MONTRÉAL – Il y a quelques jours, à l’approche du repêchage de la LNH, le défenseur Jérémy Langlois travaillait à l’Entrepôt du hockey, lorsque Jonathan Marchessault est venu déposer ses patins pour les faire affûter. 

Avec raison, cette anecdote décroche un sourire à Langlois qui a rapidement remarqué l’inscription ‘81 Marchessault’ sur les lames de l’excellent attaquant des Golden Knights de Las Vegas. 

Mais cette histoire a une portée plus grande. 

Le 8 juillet, Langlois devrait être repêché par une équipe de la LNH devant sa famille et ses proches au Centre Bell. Malgré l’ivresse de bonheur qu’il ressentira, il ne devra pas oublier le cliché du hockey professionnel selon lequel « le travail ne fait que commencer » à partir du repêchage. 

Tandis que plusieurs joueurs repêchés ne parviennent jamais à accéder à la LNH, Marchessault avait été ignoré par les formations du circuit Bettman. En bûchant pour atteindre son rêve autrement, le petit attaquant de Québec s’est forgé une place de premier plan au plus haut niveau. 

Cette saison, Langlois s’est peut-être senti un peu comme Marchessault. Le gaucher de 18 ans n’a pas été invité au Match des meilleurs espoirs et il a évolué dans l’ombre de trois défenseurs (Maveric Lamoureux, Tristan Luneau et Noah Warren) de la LHJMQ qui ont accaparé une grande partie de l’attention. 

« Je pense que je n’aurais peut-être pas dû être laissé à part. C’est sûr que je joue à 12h de Québec donc parfois les médias se tournent plus vers eux. Mais chaque fois que je jouais contre eux, je trouve que je me démarquais même si c'était un peu plus dur de ressortir vu qu'on n’avait pas la meilleure équipe », a confié le défenseur des Eagles du Cap-Breton.  

« Au final, on est tous de bons joueurs et je trouve que je fais partie de leur gang », a-t-il ajouté. 

Avec sa personnalité joviale, Langlois ne semble pas avoir été trop affecté par la situation. Du moins, on lui souhaite. 

En jouant pour l’équipe qui a terminé au dernier rang de la LHJMQ, Langlois a dû surmonter un obstacle de plus pour démontrer sa valeur. 

Par conséquent, les prévisions laissent croire qu’il devra patienter jusqu’à la fin de la troisième ronde et davantage. Cela dit, il devrait se réjouir de l’avis de certains recruteurs qui l’identifient comme une sélection qui pourrait devenir vraiment payante à moyen terme. 

« Même s’il ne jouait pas avec une bonne équipe, il a trouvé le moyen de se démarquer. Depuis trois ans, j’aime beaucoup sa courbe de progression », a confié un premier recruteur. 

« Je l’aime, il a une bonne tête de hockey. Il pourrait avoir un certain potentiel offensif et finir par être un bon choix sélectionné plus loin », a argué une deuxième source au RDS.ca.  

« Cet espoir a le potentiel d’être un vol s’il est choisi dans les rondes tardives. Il détient des outils qui pourraient lui permettre d’être un joueur efficace dans la LNH », a-t-on pu lire dans le Black Book de la firme Hockey Prospect. 

« Je sais que j’ai un très bon potentiel. J’ai été dans l’ombre, mais l’équipe qui va me choisir ne sera pas déçue, c’est sûr et certain », a réagi Langlois qui a hâte de savourer cette journée avec son entourage. 

Josh Morrissey à titre d'inspiration

Cependant, Langlois devra s’assurer de trouver la fameuse « chaise » qui lui convient afin d’être utile dans la LNH. 

Les recruteurs s’interrogent à ce sujet puisque le numéro 9 des Eagles n’a pas excellé défensivement cette saison. Les circonstances atténuantes d’une équipe moins aguerrie doivent être considérées et Langlois ajoute un volet explicatif. 

Jérémy Langlois« Cette saison, au Cap-Breton, j’avais beaucoup de pression sur les épaules de créer des occasions offensivement. J’ai pris des chances, j’ai sacrifié mon jeu défensif pour aller jouer à l’attaque », a cerné Langlois. 

« Je l’ai fait parce que je sais que je suis capable de jouer défensivement », a-t-il poursuivi. 

« Cette année, quand j’ai joué contre les gros trios des équipes, comme (Mavrik) Bourque, (Xavier) Bourgault et (Olivier) Nadeau, ils ne faisaient rien sur la glace. Ce ne sont pas des affaires avec lesquelles je suis stressé pantoute », a noté Langlois sans arrogance. 

À Buffalo, lors de la semaine d’évaluation de la LNH, Langlois a évidemment été questionné sur cette dimension de jeu et il prétend pouvoir afficher les deux facettes. 

Honnête, Langlois avoue même que ce fut un choc pour lui d’y être invité. Les équipes désirent souvent savoir à quel joueur les espoirs se comparent. S’il atteint le sommet de son potentiel, Langlois a trouvé une inspiration idéale. 

« Je m’identifie à Josh Morrissey des Jets de Winnipeg. Je trouve qu’on a le même style de jeu : il déplace bien la rondelle, il évolue sur les unités spéciales et il joue de grosses minutes contre les bons trios adverses. On a environ la même shape. J’ai regardé nos statistiques au niveau junior et elles sont très similaires », a conclu Langlois qui a récolté le même total de points (47) à son année de repêchage en ayant joué 10 matchs de moins que l’Albertain.