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RÉSULTATS

Cole Beaudoin intriguera le Canadien pour plusieurs raisons

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BUFFALO – Cole Beaudoin avait déjà tout pour charmer : une puissance jumelée à de belles habiletés, un style complet, un père qui a joué dans la LNH. Et si on ajoutait qu'il parle un peu français et que ses grands-parents détiennent un chalet au Québec.
 
Avec son choix au 26e rang, si le Canadien ne se laissait pas tenter par l'idée de repêcher un Québécois en première ronde pour la première fois depuis 2009 (Louis Leblanc), Beaudoin pourrait devenir un merveilleux prix de consolation pour les partisans.

Personnellement, on ne croit pas que Sacha Boisvert sera encore disponible au 26e échelon et on suppose que Maxim Massé ne tombe pas tant dans les cordes des recruteurs du Canadien.
 
Voilà où la sélection de Beaudoin deviendrait encore plus plausible. Avant de partir à sa découverte, citons une déclaration de l'un des recruteurs du site EliteProspects.
 
« Si tu parviens à repêcher Beaudoin après le 25e rang, tu es mort de rire ».
 
Tout de même, une précision s'impose. Oui, Beaudoin est un costaud joueur de centre (6'2 et 209 livres) et il a été le plus éclatants dans les tests physiques du Combine (6 résultats dans le top-10 et incluant 2 premières places). Mais les experts prévoient surtout qu'il s'établira comme un redoutable centre de troisième trio.
 
Bruce Richardson a eu le bonheur de le diriger, en tant qu'adjoint, au Championnat mondial U18, et ses propos n'ont laissé aucun doute sur l'impression qu'il laisse dans une équipe.
 
« Il a été mon coup de cœur! C'est un Tkachuk, il est fort physiquement avec un bon sens du hockey, son niveau de compétition est incroyable et c'est difficile de jouer contre lui. J'ai adoré sa manière de se comporter et comment il jouait dans toutes les phases », a exprimé Richardson alors que l'équipe canadienne misait sur des athlètes comme Gavin McKenna et Tij Iginla.
 
« Je n'aurais pas peur de le repêcher parmi les 10 premiers, même si je sais que ça n'arrivera pas. Des gars comme (Berkly) Catton, McKenna et Iginla ont plus un effet wow dans leur game. Avec lui, tu n'en verras pas, mais il sera très efficace pour une équipe qui veut gagner un championnat », a ajouté Richardson.
 
On a abordé Beaudoin en parlant des compliments de Richardson.
 
« C'est vraiment plaisant à entendre, de voir que les entraîneurs et les joueurs ont apprécié mon jeu et mon éthique de travail. Bruce a été merveilleux avec moi, il m'a aidé avec plusieurs éléments et il a été très positif dans son approche », a réagi le grand gaucher qui a été employé à outrance dans ce tournoi.
 
Avec son regard franc et le respect qu'il dégage, Beaudoin laisse facilement émaner qu'il aborde avec sérieux tout le processus menant au repêchage de la fin juin à Las Vegas.
 
Son père, Eric, qui a joué 53 matchs dans la LNH, a eu à équilibrer les ardeurs de son fils.
 
« Il veut vraiment réussir. Je sais que tous les parents disent que leur fils travaille fort, mais Cole est très dévoué et c'est merveilleux de voir qu'il est récompensé pour ses efforts. C'est bien excitant d'entendre la vibe positive autour de lui », a mentionné son paternel.
 
« Il veut tellement bien faire qu'il s'impose de la pression sur les épaules. On en a discuté durant cette année. Il faut dire que le niveau de stress est tellement différent de mon époque. On ne parlait pas du repêchage tous les jours. Je lui ai rappelé de jouer et de s'amuser puisque le côté déterminant commencera après », a-t-il poursuivi.

Éric Beaudoin
 
Photo : Eric Beaudoin (Getty)

Pas déstabilisé par le Canadien avec lequel il cadrerait bien
 
Les conseils semblent avoir porté fruits, Beaudoin a été en mesure de conserver son authenticité en enchaînant les entrevues cette semaine. Mais il ne craint pas de parler de ses ambitions alors que les projections prétendent qu'il sortira entre le 20e et le 50e rang.
 
« Oui, j'aimerais vraiment que ça fonctionne pour la première ronde. Je trouve qu'il ne reste plus beaucoup de joueurs comme moi avec des habiletés, mais un jeu intense et robuste », a proposé l'un des joueurs les plus imposants parmi la centaine d'invités à Buffalo.
 
Même que Beaudoin a été en mesure d'apprécier son entrevue avec le Canadien. Contrairement à plusieurs patineurs, il affirme que ce ne fut pas très exigeant.
 
Aux yeux de son père, Montréal cadrerait à merveille avec les atouts de son fils de 18 ans.
 
« Assurément, Cole ne veut que jouer. Mais moi, j'ai grandi comme partisan du Canadien et ce serait magique à voir. Mon père aussi adorait le Canadien. Je regardais les (Guy) Carbonneau et les (Stéphane) Richer », a confié Eric Beaudoin qui a joué son premier match dans la LNH contre le Canadien en Floride ainsi que son cinquième, cette fois au Centre Bell.  
 
Après sa carrière dans la LNH, Eric Beaudoin s'est exilé en Europe et Cole a conservé de précieux souvenirs de son enfance en Suisse.
 
« Je me rappelle de Bienne, c'est là que j'ai joué au hockey pour la première fois. C'était dans les montagnes lors d'un camp avec mon grand frère. J'ai la chance d'échanger encore des amis de l'époque. Ce fut vraiment une belle partie de ma vie, j'ai passé sept ans en Europe alors que mon père jouait. Il a participé à la coupe Spengler donc on allait à Davos, c'était génial », a décrit Beaudoin.
 
« C'était fabuleux, la culture est belle en Suisse. Je ne voulais pas pousser mes fils vers le hockey, je voulais que ce soit naturel. Son grand frère participait à un camp et les entraîneurs se demandaient pourquoi Cole ne venait pas jouer; ça s'est fait ainsi », s'est souvenu Eric Beaudoin.  
 
Le petit monde du hockey aura fait qu'un ami de cette époque est venu jouer dans la LHJMQ.
 
« Mon bon ami Miles Mueller a joué avec les Wildcats de Moncton, on se parle à l'occasion pour échanger sur nos parcours », a précisé le produit des Colts de Barrie.
 
En Suisse, Beaudoin a grandi en français et il a poursuivi son parcours scolaire en immersion française dans la région de Kanata. Quelques années plus tard, il est un peu gêné de s'exprimer en français, mais il y parvient et il le comprend encore très bien.
 
« La famille de mon père est francophone. Même que mes grands-parents ont un chalet aux abords d'un lac en Outaouais. C'est un bel endroit qui me permet de décrocher, faire du bateau et pêcher. Je suis toujours vraiment content de les voir, ils me supportent beaucoup », a confié Beaudoin.
 
Dans quelques années, Beaudoin aura sans doute pulvérisé les 11 points récoltés par son père dans la LNH. Mais il veut surtout le remercie pour tous ses sacrifices et son appui vers cet objectif.