours été de se retrouver. On va plutôt jouer contre et en espérant qu'on ne se batte pas », a témoigné Justin.
 
D'ici là, Poirier se servira de quelques inspirations comme Joshua Roy, aussi repêché en cinquième ronde, et surtout Jonathan Marchessault qui n'a jamais été repêché.
 
De manière étonnante, les Hurricanes sont arrivés dans le portrait sur le tard.
 
« J'ai eu ma première discussion avec eux quelques jours avant le repêchage. J'étais à la pêche, j'ai répondu et ça s'est bien passé. Ils m'ont posé quelques questions plus pointues, ils ont aimé comment je me suis comporté », a expliqué Poirier qui raffole de ce loisir.
 
Boilard ne cache pas sa déception
 
Coéquipier de Poirier à Baie-Comeau, l'attaquant Raoul Boilard a vécu une situation similaire, bien malgré lui.
 
Sa patience a été testée jusqu'en quatrième ronde alors que les Rangers ont prononcé son nom au 119e rang.
 
« Enfin ! C'est le mot qui me vient en tête. J'étais très content d'être avec ma famille et de taper la main de mon frère, il a été important dans mon parcours », a admis Boilard.
 
Son frère, Jules, a justement été très utile pour l'aider à gérer la déception.
 
« C'est un peu de frustration, je ne le cacherai pas. Je suis un bon joueur et je sais que je méritais de sortir plus vite. Mais je me retrouve dans une bonne organisation et ça fait partie de la réalité d'un repêchage », a mentionné Boilard en remerciant aussi ses parents pour leur support.
 
Tant qu'à attendre, le scénario des Rangers l'enchante d'autant plus que son père adorait Mark Messier et que l'équipe fait partie de l'élite de la LNH.