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RÉSULTATS

Dans le calepin : d'autres anecdotes et observations en provenance du « Combine »

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BUFFALO – Assis sur son tabouret, les joues rougies par l'effort que viennent de lui demander les épreuves physiques sur lesquelles se conclut chaque année le camp d'évaluation des espoirs de la LNH, Dean Letourneau a l'air du gentil voisin qui vous ramène votre bac à compost ou qui offre d'aller promener votre chien.

« Dès que je saute sur la glace, on dirait que je change de personnalité. Je ne suis pas aussi gentil quand je joue au hockey », assure-t-il.  

À 6 pieds 7 pouces, Letourneau est considéré comme un spécimen unique parmi tous les espoirs qui cognent à la porte de la Ligue nationale. Pour un joueur de son gabarit, on dit qu'il se déplace avec une fluidité étonnante. Il semble aussi qu'il sait quoi faire avec une rondelle sur la lame de son bâton. L'année dernière, il a compilé 127 points en 56 matchs au St. Andrews College, une école préparatoire de la région de Toronto.

S'il y a un doute qui émane du dossier du gentil géant, c'est justement qu'il ne s'est pas frotté à du gros calibre dans cette année cruciale de son développement. La question ne semble toutefois pas trop le stresser. La saison prochaine, celui qui aime se comparer à Tage Thompson aura l'occasion de confondre les sceptiques alors qu'il rejoindra, un an plus tôt que son plan initial, le toujours redoutable programme de l'Université Boston College.

Un espoir radioactif

Vous ne laisseriez probablement pas Trevor Connelly aller promener votre chien. C'est peut-être la meilleure façon de résumer ici la candidature du controversé attaquant américain.

Si ce n'était qu'une question de talent, on dit de Connelly qu'il serait considéré comme l'un des dix plus beaux espoirs de ce repêchage. Il a produit 78 points en seulement 52 matchs en USHL l'an dernier.

Mais le jeune homme est précédé d'une lourde réputation. En février, le site Athletic dépoussiérait tous les squelettes dans son placard. Il a été accusé d'avoir proféré des insultes racistes à un adversaire (ce qu'il a toujours nié) et a publié sur son compte Snapchat la photo d'un ami posant avec la réplique d'une croix gammée (ce pour quoi il s'est excusé).

Son parcours au hockey mineur est aussi jonché de témoignages le dépeignant comme un coéquipier toxique et un intimidateur.

« Je leur ai dit que j'ai beaucoup travaillé sur moi-même et que j'ai fait du travail dans la collectivité, du bénévolat, a répondu Connelly lorsque le confrère Guillaume Lefrançois, de La Presse, l'a questionné sur ses conversations avec les équipes qui l'ont rencontré. Je ne veux pas m'apitoyer sur le passé. Je veux aller de l'avant, être la meilleure personne que je peux être. »

Une équipe s'exposera assurément aux critiques en repêchant Connelly à la fin du mois. Il sera intéressant de voir laquelle et à quel moment de l'encan.

De l'Afrique à la LNH  

Ce n'est pas chaque année qu'un espoir natif de l'Afrique du Sud convoite un chandail sur la grande estrade du repêchage de la LNH. C'est la particularité de l'histoire d'Harrison Brunicke, un défenseur de 6 pieds 3 pouces qui a vu le jour à Johannesbourg.

« J'ai aussi une sœur plus vieille qui est née là-bas, a pris le temps de raconter Brunicke à Buffalo. Toute ma famille vient de là-bas, en fait, j'ai des tantes, des oncles, des cousins et des grands-parents qui y habitent toujours. On a déménagé en raison du travail de mon père. Il était consultant pour une compagnie qui a ouvert des bureaux au Canada. »

Brunicke avait 2 ans quand sa famille s'est expatriée. Il a grandi à Calgary, où il a flirté entre le soccer et le hockey avant de se consacrer à temps plein au sport national de son pays d'adoption. Les Blazers de Kamloops l'ont repêché en troisième ronde au repêchage de la WHL en 2021.

Défenseur à caractère défensif, la plupart des experts prédisent qu'il connaîtra sa prochaine destination quelque part en deuxième ronde.

Massé détendu

Depuis notre arrivée à Buffalo, en début de semaine, on sentait la nervosité des nombreux espoirs croisés et interviewés. Certains avaient même décliné les demandes d'entrevues pour différents motifs.
 
Une fois que le stress des entrevues et des tests physiques s'est estompé, plusieurs joueurs ont retrouvé leur vraie nature. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, mais Maxim Massé se confiait avec plus de liberté. Il n'avait aucune gêne à raconter qu'il avait consulté un psychologue sportif pour l'aider à gérer les attentes liées à son année repêchage. « Je n'étais pas en détresse, mais j'ai bien aimé ça. »
 
Massé reconnaissait également la chance de sa cuvée qui devrait vivre la dernière édition de grande envergure du repêchage de la LNH. D'autant plus que la présentation du repêchage aura lieu dans la Sphère à Las Vegas. L'excitation se sentait, avec raison, dans sa voix.

Dix yeux sur Lindstrom

L'organisation du Canadien a délégué cinq représentants pour épier les tests physiques. Les patrons du recrutement Nick Bobrov et Martin Lapointe étaient accompagnés de Billy Ryan (directeur de l'évaluation des joueurs et dépisteur amateur) en plus de Dale Lablans et Stéphane Gervais, les entraîneurs du conditionnement physique du Canadien et du Rocket.
 
Le contingent du Canadien semblait particulièrement attentif durant les tests de Cayden Lindstrom. Mais les informations récoltées peuvent autant servir à le repêcher au 5e rang qu'à l'écarter de la décision.

-Avec la collaboration d'Éric Leblanc