Conseils aux poolers : 10 noms à encercler avant votre repêchage de la LNH
Comme c'est généralement le cas lorsque le hockey se présente à nos portes, les poolers se frottent présentement les mains d'anticipation à l'approche d'une nouvelle saison de la LNH.
Certains poolers sont réputés pour se fier principalement à leur instinct... tandis que d'autres, plus méticuleux, peaufinent leur liste élaborée à l'aide d'un fichier Excel bien ordonné.
De son côté, le RDS.ca vous propose un regard sur les tendances qui se dessinent sur les différentes plateformes web de repêchage, afin de comprendre un peu mieux le sentiment populaire.
Il existe presqu'autant de variations aux formats de pools de hockey qu'il existe de ligues. En ce sens, il est plus difficile d'émettre des recommandations que lorsqu'il s'agit de fantasy football, dont les formats se ressemblent généralement, à quelques détails près.
Dépendamment des subtilités propres à votre ligue, elle pourrait tenir compte uniquement des points, considérer des catégories spécifiques comme les tirs au but, les tirs bloqués et les mises en échec pour bâtir un classement (communément appelée une ligue rotisserie), ou se trouver quelque part à mi-chemin entre ces deux façons de comptabiliser les points.
Afin de mettre en contexte ces recommandations, imaginons un pool à 12 participants utilisant ce système de pointage :
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3 points sont attribués pour un but ou une aide
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2 points additionnels sont attribués pour un point obtenu en avantage numérique
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0,5 point est attribué pour un lancer au filet
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0,25 point est attribué pour un tir bloqué ou une mise en échec
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une victoire à la fiche d'un gardien vaut 3 points
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un jeu blanc est récompensé par 2 points additionnels
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0,5 point est attribué pour chaque arrêt réalisé
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1 point est retiré pour chaque but alloué
Sans plus tarder, rentrons dans le vif du sujet avec dix noms à encercler à l'approche de la saison 2022-2023.
À noter que mardi, un 2e texte sera publié, lequel dressera une liste de noms que les poolers repêchent trop agressivement.
1. Patrick Kane, Ailier droit (Blackhawks de Chicago)
Rang de sélection typique : fin de 4e ronde
Perpétuel abonné à la première ronde pendant plus d'une décennie, on peut comprendre les raisons qui motivent les poolers à faire preuve de prudence à l'endroit de Kane, qui fêtera ses 34 ans en novembre. Outre Jonathan Toews, Seth Jones et lui, l'effectif des Hawks a été complètement dépouillé de son talent, à commencer par les départs d'Alex DeBrincat et Kirby Dach, deux des joueurs les plus créatifs en attaque à Chicago la saison dernière. En date d'aujourd'hui, on s'attend à ce que Philipp Kurashev et Lukas Reichel soient les partenaires de trio de Kane pour débuter le calendrier régulier.
La production de l'électrisant ailier américain a progressivement diminué à forces égales ces quatre dernières années. Il n'est pas non plus le même franc-tireur qu'auparavant, avec ses 41 buts au total lors des deux dernières saisons (15 et 26 buts en 56 et 78 matchs). Mais qu'à cela ne tienne, il récolte suffisamment de mentions d'aide pour surpasser la barre du point par match, et une campagne de 95 points n'est pas nécessaire pour qu'il justifie une sélection plus hâtive que le sort qui lui est actuellement réservé par les poolers. Kane demeure l'un des joueurs d'avant les plus dynamiques de la LNH, et il continuera d'obtenir près de 90 secondes de temps de jeu par avantage numérique.
L'élément d'intrigue supplémentaire entourant la sélection de « Patty » en 2022-2023 est la possibilité bien réelle qu'il quitte pour une nouvelle destination vers la mi-saison, ou à la date limite des échanges au plus tard. Il entame la dernière saison d'un contrat de huit ans paraphé en 2015. Son salaire de 10,5 M$ est compliqué à digérer pour les formations acheteuses, mais plus on se rapprochera de Noël, plus des prétendants au titre auront libéré de l'espace sur la masse salariale, et que la machine à rumeurs s'activera. Il semble par ailleurs très peu probable à ce point-ci que le 1er choix au total du repêchage de 2007 accepte de revenir à Chicago l'an prochain, au cœur d'un pénible travail de reconstruction.
Bref, jusqu'à quel point la valeur de Kane serait-elle gonflée par son arrivée comme troisième élément d'un trio misant déjà, par exemple, sur Mika Zibanejad et Chris Kreider, pour les 30 derniers matchs de la saison? Poser la question, c'est y répondre!
2. Filip Forsberg, Ailier gauche (Predators de Nashville)
Rang de sélection typique : milieu de 5e ronde
Les performances spectaculaires de Forsberg lors de sa dernière année de contrat n'ont pas semblé affecter son rang de sélection plus qu'il ne le faut jusqu'à présent. À 27 ans, le Suédois s'est permis une formidable saison de 42 buts et autant de mentions d'aide, pour un total de 84 points représentant 20 de plus que son sommet en carrière précédent… Le tout en ayant raté 13 rencontres des Preds en raison d'une blessure et d'un séjour au sein du protocole de la COVID-19. Et pourtant, il n'est pas rare de le voir disponible au-delà du 50e choix.
Après avoir fait miroiter qu'il était tenté de tester sa valeur sur le marché de l'autonomie, Forsberg s'est finalement ravisé, au grand plaisir du directeur général David Poile. Toutefois, ce dernier a dû sortir le chéquier : pour que Forsberg demeure à Nashville, il a dû lui verser une prolongation de huit saisons d'une valeur de 68 M$.
S'il y a une chose que le calendrier 2021-2022 nous a permis de constater au sein des Preds, c'est que le soudain retour à la vie de Matt Duchene a grandement contribué à raviver l'attaque. Le trio que composent Forsberg, Duchene et Ryan Johansen est parmi les plus stables du circuit Bettman, et la présence de l'excellent Roman Josi à la pointe de l'attaque massive laisse entrevoir que cette unité sera à nouveau l'une des plus redoutables lors de cette nouvelle saison (6e en 2021-2022, à 24,4 % d'efficacité).
Forsberg reprendra-t-il réellement la cadence qui l'aurait mené à une production de 50 buts s'il avait disputé 82 matchs? C'est un brin ambitieux. Ne misez pas nécessairement là-dessus, mais il a néanmoins prouvé sans l'ombre d'un doute qu'il a franchi une étape importante dans sa capacité à marquer des buts avec régularité, même s'il n'est qu'à deux ans du cap de la trentaine.
3. Shea Theodore, Défenseur (Golden Knights de Vegas)
Rang de sélection typique : entre la 6e et la 8e ronde
Le sentiment à l'endroit de Theodore semble s'être refroidi quelque peu, malgré sa 1re campagne de plus de 50 points dans la LNH, et sa plus importante production de buts, soit 14. Pourtant, sa moyenne de production offensive des trois dernières saisons (dans le cadre d'un calendrier de 82 matchs) aurait été de 14 buts et 43 mentions d'aide. Le tout avec un modeste 16 points comme meilleure récolte sur l'avantage numérique. Il y a donc place à faire mieux à ce chapitre.
D'un mois au suivant, le rapide défenseur de 27 ans s'est montré très inconstant en 2021-2022. Ses mois de février et mars ont été particulièrement éprouvants, avec une séquence au cours de laquelle il n'a amassé que huit points (1-7) en 24 rencontres. Bien qu'il se soit repris de belle façon en avril, son manque de production est l'une des raisons pour lesquelles les Knights sont tombés de si haut dans le dernier droit.
Cela étant dit, le portrait d'ensemble demeure très favorable pour l'ancien choix de 1re ronde des Ducks d'Anaheim. On ignore évidemment les plans de Bruce Cassidy quant au déploiement de ses deux vagues d'avantage numérique, mais chose certaine, ce serait dans le meilleur intérêt de son nouveau club de greffer Theodore à Jack Eichel, Mark Stone, Jonathan Marchessault… et pourquoi pas Phil Kessel, du côté opposé de la bande à Eichel? Le tir foudroyant de Max Pacioretty n'étant plus à la disposition des Knights, il serait bête de se priver du défenseur possédant le meilleur tir sur réception de l'équipe.
À un peu plus de deux semaines du coup d'envoi de la saison, Theodore est régulièrement repêché après Noah Dobson, Darnell Nurse, Drew Doughty, Devon Toews et Mackenzie Weegar, notamment. À l'exception de Dobson et d'un Doughty vieillissant, aucun arrière au sein de ce groupe n'est assuré d'obtenir le même genre de temps de glace que l'arrière de Vegas en situation d'attaque massive.
4. Jack Hughes, Centre (Devils du New Jersey)
Rang de sélection typique : entre la 6e et la 7e ronde
Loin de présenter du mauvais hockey, Hughes avait été plutôt discret – du moins, pour un 1er choix au total – à ses deux premières saisons chez les pros. Pas étonnant qu'à 18 et 19 ans, il ait dû faire face à des embûches, surtout quant à l'aspect physique, étant donné son frêle gabarit de 5 pieds 10 et 160 lbs à la sortie du programme de développement américain.
La 3e campagne du cadet des frères Hughes, elle, n'avait rien d'ordinaire, même si elle a été écourtée en raison de deux différentes blessures. L'échantillon de 49 matchs du jeune centre, ponctué d'une récolte de 56 points, a suffi à confirmer qu'il a enclenché la vitesse supérieure, laissant libre cours à sa vision du jeu hors pair et démontrant également qu'il peut enfiler l'aiguille avec régularité.
Tranquillement, les Devils parviendront à se sortir de la médiocrité qui les afflige depuis leur dernière présence en finale de la Coupe Stanley, en 2012. Est-ce que ce sera cette année que le grand déclic se produira? Peut-être pas, mais ne vous attendez pas à voir la même version conservatrice des Devils, du moins pas lorsque le no 86 se trouve sur la patinoire.
Hughes n'est pas la seule bougie d'allumage dont dispose le vétéran entraîneur Lindy Ruff; il aura à ses côtés Jesper Bratt, lui-même un attaquant sous-estimé, en plus de la présence de Nico Hischier et du jeune Dawson Mercer, et de l'arrivée d'Ondrej Palat en provenance de Tampa. Avec un Dougie Hamilton en santé pour diriger le trafic à la ligne bleue du jeu de puissance, il y a de bonnes raisons de croire qu'il sera payant d'investir des choix dans le haut de la formation des Devils, sans avoir à réclamer qui que ce soit trop tôt.
5. Sam Reinhart, Centre/Ailier droit (Panthers de la Floride)
Rang de sélection typique : entre la 6e et la 7e ronde
Bill Zito a reçu des félicitations pour plusieurs des décisions qu'il a prises depuis qu'il a hérité des fonctions de DG chez les Panthers, et la transaction amenant Reinhart à Sunrise en juillet 2021 est certainement l'un de ses faits saillants, même si le prix à payer – un choix de 1re ronde ainsi que l'espoir gardien Devon Levi – n'était pas l'aubaine du siècle.
L'ancien 2e choix au total avait produit à Buffalo aux côtés de Jack Eichel, mais allait-il pouvoir transposer ce genre de production avec une nouvelle équipe? Reinhart a fait encore mieux que cela en amassant 82 points en 78 matchs, dont 33 buts. Pas mal pour un attaquant âgé de 26 ans qui n'avait jamais atteint le plateau des 70 points.
Le nouveau venu a bâti une chimie instantanée avec les Barkov, Huberdeau, Ekblad et Bennett au sein de l'unité no 1 d'avantage numérique. Mine de rien, ses 31 points obtenus avec l'avantage d'un homme représentaient le 13e plus haut total dans la LNH. Il a été encore meilleur au chapitre des buts, avec 16 sur le jeu de puissance, à égalité au 3e rang avec nuls autres qu'Auston Matthews, Alex Ovechkin et Steven Stamkos.
La composition des trios par le nouvel instructeur Paul Maurice n'est pas coulée dans le béton au moment d'écrire ces lignes, et il sera intéressant de voir le portrait se préciser d'ici au 13 octobre, date du 1er match de la Floride. Se pourrait-il que Maurice offre à Reinhart du temps de jeu en compagnie de Barkov à égalité numérique, tout en misant sur l'élément de familiarité existant entre Matthew Tkachuk et Bennett sur une autre unité? C'est un scénario plausible et qu'on ne peut ignorer. Si ça devait se matérialiser, le no 23 des Panthers deviendrait carrément un vol en milieu de repêchage.
6. Tim Stützle, Centre/Ailier gauche (Sénateurs d'Ottawa)
Rang de sélection typique : entre la 7e et la 9e ronde
Quel rythme de production ahurissant a affiché le jeune attaquant allemand, une fois qu'il a été muté au centre pour de bon par D.J. Smith. Lors des 27 matchs qu'il a disputés en tant que pivot du 2e trio, Stützle a explosé pour 10 buts et 21 mentions d'aide, ce qui représente plus de la moitié de sa production offensive étalée sur 79 rencontres. Vers la fin janvier, on a vu que le joyau des Sens tenait son bâton moins serré, et les résultats ont déferlé à vive allure. On l'a vu transporter la rondelle en zone neutre avec plus d'aisance, et tant lui que ses compagnons de trio en ont bénéficié.
Difficile donc ne pas s'enthousiasmer devant la possibilité de voir un joueur dominant à sa 3e saison, sachant qu'il passera logiquement de Connor Brown et Alex Formenton comme partenaires les plus fréquents, à Alex DeBrincat et Claude Giroux, deux athlètes ayant une aussi belle créativité offensive que lui. C'est tout un changement de scénario, il faut en convenir.
Tandis que Brady Tkachuk trouve régulièrement preneur en 2e ronde et que la cote de popularité de DeBrincat ne traîne pas loin derrière, Stützle est souvent encore disponible aux poolers passé le 90e rang. C'est un prix on ne peut plus raisonnable à débourser pour découvrir si le phénomène de 20 ans au tir dévastateur peut bâtir sur ses prestations des deux derniers mois.
7. Evan Bouchard, Défenseur (Oilers d'Edmonton)
Rang de sélection typique : entre la 7e et la 9e ronde
Dans une majorité de repêchages, Bouchard sera réclamé deux ou trois rondes après son coéquipier Darnell Nurse, et parfois même après Tyson Barrie, qui demeure dans l'entourage des Oilers même si son nom a circulé dans les rumeurs de transactions tout au long de l'entre-saison. C'est ce dernier qui amorce le camp en tant que candidat no 1 à être l'unique défenseur de la 1re vague d'avantage numérique en raison de son expérience, mais en vérité, ce statut n'a rien de définitif.
Après une excellente 2e saison dans la LNH, l'ancien arrière des Knights de London s'est assurément fait un nom en tant que jeune défenseur complet, bien que surtout doué à l'intérieur de la ligne bleue adverse. Ses 43 points durant le calendrier régulier nous ont forcé à prendre bonne note de sa progression, et sa récolte subséquente de neuf points (3-6) en 16 matchs éliminatoires n'a fait qu'amplifier le sentiment qu'il est voué à une belle carrière.
Il est pourtant étonnant de s'apercevoir que le droitier âgé de 22 ans est souvent ignoré au profit d'arrières tels que Barrie, Tony DeAngelo, Mikhail Sergachev, Justin Faulk, Jacob Trouba, Erik Karlsson et Josh Morrissey. Mis à part Faulk – et peut-être Sergachev, advenant qu'il fasse un autre pas vers l'avant après la signature de son gros contrat –, Bouchard est l'option la plus sûre du groupe puisqu'en plus de récolter des points, il tire beaucoup au filet, en plus d'appliquer des mises en échec et de bloquer des lancers.
Il y a une absence quasi totale de buzz entourant Evan Bouchard, mais n'hésitez pas à damer le pion à vos adversaires. En théorie, il recevra plus de temps à égalité numérique avec Connor McDavid, et la possibilité de temps additionnel en avantage numérique (une utilisation assez modeste de 29,4 % l'an dernier) n'est pas exclue non plus. Tout compte fait, une saison de 55 points n'aurait rien de bien surprenant de la part de l'ancien 10e choix au total en 2018.
8. Cole Caufield, Ailier droit (Canadiens de Montréal)
Rang de sélection typique : entre la 7e et la 9e ronde
Les souvenirs d'une 1re moitié d'année anémique – à l'image du reste de son équipe, d'ailleurs – sont assurément à l'origine d'une certaine réticence de bon nombre de poolers envers Caufield. Toutefois, avant de vanter le mérite du jeune Américain, un important bémol doit être émis ici : si votre ligue est bondée de partisans du CH, il ne faudrait pas s'étonner que ce rang de sélection avoisinant souvent la 100e position.
L'histoire d'une saison recrue en deux phases diamétralement opposées est bien connue à ce point-ci. L'ailier de 21 ans au tir dévastateur a été l'un des plus grands bénéficiaires du changement de philosophie découlant de l'embauche de Martin St-Louis. D'un joueur hésitant et confus dans toutes les phases du jeu, Caufield a méthodiquement repris confiance en son arme la plus redoutable, soit la vélocité de son tir et sa capacité à se libérer pour le décocher rapidement. De là, le reste de son jeu a également pris son envol, sachant aussi que les exigences défensives à son endroit ont été simplifiées.
Y a-t-il des chances que les Canadiens forment à nouveau l'une des trois pires équipes de la LNH et que Caufield présente un différentiel encore pire que son moins-24 de l'an dernier? Définitivement, et en fonction de l'importance de cette statistique dans votre format, il y a peut-être matière à réajuster. Mais il compense notamment par la grande quantité de lancers qu'il décoche au filet, vous trouverez bien peu d'attaquants ayant le potentiel réel de vous procurer une saison de 40 buts et 65 à 70 points à ce stade-ci du repêchage.
9. Matt Murray, Gardien (Maple Leafs de Toronto)
Rang de sélection type : entre la 10e et la 12e ronde
Disons les choses comme elles sont : ceci n'est vraiment pas la recommandation la plus facile à faire parmi le groupe! Au-delà de son arrivée éclatante dans l'organisation de Pittsburgh et les deux coupes Stanley qu'il y a soulevées, le C.V. de Murray n'est pas très bien garni depuis 2019. D'affirmer que son séjour à Ottawa a été cauchemardesque ne serait pas exagéré. Blessure par-dessus blessure, une foule de départs chancelants, sans oublier une rétrogradation à Belleville afin de retrouver un niveau satisfaisant.
À sa 2e et dernière année chez les Sens, le portier de 28 ans n'a pris part qu'à 20 rencontres. Et même si ses statistiques (moyenne de 3,05 et efficacité de 90,6 %) pointent vers un récit différent, Murray n'a pas connu que de mauvais moments.
Pour une raison ou une autre, Kyle Dubas a souvent eu un faible pour les joueurs qu'il a dirigés dans sa fin vingtaine, lorsqu'il était le DG des Greyhounds de Sault Ste. Marie. Le portier natif de Thunder Bay s'inscrit dans cette lignée. Des 6,25 M$ que vaut Murray sur la masse salariale, une somme de 1,625 M$ sera retenue par les Sens. Pour ainsi dire, Dubas a donc renoncé à conserver les services de Jack Campbell (5,5 M$/an avec Edmonton) pour une différence de 500 000 $, et une échéance plus rapide (2 ans contre 5).
De l'extérieur, cette décision possède toutes les apparences d'un pari risqué. Le DG des Leafs, lui, doit avoir pleinement confiance que derrière une défense aussi aguerrie que celle que dirige Sheldon Keefe, Murray saura offrir un rendement se rapprochant un peu plus de ses quatre premières campagnes dans la ligue. Un partage des tâches du type ‘50 départs contre 32' avec Ilya Samsonov est envisageable. Et on peut reprocher aux Leafs leurs insuccès en séries jusqu'à demain matin, il reste que cette équipe décroche sa large part de victoires en saison régulière. Pour le niveau de risque, tous ces facteurs mis ensemble font de Murray une prise intrigante, bien après le top-100.
10. Vincent Trocheck, Centre (Rangers de New York)
Rang de sélection typique : après la 12e ronde
Parfois, la question peut être aussi simple que : « Qui jouera au centre d'Artemi Panarin cette saison? » Sans rien enlever à Ryan Strome, qui a produit trois bonnes campagnes d'affilée en évoluant avec le Breadman, s'il avait eu moindrement d'habiletés à terminer les jeux de Panarin (les vidéos de buts béants ratés par Strome ne manquent pas), il se serait approché des 30 buts plus d'une fois au lieu de se « contenter » de récoltes de 18, 18 et 21 filets.
Chris Drury semblait avoir identifié Trocheck comme étant son homme dès l'ouverture du marché de l'autonomie. Ce qui ne semblait être qu'une formalité s'est concrétisé peu après midi, le 13 juillet. Est-ce que le salaire de 5,625 M$ du vétéran de 29 ans fera bien paraître le DG des Blueshirts en 2027-2028, lorsque Trocheck aura eu 35 ans? C'est peu probable, mais dans le cadre de cet exercice, l'élément qui retient notre attention est surtout l'apport immédiat du nouveau centre no 2 des Rangers.
Trocheck n'était pas toujours placé dans une position pour livrer la marchandise d'un point de vue offensif avec la Caroline. La qualité de ses ailiers a été plutôt inégale, de sorte qu'il a eu ici et là un mandat avant tout défensif. Dans la Grosse Pomme, on lui demandera bien sûr d'être tout aussi fiable dans sa zone, mais une saison de 51 points aux côtés de l'un des meilleurs fabricants de jeux du circuit Bettman laisserait un arrière-goût de travail inachevé.
Si Trocheck devait obtenir du temps sur la vague no 1 d'un avantage numérique aussi menaçant, pourquoi ne pas rêver à une saison qui s'apparente à celle qu'il a connue en 2017-2018 chez les Panthers, lorsqu'il avait amassé 31 buts et 44 mentions d'aide pour 75 points? Le tout à un prix dérisoire, c'est-à-dire en toute fin de repêchage.