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RÉSULTATS

Alexis Bernier obtient enfin plus de reconnaissance et il vante Justin Poirier

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BUFFALO – Durant la semaine du Combine, Alexis Bernier était une exception. Contrairement à la majorité des espoirs invités, il n'a jamais fait partie des programmes provinciaux et nationaux.

 

Lentement, mais sûrement, Bernier a surgi sur le sonar des équipes de la LNH qui l'identifient désormais comme un candidat intéressant à partir de la fin de la troisième ronde.

 

On utilise le mot sonar puisque Bernier aime la pêche. Mais Justin Poirier, son grand ami avec le Drakkar, s'est amusé à le taquiner en confiant qu'il l'avait malmené dans la récolte de poissons quand ils ont jeté la ligne à Baie-Comeau.

 

La remarque fait rire Bernier, mais le véritable enjeu demeure de savoir s'il parviendra à se frayer un chemin jusque dans la LNH.

 

Les recruteurs que l'on consulte, qui pourraient jouer le rôle de guides de pêche, parviennent généralement à nous trouver de bons filons. Ce qu'ils disent à propos de Bernier, c'est qu'il apparaît à l'horizon comme un défenseur intelligent qui est fiable autant offensivement que défensivement.

 

Sa force physique est un autre élément qui lui fait gagner des points depuis quelques mois. Fils d'un fermier et ancien joueur de la LHJMQ, Bernier est habitué aux rigueurs du travail sur la ferme et en gymnase.

 

Il en a donc profité pour s'illustrer dans plusieurs tests physiques incluant le 2e rang pour la puissance moyenne développée au vélo, le 5e rang pour le saut en longueur sans élan et le 7e rang pour un test d'agilité. De quoi le surprendre lui-même en particulier pour le dernier résultat.

 

La magnifique saison du Drakkar lui a également permis de se faire valoir davantage. On vient à lui demander si certains de ses atouts n'avaient pas toujours été remarqués.

 

« Ouais, peut-être. Plus jeune, j'étais parmi les bons, mais jamais sous les projecteurs. J'ai amélioré mon patin et mon jeu offensif, je commence à obtenir une meilleure reconnaissance », a-t-il répondu.

 

Ça rejoignait le témoignage de son père.  

 

« Tsé, Alexis, ce n'est pas un flamboyant. Quand tu viens le voir jouer une seule fois, ce n'est pas lui qui te faire dire ‘wow !' C'est à force de le voir que tu réalises ce qu'il fait sur la glace », a soulevé David Bernier qui a joué dans la LHJMQ de 1994 à 1999.

 

Le défenseur de six pieds un pouce et 190 livres aurait pu se décourager à force de se faire dire non par les sélections québécoises et canadiennes.

 

Chaque fois, il a surmonté les déceptions en travaillant plus fort et, comme son père le disait « on sent que les bonnes choses commencent à arriver ».

 

Le moment ne pourrait pas mieux tomber à quelques jours du repêchage si bien que Bernier se réjouit de la situation.

 

« C'est certain que je suis fier, j'ai eu un parcours atypique, mais ça prouve que les échecs ou les invitations qui n'arrivent pas, ce n'est pas le résultat final. Je veux entendre mon nom au repêchage et surtout faire ma place ensuite », a-t-il indiqué.

 

Bernier est conscient que le repêchage, comme la pêche, ne comporte aucune garantie. On sent toutefois que le jeune homme de St-Valérien-de-Milton ne sera pas effrayé par les efforts à investir pour atteindre son but.

 

Humilité et plaidoyer pour Poirier
 

Son coéquipier Raoul Boilard, qui a appris à mieux le connaître cette année en étant représenté par la même agence, le décrivait d'ailleurs comme une personne très humble avec un côté tough.

 

En effet, Bernier est loin d'avoir un profil arrogant. Par conséquent, ce n'était nullement surprenant de le voir s'animer pour parler Poirier; son ami qui n'a pas été invité au Combine malgré 51 buts en saison régulière.

 

« Je trouve ça vraiment dommage pour lui. Oui, il n'est pas super grand et son jeu défensif n'est pas sa plus grande force, mais il est capable de faire plus que compter des buts. Il est fort physiquement pour sa grandeur et il s'est amélioré pour les replis défensifs. Je suis convaincu qu'une équipe va voir quelque chose de prometteur en lui », a réagi Bernier.

 

D'ailleurs, les équipes l'ont sondé à Buffalo à propos du marqueur de cinq pieds huit pouces.

 

« On me demandait notamment ‘Si tu pouvais amener un joueur avec toi, qui choisirais-tu?' Je répondais Justin dans les premiers noms. Je n'ai que de bons mots pour lui comme joueur et comme personne », a cerné Bernier avec conviction.

 

Tout au long de la semaine, Bernier et Boilard ont été occupés et ça tombait bien puisque la ville des Sabres et des Bills n'est pas une référence en matière de divertissement.

 

Cela dit, ils ont eu le temps de penser à Poirier, ils auraient aimé partager l'expérience du Combine avec lui.

 

« Il a vraiment conservé une attitude remarquable, il a pris les déceptions comme une motivation. Justin a aussi compté des buts importants en séries, il est en train de prouver que les gens ont tort », a conclu Bernier.