Dans le « mix » des séries... ou de la loterie?
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MONTRÉAL – L'acquisition de Patrik Laine, l'entrée en scène de Lane Hutson, le retour en santé de Kirby Dach, l'éclosion printanière de Juraj Slafkovsky et l'année de plus d'expérience du capitaine Nick Suzuki et de son principal complice Cole Caufield ont porté à pleine ébullition, les espoirs des partisans du Canadien à l'ouverture du camp d'entraînement.
Pour la première fois depuis des années, les partisans parlaient des séries comme d'un objectif auquel leurs favoris pouvaient presque toucher et non comme d'un rêve impossible à réaliser.
Toujours plus prudente, la direction de l'équipe, du propriétaire Geoff Molson à Martin St-Louis en passant par Kent Hughes et Jeff Gorton parlait quand même d'une progression qui permettrait de se battre pour une place en séries.
Pour être dans le « mix » comme ils l'ont martelé des dizaines et des dizaines de fois pour être certains que le message soit non seulement entendu, mais compris des partisans.
À deux jours du premier match de la saison qui opposera le Canadien aux puissants Maple Leafs qui viendront de Toronto, avant de se rendre à Boston pour croiser les Bruins émoustillés par la mise sous contrat de leur as gardien Jeremy Swayman, qu'en est-il de la passion sur laquelle le Tricolore surfait il y a un mois à peine.
La perte de Laine pour deux à trois mois, des matchs préparatoires qui, au-delà des scores finaux, ont soulevé plus de questions qu'apporté des réponses. Ils ont fait réapparaitre bien des doutes sur la profondeur réelle du Tricolore, ont-ils ramené les espoirs des partisans au point de congélation plutôt qu'à celui d'ébullition?
Peut-être pas!
Mais quand on regarde l'état des troupes chez le Tricolore, il est permis de croire qu'il sera, encore cette année, davantage dans le mix de la loterie que dans celui des séries.
Le Canadien encore dernier!
La direction du RDS.CA a compilé les projections d'une douzaine de mes collègues quant aux classements dans les quatre sections.
Comme toujours, cet exercice est périlleux. Surtout qu'on nous demande de s'étirer le cou avec des projections sur le portrait des prochaines séries.
Des blessures en cascade peuvent faire piquer du nez les meilleures des équipes. Inversement, des gardiens en état de grâce, une cohésion imprévue des unités spéciales, l'osmose entre un nouvel entraîneur-chef et ses joueurs ou une infirmerie déserte du début à la fin de la saison sont autant de facteurs qui peuvent propulser des clubs négligés jusqu'à la gloire… ou presque.
Il est donc impératif d'accorder l'importance juste à ces prédictions qui ne sont que… des prédictions.
Cela dit, quand on fait le tour des prédictions, on se rend compte qu'elles accordent plus de chances au Canadien de se battre pour la dernière place de la section que pour une place en séries.
À tort? À raison?
Je vais laisser aux collègues le soin de défendre leurs projections pour me concentrer sur la défense des miennes.
C'est déjà ça!
Dans la section Atlantique, je vois difficilement comment un club pourra chasser les Maple Leafs, les Panthers, le Lightning et les Bruins des quatre premières positions.
Dans cet ordre? C'est ma projection.
Ça ne veut pas dire que les Panthers soient écartés pour autant d'une chance de soulever la coupe une deuxième année de suite. Ça non!
Ça veut juste dire que les Leafs, sous la nouvelle gouverne de Craig Berube, avec Auston Matthews comme pierre d'assise et nouveau capitaine, avec Mitch Marner qui fera tout ce qu'il pourra pour mousser le salaire de son prochain contrat – à Toronto ou ailleurs s'il se rend au marché des joueurs autonomes l'été prochain – avec Chris Tanev qui vient colmater une brèche béante à la ligne bleue – sans oublier Oliver Ekman-Larsson, et Jani Hakanpää – et John Tavares bien à sa place au centre d'un troisième trio font des Leafs le club à battre dans l'Atlantique cette année.
Surtout si Joseph Woll échappe aux blessures et arrive à démontrer qu'il peut être le gardien de confiance de l'organisation.
Une fois en séries? On verra!
Toronto et la Floride se battront pour les deux premières places. Tampa et Boston le feront pour les deux rangs suivants.
Les deux derniers qui donneront droit à une place en séries.
J'ai longtemps cru que cinq équipes de l'Atlantique accéderaient aux séries cette année. Je me suis ravisé.
Malgré les deux revers encaissés en Tchéquie, Buffalo, avec le retour en santé de Tage Thompson et un futur « Big Three » à la ligne bleue – Rasmus Dahlin, Owen Power et Bowen Byram – frappera à la porte. Devant les Wings et leur directeur général Steve Yzerman en qui j'affiche toujours beaucoup de confiance.
Je croyais le Canadien capable de devancer les Sénateurs au septième rang dans la section Atlantique. La perte de Laine et le manque de profondeur que cette blessure m'incitent à revoir cette position.
Tim Stützle et Nick Suzuki sont deux centres étoiles. Deux jeunes de grand talent capables de guider leur club vers la victoire. Mais la ligne de centre est toujours plus solide derrière Stützle que derrière Suzuki.
Je donne aussi l'avantage aux « Sens » devant le filet. Pourvu que Linus Ullmark tienne le coup.
À moins que Lane Hutson arrive à faire produire une attaque massive qui n'a rien fait pour attiser un peu de confiance lors des matchs préparatoires, le Canadien terminera encore dernier cette année.
Remontée des Devils
Je ne crois pas que les Devils arriveront à coiffer les Rangers au premier rang de la section Métropolitaine.
Mais la bande à Jack Hughes connaîtra la plus forte hausse en matière de points récoltés au classement cette saison.
Minés par les blessures l'an dernier, les Devils se sont contentés de 81 points. Après avoir sorti les Blue Shirts en première ronde il y a deux ans, ils ont donc raté les séries l'an dernier.
Ils y reviendront cette année.
Les Hurricanes de la Caroline s'installeront confortablement derrière les rivaux des deux rives du fleuve Hudson. Les « Canes » ont perdu des joueurs. Des joueurs importants même. Ils devront d'ailleurs souhaiter l'éveil de Jesperi Kotkaniemi pour composer avec quelques-unes de ces pertes sur le front offensif.
Mais Rod Brind'Amour demeure un des meilleurs entraîneurs-chefs de la Ligue. Il a su inculquer une philosophie au sein de son club. En prime, il est non seulement capable de faire respecter cette stratégie, mais il sait obtenir le maximum de ce que ses joueurs ont à donner.
S'il y arrive avec « KK » cette année, les Canes auront la chance de prouver qu'ils forment plus qu'un bon club de saison régulière. Qu'ils peuvent aussi gagner quand ça compte pour vrai!
Parce que les Islanders, en dépit de toutes les qualités de Patrick Roy, n'ont pas amélioré leur principale lacune – leur manque de vitesse – il m'est impossible de placer la deuxième formation new-yorkaise en séries.
Idem pour les Capitals et les Penguins qui devraient déjà avoir démoli pour mieux rebâtir, mais qui tardent à amorcer ce processus obligé vers des jours meilleurs.
Quant aux Blue Jackets de Columbus, ils seront impliqués dans un concours de médiocrité avec les Sharks de San Jose et les Ducks d'Anaheim en qui je n'affiche aucune confiance.
Je me tourne donc vers les Flyers. Pas vraiment en raison de l'arrivée prématurée de Matvei Michkov à Philly. Mais pour l'ensemble du travail abattu par Daniel Brière et Keith Jones au « septième étage » et parce que John Tortorella demeure un des excellents coachs dans la LNH.
Retour de la coupe dans l'Ouest?
La section Centrale me donne des maux de tête tant les clubs de tête sont puissants.
Qui de Colorado ou Dallas terminera premier? J'ai choisi l'Avalanche sans grande conviction. Mais Nathan MacKinnon demeure le seul joueur « comparable » à Connor McDavid. Il est très bien entouré – surveillez Jonathan Drouin cette saison – à l'attaque alors que Cale Makar tient le fort à la ligne bleue.
Mais ce qui est vrai pour l'Avalanche, l'est tout autant pour les Stars.
Sans oublier les Predators qui pourraient sortir de l'ombre cette année avec les acquisitions de Steven Stamkos, Jonathan Marchessault et Brady Skjei. Ces trois joueurs permettront à Roman Josi de revenir au plus fort de la course au trophée Norris et replaceront Filip Forsberg au sein de l'élite de la LNH à l'attaque. Juuse Saros s'occupera du reste devant le filet.
Andrew Brunette a un club plus que solide à diriger. Un club qui pourrait même se hisser au premier rang. À suivre.
Bien qu'ils aient terminé 23 points derrière les Jets de Winnipeg et raté les séries l'an dernier, j'accorde au Wild du Minnesota la chance de se hisser au quatrième rang de la division la plus forte de la LNH et de même chasser les Jets des séries.
À moins que les Jets permettent à la Centrale d'envoyer cinq clubs en éliminatoires le printemps prochain.
Ce qui n'est pas exclu.
Car si je suis pas mal convaincu que les Oilers, les Canucks et le Kraken ont ce qu'il faut pour s'installer dans les trois premières places de la section Pacifique, il est difficile de sortir Vegas des séries.
Les Kings auront vécu leurs moments de gloire à Québec en 2024-2025.
Derrière eux, les Flames, les Ducks et les Sharks sont encore plus loin des séries que ne l'est le Canadien.
Rien contre les Panthers et les clubs de tête de l'Association Est, mais quand je regarde les favoris dans l'Ouest, je ne peux m'empêcher de croire que c'est dans l'Ouest que la coupe Stanley passera son prochain été.
À Edmonton? Les Oilers sont favoris par plusieurs et c'est normal.
Mais j'accorde pour le moment autant de chances à l'Avalanche et aux Stars de la soulever à nouveau.
Avec un petit faible pour Nashville.
Bonne saison!