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RÉSULTATS

Davidson et Kekäläinen reconnaissent qu'ils ont gaffé en embauchant Babcock

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Au lendemain de la démission de Mike Babcock avant même qu'il eut dirigé un seul match des Blue Jackets de Columbus, l'état-major a rencontré les membres médias, lundi.

Babcock a démissionné dimanche à l'issue d'une enquête menée conjointement par les Jackets, la LNH et l'Association des joueurs, au sujet de son court séjour en Ohio.

« Je suis très déçu. Nous avons traversé un long processus tôt cet été, avant de procéder à l'embauche de Mike Babcock. Mais nous avons fait une erreur, et le blâme revient vers nous. Je peux vous promettre que nous allons apprendre de cela », a mentionné le président des opérations hockey John Davidson.

« Ce matin j'ai tenu une rencontre avec les joueurs, et je leur ai présenté mes sincères excuses pour tout inconvénient que cette situation gênante a pu leur causer. Je suis extrêmement déçu des événements de la dernière semaine. Nous comprenions les dynamiques à l'enjeu lors de l'embauche de Mike, et nous comprenons désormais les critiques [dirigées vers nous à ce moment] », a quant a lui soutenu le directeur général Jarmo Kekäläinen.

« Il est évidemment valable que les gens se demandent si nous avions bien fait nos devoirs. Mais je peux vous assurer que ça avait été le cas. Je croyais que Mike Babcock méritait une nouvelle opportunité d'être entraîneur. Évidemment, ce fut une erreur, et la responsabilité est la mienne », a ajouté l'homme de hockey finlandais.

Avant la conférence de presse tenue lundi par les Blue Jackets, les hauts dirigeants ont indiqué qu'aucun autre changement n'est attendu au sein de la hiérarchie de l'organisation.

« Notre groupe de propriétaires est profondémement frustré et déçu des événements de la dernière semaine, a affirmé l'actionnaire majoritaire John P. McConnell dans un communiqué. Nous avons été en communication constante avec John Davidson et Jarmo Kekäläinen. Notre groupe était d'accord à l'unanimité à ce que Mike Babcock cède sa place, et que Pascal Vincent mène notre club comme entraîneur-chef. »

Historique de tyrannie à Toronto et Detroit

Columbus avait fait de Babcock le neuvième instructeur de l'histoire de la concession le 1er juillet, près de quatre ans après son licenciement par les Maple Leafs de Toronto.

Il avait ainsi succédé à Brad Larsen, lui-même remercié par les Jackets au printemps, après deux campagnes à la barre de l'équipe.

L'enquête sur les méthodes pour le moins douteuses de Babcock ont débuté le 12 septembre, après que la personnalité sportive Paul Bissonnette eut mentionné lors d'un épisode du balado Spittin' Chiclets qu'on l'avait informé de source sûre que le vétéran entraîneur avait demandé au capitaine Boone Jenner de lui laisser consulter son téléphone durant un entretien visant à mieux le connaître, pendant l'entre-saison.

Babcock s'est permis de consulter les photos personnelles de Jenner et d'autres joueurs des Jackets, et de les projeter à l'aide d'AirPlay sur un écran.

« Je ne crois pas qu'il y avait de mauvaises intentions de la part de Mike dans sa façon de piloter ses entrevues, avec pour objectif d'apprendre à mieux les connaître. Toutefois, qu'il y ait eu de mauvaises motivations ou non, certains de nos joueurs n'étaient pas confortables avec ses façons de faire, et ça nous a paru inquiétant », a reconnu Kekäläinen lundi.

Initialement, tant Babcock que l'équipe avaient rapidement relativisé les dénonciations de Bissonnette, affirmant qu'il s'aggisait d'une « déformation » de ce qui s'était réellement passé.

Malgré les déclarations des Jackets, Bisonnette, un ancien des Coyotes de l'Arizona, a maintenu son point, précisant que d'autres sources bien placées avaient corroboré les informations qu'il avait rendues publiques.

Un autre ancien joueur jouissant d'une forte présence sur les réseaux sociaux, Mike Commodore, a déclaré dans une vidéo que ça s'était produit avec plusieurs jeunes joueurs de l'équipe.

« Je ne veux pas mentionner des noms, mais spécifiquement, ça impliquait un jeune espoir tenu en très haute estime », a-t-il lâché dans sa vidéo.

Après que les Leafs eurent congédié Babcock à mi-chemin de sa cinquième saison avec l'équipe, quelques voix s'étaient prononcées au sujet des méthodes tyranniques de Babcock.

Outre Commodore, Chris Chelios et Johan Franzen, deux joueurs retraités ayant évolué sous ses ordres à Detroit, l'avaient aussi écorché.

« Il est un horrible être humain, le pire que j'aie rencontré, a carrément dit Franzen en 2019. Il est un intimidateur qui attaque les gens. Ça pouvait être un simple membre de l'entretien ménager à l'aréna, ou qui vous voulez. Il s'énervait contre les gens souvent sans raison. »

En 2021, Babcock a répondu aux commentaires de Franzen durant un entretien accordé à Pierre LeBrun et ensuite publié sur The Athletic. Il avait alors exprimé son désarroi.

« Lorsqu'on parle de ce genre de chose, lorsque cette personne - que ce soit votre collègue de travail, votre partenaire de vie, votre étudiant - ressent que c'est ce genre d'événement (...) C'est certain qu'avec le recul, j'aurais aimé savoir [que j'agissais ainsi]. J'aurais pu essayer de changer. Maintenant, à part m'excuser, il n'y a pas grand-chose que je puisse faire. Mais est-ce que ça m'ébranle? Bien entendu. »

Pendant ses années à Toronto, Babcock avait demandé à Mitch Marner, à l'époque une recrue, de lui remettre un classement de ses coéquipiers en prenant pour critère leur éthique de travail.

Marner allait par la suite devoir partager sa liste au reste de l'équipe. 

À ce jour, Babcock allègue que ce n'est pas exactement ce qui s'est passé, mais il reconnaît avoir parlé de sa discussion avec Marner à Tyler Bozak.

« Ce que j'aurais dû faire, avec du recul, c'est d'arrêter tout ça et d'admettre que ce que j'ai demandé à Mitch n'avait pas de sens. Je n'ai pas été correct à son endroit. »