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RÉSULTATS

Canada-USA sans Donald : pour le plus grand bien du hockey!

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BOSTON - L'expérience favorise le Canada. Et de loin!

L'avantage de la patinoire favorise les États-Unis. Et de plus loin encore alors que le TD Garden vibrera aux rythmes des USA! USA! USA! scandés par les partisans des Bruins qui seront plus «crinqués» qu'à l'habitude en raison de l'envergure du grand match de ce soir.

Un match auquel Donald Trump n'assistera pas finalement comme le président l'a lui-même confirmé ce matin par le biais de son réseau social.

Une absence compréhensible.

Le Youppi! des républicains d'Amérique ne peut prendre la chance d'assister à un match aussi important sur le plan sportif, à un match aussi important sur le plan sociopolitique en raison de ses attaques sur le Canada et sa population, alors que l'issue de cette partie est si difficile à prévoir.

Assuré de sortir gagnant d'un Super Bowl qui oppose deux clubs américains, plus convaincu encore de sortir gagnant d'un grand rendez-vous du circuit NASCAR, suivi comme une religion par les républicains qui lui ont offert un deuxième mandat à la Maison-Blanche, Donald Trump ne pouvait obtenir aucune garantie de sortir du TD Garden avec une victoire.

Pas question alors de perdre contre le petit voisin du Nord qu'il voudrait tant annexer à titre de 51e état.

Pas question non plus de perdre devant un Premier ministre qu'il qualifie de simple gouverneur!

Encore moins question d'ouvrir la porte aux titres : «Your Fired!», «Merci Donald!», «We dont want you!» ou «Donald Ducked» à la très grande majorité des chroniques écrites au terme d'une défaite des USA.

Il s'est donc contenté d'appeler les membres de Team USA pour leur souhaiter bonne chance.

Grand bien leur fasse!

La meilleure chose qu'on puisse tirer de l'absence de Donald Trump, ce soir, à Boston, est que le hockey restera le seul centre d'attention dans le cadre de cette grande Confrontation des 4 nations.

Et c'est tant mieux!

Qui gagnera?

J'ai l'habitude de prétendre que l'équipe qui compte sur le meilleur gardien doit être favorisée. Dans le cadre du duel Canada-USA, le meilleur gardien est bien sûr Connor Hellebuyck et c'est la cage américaine qu'il protégera.

Je donne donc plus de chances aux Américains de gagner ce soir.

Cet avantage serait plus marqué dans le cadre d'un deux de trois. Plus encore dans le cadre d'une série quatre de sept.

Mais dans un seul match, il est tout à fait possible que le moins bon des deux gardiens, celui qui a la moins bonne séquence, ou qui jouit de la moins bonne réputation, puisse gagner.

Est-ce que Binnington et Hellebuyck changeront de rôle ce soir? Est-ce que le premier multipliera les miracles au lieu de faire cadeau d'au moins un but comme il l'a fait samedi dernier, au Centre Bell, dans la victoire des États-Unis? Est-ce que le deuxième se montrera vulnérable comme il lui est arrivé trop souvent de le faire dans des matchs cruciaux de séries éliminatoires avec les Jets de Winnipeg?

Les réponses à ces questions couronneront le gardien champion.

Vingt coupes Stanley contre trois

L'expérience dans tout ça?

Le fait que 15 joueurs du Canada ont soulevé la coupe Stanley à 20 reprises alors que trois Américains seulement ont célébré ce grand privilège favorise grandement le Canada.

Je veux bien.

Mais quelle valeur doit-on accorder à cet avantage?

Jordan Binnington et Adin Hill qui sera encore son adjoint assis au bout du banc du Canada ont beau avoir soulevé la coupe Stanley avec les Blues de St.Louis en 2019 – dans le cadre d'un septième match disputé sur la patinore du TD Garden – et les Golden Knights de Las Vegas il y a deux ans, c'est Connor Hellebuyck que je voudrais avoir devant les buts derrière moi-même s'il n'a pas encore de coupe Stanley à son actif.

Brad Marchand n'est plus le même joueur qu'il était en 2011 lorsque les Bruins sont revenus de l'arrière pour battre les Cancuks à Vancouver dans un septième match.

Tout comme Drew Dougthy qui a deux conquêtes à son actif avec les Kings.

Mais les trois conquêtes de Sidney Crosby et surtout le fait qu'il soit encore en mesure de s'imposer à son âge démontrent la vraie nature du capitaine.

Les conquêtes plus récentes des MacKinnon, Makar, Toews, Point, Cirelli – qui ne joue pas du gros hockey depuis le début du tournoi – Reinhart, Parayko et surtout les rôles que ces joueurs ont remplis pour contribuer aux victoires de leurs équipes sont de nature à favoriser le Canada.

Matthew Tkachuk, Jack Eichel et Jake Guentzel semblent ne pas faire le poids contre les 15 champions canadiens; quatorze dans les faits puisque le défenseur Shea Theodore est à l'écart en raison d'une blessure.

Mais ils ne seront pas seuls sur la patinoire ce soir contre le Canada. Ce ne sont pas trois champions américains qui en affronteront 14 Canadiens.

Ce sont deux équipes qui s'affronteront. Deux magnifiques équipes qui sont toutes les deux capables de gagner.

Quand égoïsme rime avec générosité

Plus encore que l'état des forces devant les buts, et la gloire des conquêtes de la coupe Stanley, l'abnégation des joueurs en présence pourrait faire la différence ce soir.

L'équilibre entre la générosité nécessaire pour maximiser les chances de mettre ses coéquipiers en valeur et l'égoïsme nécessaire pour mettre ses propres qualités au profit de l'équipe sera primordial.

Les Auston Matthews, Jake Guentzel, Kyle Connor du côté américain, comme les Connor McDavid, Nathan MacKinnon et Brayden Point du côté canadien – c'est aussi vrai pour tous leurs coéquipiers – auront comme principal défi de choisir le bon moment pour faire une passe ou opter pour un tir.

«C'est nécessaire de jouer en équipe, de réaliser les petits jeux qui font la différence entre la victoire et la défaite. Parfois, il faut simplement placer bêtement la rondelle en fond de territoire ennemi parce que c'est la seule option qui s'offre à nous. Et ça, nos joueurs ont prouvé qu'ils sont prêts à le faire. D'autres fois, il faut choisir de maximiser son talent, sa vitesse, la qualité de son tir. Et quand ça se présente, il faut être un peu égoïste aussi», a illustré l'entraîneur-chef du Canada Jon Cooper à plusieurs reprises depuis le début du tournoi.

Cooper en a d'ailleurs directement parlé avec Connor MacDavid et Nathan MacKinnon qui sont capables individuellement de changer le cours d'une présence. De changer le cours d'un match.

McDavid, MacKinnon et les joueurs d'Équipe-Canada sont meilleurs que leurs rivaux américains en matière d'équilibre entre égoïsme et générosité. En matière d'abnégation.

C'est un peu la manière canadienne alors que la manière américaine est beaucoup plus flamboyante… genre. Comme l'a d'ailleurs très bien illustré Brandon Hagel quand il a dit, en marge des bagarres orchestrées par les frères Matthew et Brady Tkachuk samedi dernier au Centre Bell, s'être battu pour le drapeau canadien et non pour les caméras.

À choisir entre ces deux manières de faire, d'être et de jouer, je favoriserai toujours la manière canadienne au détriment de la manière américaine.

Est-ce que cela assurera une victoire canadienne pour autant?

Non!

C'est toutefois ce qui me pousse à la souhaiter malgré la neutralité que mon travail m'oblige à afficher.

En passant, il est possible qu'autour de 20 h 20, quand la rondelle sera déposée sur la patinoire pour lancer le dernier match de la Confrontation des 4 nations, ma neutralité prenne le bord un brin ou deux.

Je l'ai écrit en début de tournoi et je l'ai répété plusieurs fois. Je crois que les Américains, surtout en raison de l'avantage devant les buts et l'avantage de la foule, devraient être couronnés champions.

Mais ça ne m'empêche pas de souhaiter un scénario contraire.

Alors : Go Canada Go!

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