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RÉSULTATS

Calendrier, prolongation, contestations...

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MANALAPAN - Pendant que leurs équipes se préparent pour aller le plus loin possible en séries, se battent pour accéder aux séries ou poursuivent leur développement afin d'y retourner dans un avenir pas trop lointain, les directeurs généraux des 32 clubs de la LNH croiseront le fer dès 8 h lundi matin.

 

Ils croiseront aussi le fer, jusqu'à mercredi, avec le commissaire de la LNH Gary Bettman, avec Colin Campbell le grand prince des opérations hockey, Stephen Walkom le responsable des arbitres, sans oublier le bon George Parros, préfet de discipline et responsable de la sécurité des joueurs.

 

Peu importe la férocité des échanges autour des tables de discussions, et peu importe les guerres de coulisses qui se dérouleront autour d'une bière ou deux, sur les allées d'un terrain de golf ou sur les courts de pickleball – le nouveau passe-temps sportif de plusieurs dirigeants de la LNH –, Gary Bettman clamera haut et fort mercredi que sa Ligue n'a jamais été aussi solide sur les plans sportif et financier.

 

L'impressionnante parité, la plus impressionnante encore course aux séries dont cette parité est responsable et la fluctuation à la hausse du plafond salarial donnent bien sûr raison au commissaire Bettman.

 

Quoi que la réunion qui se déroule à un tir frappé du quartier général de Donald Trump à Mar-a-Lago mettra peut-être un peu plus en évidence les conséquences néfastes – pour la LNH comme le reste des entreprises et de la société des deux côtés de la frontière – de la guerre tarifaire déclarée par le Président des États-Unis.

 

Au-delà de tout ce qui se fait de bien et de bon autour de la LNH, ça ne veut pas dire que des améliorations ne sont pas à envisager pour autant.

 

À commencer par le calendrier.

 

Bon! Si, comme moi et plusieurs amateurs de hockey – surtout du Canada et non du 51e État des É.-U. – vous trouvez que la saison commence trop tard en octobre et se termine beaucoup trop tard à la fin du mois de juin, les discussions anticipées sur le calendrier n'entraîneront pas nécessairement des améliorations.

 

Pas vraiment en fait!

 

Car la LNH profitera de la réunion printanière des DG pour sonder l'intérêt de faire passer la saison de 82 à 84 matchs. Ce qui a déjà été le cas soit dit en passant : en 1992-1993 – la saison qui s'est couronnée par la 24e conquête de la coupe Stanley du Canadien – et en 1993-1994. La LNH comptait alors 24 clubs, soit huit de moins qu'aujourd'hui.

 

L'ajout de deux matchs peut sembler bien anodin. Ce qui n'est pas faux. Mais comme la LNH a déjà confirmé qu'elle laissera ses joueurs prendre part aux Jeux olympiques et qu'elle organisera, en complicité avec l'Association des joueurs (NHLPA) des coupes du monde entre chaque JO, l'ajout de deux parties et la nécessité de désengorger un calendrier qui étouffe les joueurs et les équipes étirera les saisons au lieu de les écourter.

 

Malheureusement!

 

Mais comme deux matchs de plus signifient plus de revenus – du moins en principe – les propriétaires seront bien d'accord. Les directeurs généraux et les joueurs le seront aussi puisque cela devrait se traduire par des fluctuations à la hausse du plafond.

 

Joint plus tôt cette semaine, le directeur général du Canadien Kent Hughes n'avait pas d'objection de principe à ce que la saison passe de 82 à 84 matchs.

 

Il défendra toutefois, autour des tables de discussions, le principe fondamental que le calendrier doit être plus respectueux à l'égard des joueurs.

 

« On en demande beaucoup aux joueurs. Pas juste sur le rythme des matchs disputés, mais aussi avec les voyages qui sont de plus en plus difficiles à traverser. J'aimerais que nous soyons plus attentifs à ces réalités », a expliqué le directeur général du Tricolore.

 

Est-ce que le point de vue de Kent Hughes sera partagé par plusieurs de ses homologues? Il le faudra afin de faire contrepoids aux planifications de Gary Bettman. Remarquez que l'aval de la NHLPA sera toujours nécessaire avant de procéder à un changement des paramètres du calendrier.

 

Vers une prolongation de sept minutes?

 

En plus d'offrir du hockey de très grande qualité dans le cadre d'un retour sur la patinoire des meilleurs joueurs du Canada contre les meilleurs des É.-U., de la Finlande et de la Suède, la récente confrontation des 4 nations a servi de banc d'essai.

 

La LNH et l'Association des joueurs ont étendu de cinq à dix minutes les prolongations en plus de prolonger de 30 secondes les trois pauses publicitaires qui entrecoupent les périodes tout en raccourcissant les entractes d'une minute.

 

On peut s'attendre à ce que la LNH sonde les directeurs généraux afin de déterminer si ces tests mèneront à des ajustements implantés dès la saison prochaine dans la LNH.

 

Que les prolongations passent de cinq à dix minutes semble un brin tiré par les cheveux. Ce n'est pas impossible, mais ça me semble peu probable. Surtout que la Ligue américaine teste déjà des prolongations de sept minutes avant de passer aux tirs de barrage.

 

La LAH servant depuis toujours – ou à peu près – de laboratoire pour la LNH, on peut s'attendre à des prolongations plus longues de deux minutes, et non de cinq, prochainement. Dès l'an prochain? Pourquoi pas?

 

Quant aux trois pauses prolongées par période, Kent Hughes se disait ambivalent. Presque indifférent. « Il faudrait que j'en parle avec Martin (St-Louis) et nos entraîneurs parce qu'ils seront les premiers concernés par ce genre de changement », a indiqué le DG du Tricolore.

 

Cette mesure n'a pas grand-chose à voir avec les opérations hockey, mais tout à voir avec le retour sur l'investissement des diffuseurs qui pourraient encaisser plus de dollars avec 30 secondes supplémentaires de publicité trois fois par période.

 

Ces 30 secondes mises bout à bout à l'échelle d'une saison représentent des revenus importants pour les diffuseurs. D'où leur volonté de mousser ce changement.

 

Trop de joueurs sur la patinoire…

 

Comme la période des sucres qui marquent chaque printemps, la réunion des directeurs généraux sera marquée encore cette année par des corps à corps dans les coins de patinoire quant à l'application des règlements, les analyses des contestations, sans oublier les sanctions supplémentaires imposées par George Parros et son équipe.

 

C'est comme ça chaque année! Les directeurs généraux dont les équipes ont été victimes de décisions défavorables déchireront leur chemise autour de la table… et devant les journalistes.

 

Le problème, et c'est toujours le même, c'est que les 32 DG n'arrivent jamais à s'entendre sur les décisions à rendre quand la LNH leur demande de trancher en marge de jeux litigieux qui leur sont présentés par Colin Campbell et ses adjoints.

 

Je ne sais pas quelle place sera accordée à ces trois autres sujets. Que ce soit officiellement ou officieusement.

 

Mais il serait temps que les directeurs généraux poussent la LNH à plus de vigilance et de transparence dans l'application des tests et des sanctions pour utilisation de substances illégales visant à améliorer les performances physiques.

 

Le dossier Aaron Ekblad – les Panthers savaient-ils qu'ils perdraient leur défenseur avant de faire l'acquisition de Seth Jones? – a remis ce dossier au centre de l'attention.

 

Des directeurs généraux pousseront pour que la LNH se penche plus en profondeur sur les pénalités pour avoir trop d'hommes sur la patinoire. Les arbitres sont intransigeants lorsque ces surnombres favorisent l'attaque, mais ferment très souvent les yeux lorsqu'un joueur saute trop vite sur la patinoire pour venir freiner une poussée offensive de l'adversaire.

 

Plusieurs DG voudraient une meilleure uniformité dans l'application du règlement. Quitte à tracer sur la patinoire, une zone neutre devant les bancs des joueurs à l'intérieur de laquelle plus que cinq patineurs d'une même équipe pourraient se retrouver sans risque d'être pénalisés.

 

Finalement, il serait peut-être temps de revoir les règles régissant les pénalités associées à la mise sous contrat d'un joueur autonome avec restrictions.

 

La pénalité suprême est la perte de cinq choix de première ronde. Ce qui refroidit les ardeurs de bien des équipes.

 

Mais quand on voit des clubs – oui je parle du Lightning de Tampa Bay – échanger des choix de première ronde comme si c'étaient des canettes de coke classique, il est permis de se demander si les sanctions prévues par la LNH ne pénalisent pas beaucoup plus les clubs de bas de classement – qui seraient les plus susceptibles d'être agressifs à l'endroit des joueurs autonomes avec restriction pour sortir du marasme dans lequel ils s'enlisent – que les clubs de tête.

 

L'ennui avec ce sujet, c'est que les clubs de bas de classement qui seraient les plus susceptibles de crier à l'injustice, espèrent se retrouver un jour à l'autre bout du spectre. Les directeurs généraux qui réclameraient aujourd'hui des ajustements, pourraient donc un jour victimes des changements qu'ils ont obtenus dans le passé.

 

Un cas flagrant de bien pris qui croyait prendre!

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